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Liban - Communautés

L’Église maronite redoute une dérive milicienne

Assis à la droite du patriarche Raï, l’ancien ministre Sleiman Frangié a assisté à une partie de la réunion mensuelle de l’Assemblée des évêques maronites. Photo Michel Akl

Réunie hier au siège patriarcal maronite de Bkerké, sous la présidence du patriarche Béchara Raï, l’Assemblée des évêques maronites a fermement condamné les affrontements qui ont endeuillé la région de Aley, faisant deux morts, et demandé « que ceux qui en sont responsables rendent compte devant le pouvoir judiciaire et les services de sécurité, de crainte d’une dérive sécuritaire et d’une apparition d’éléments armés dans les rues ».

En outre, l’Assemblée a demandé aux responsables politiques de « s’abstenir de tout discours provocateur dans leurs rapports interpersonnels », rappelant que « la violence engendre la violence et la dévastation du Liban ».

Cette mise en garde figure en tête du communiqué final publié à l’issue de la réunion de l’Assemblée, auquel ont pris part, de façon partielle et à titre exceptionnel, l’ancien député et leader des Marada Sleiman Frangié et le député Farid Haykal el-Khazen, conformément à un rendez-vous préalable aux incidents de Aley (voir par ailleurs).

Les évêques maronites ont en outre fait état de « la vive inquiétude et du scepticisme » de l’opinion pour la manière dont le débat budgétaire est conduit, reprochant aux parlementaires et ministres qui l’examinent d’avoir « omis de mettre le doigt sur la plaie de l’hémorragie financière et économique » dont souffre le pays, et de chercher une fois de plus à assurer les rentrées du Trésor « de la poche et des ressources personnelles des Libanais ».

Dans cet ordre d’idées, les évêques ont dénoncé « l’occultation délibérée et persistante des espaces de gaspillage des fonds publics protégés, dont l’élimination à elle seule suffirait au rétablissement financier du pays ».

« Les Libanais, ont affirmé les évêques maronites, aspirent à la justice fiscale et à une réforme qui projetteraient le Liban bien au-delà des conditions exigées par la Conférence de Paris (…), loin des expédients, des atermoiements et de l’appauvrissement graduel du citoyen. »

À cet égard, ils ont jugé « regrettable le recul des services assurés par les institutions sociales », dont certaines ont été acculées à fermer, et ont réclamé que les associations, surtout celles qui prennent en charge des enfants à besoins spécifiques, soient une priorité et reçoivent les fonds qui leur reviennent « aux échéances prévues, pour leur permettre de fonctionner dans la continuité ».

Enfin, évoquant la conférence de Manama (portant sur le volet économique du plan de paix américain), les évêques ont relevé que « la question de la Palestine ne saurait avoir de règlement durable et acceptable en dehors du cadre de la justice et des droits du peuple palestinien, tels qu’établis par les résolutions internationales », en particulier par la création d’un État propre au peuple palestinien et « la reconnaissance de son droit au retour ».


Réunie hier au siège patriarcal maronite de Bkerké, sous la présidence du patriarche Béchara Raï, l’Assemblée des évêques maronites a fermement condamné les affrontements qui ont endeuillé la région de Aley, faisant deux morts, et demandé « que ceux qui en sont responsables rendent compte devant le pouvoir judiciaire et les services de sécurité, de crainte d’une dérive...

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