Parly en tournée au Liban-Sud pour inspecter la Finul

La ministre française des Armées, Florence Parly, s’est rendue mardi après-midi au Liban-Sud pour une visite au quartier général de la Finul à Naqoura. Après avoir rencontré le matin les trois présidents – Michel Aoun, Saad Hariri et Nabih Berry – ainsi que le ministre de la Défense Élias Bou Saab, la ministre, qui était accompagnée de quelques journalistes dont L’Orient-Le Jour, a fait le déplacement en direction du Sud dans un hélicoptère de l’armée libanaise. « La plupart des officiels viennent ici en voiture. C’est un traitement de faveur que l’armée a souhaité réserver à la ministre française », confie une source militaire au sein de la Finul. Outre sa volonté de « rendre visite aux Casques bleus et parmi eux au contingent français », la ministre est venue au Liban pour « faire le point sur l’engagement de la France à doter les forces armées libanaises et les Forces de sécurité intérieure de nouveaux équipements », explique-t-elle à L’Orient-Le Jour. En mars 2018, lors de la conférence Rome II, la France avait annoncé l’ouverture d’une ligne de crédit au Liban de 400 millions d’euros pour acheter du matériel militaire français. En 2014, la France avait déjà signé un contrat de 3 milliards de dollars avec l’Arabie saoudite visant à équiper les forces armées libanaises avec du matériel français. Riyad avait cependant suspendu ce contrat en 2016 en raison des prises de position du Liban, et plus particulièrement du Hezbollah, dans la rivalité régionale qui l’oppose à Téhéran.

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La visite de Florence Parly intervient à un moment de fortes tensions régionales entre les États-Unis et l’Iran, faisant craindre le risque d’une escalade qui pourrait avoir des répercussions sur toute la région, y compris au Liban. « Nous suivons avec énormément d’attention l’évolution de la situation », affirme Florence Parly, qui a quitté Beyrouth hier matin.

La frontière israélo-libanaise a connu plusieurs moments de tensions au cours de ces derniers mois, notamment après qu’Israël eut lancé en décembre 2018 son opération « Bouclier du Nord » visant à détruire les tunnels percés, selon lui, par le Hezbollah à des fins militaires entre le Liban et l’État hébreu. Compte tenu des rapports étroits qu’entretiennent le Hezbollah et la République islamique d’Iran, les risques que la frontière libano-israélienne devienne un théâtre du conflit américano-iranien n’étaient pas à exclure. « Ces tensions existent quand bien même la situation avec l’Iran serait stable. A fortiori si les tensions avec l’Iran devaient s’accroître, nous sommes tous très conscients des risques que la région pourrait encourir », dit la ministre.

La frontière est dans le même temps l’objet de tractations diplomatiques menées par le secrétaire d’État adjoint américain David Satterfield. L’existence même de cette action diplomatique, même si elle se heurte encore à quelques réticences, peut être perçue comme un signe que les acteurs concernés veulent préserver la stabilité de la frontière.

« Il y a toujours un risque d’escalade. Mais le processus d’apaisement du conflit, qui permet de réunir les parties libanaise et israélienne, fonctionne plutôt bien », confie une source militaire au sein de la Finul.

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