Plan économique américain: 90% des Palestiniens méfiants, selon un sondage

Neuf Palestiniens sur dix ne font pas confiance au plan économique américain qui vise selon Washington à améliorer la situation économique dans les Territoires palestiniens, selon un sondage publié mercredi.

L'administration américaine de Donald Trump a présenté les 25 et 26 juin à Bahreïn un plan exclusivement économique baptisé "De la paix à la prospérité", visant à revitaliser une économie palestinienne en crise chronique. Des Etats arabes ont participé à la conférence mais les Palestiniens ont refusé d'y assister, accusant les États-Unis de parti pris israélien.

Le sondage, mené par le Palestinian Center for Policy and Survey Research, est le premier mené depuis que le plan américain a été dévoilé. Il a été conduit entre le 27 et le 30 juin. Au total, 90% des 1.200 personnes interrogées ont déclaré ne pas croire ou faire confiance aux déclarations du gouvernement américain selon lesquelles la conférence de Bahreïn visait à améliorer leurs conditions économiques. Selon l'enquête, 79% de la population palestinienne soutient le boycott de la conférence, contre seulement 15% à y être opposée. Plus des trois quarts des personnes interrogées ont estimé que le plan américain n'apporterait pas la prospérité à l'économie palestinienne.

Le gendre et principal conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, à la tête de l'initiative américaine, répète régulièrement qu'il cherche à toucher les Palestiniens ordinaires, plutôt que leurs dirigeants politiques.

Le sondage a cependant révélé que les trois quarts des Palestiniens souhaitaient que leurs dirigeants rejettent le plan américain. Seuls 15% d'entre eux ont déclaré qu'il devrait être accepté avec des réserves tandis que seulement 4% ont appelé à l'accepter sans conditions.

Le plan présenté à Bahreïn fait miroiter 50 milliards de dollars d'investissements internationaux dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans, ainsi que dans les infrastructures, le tourisme ou l'éducation, avec à la clé, la création d'un million d'emplois.

Les Palestiniens craignent que le volet politique du plan américain, dont l'annonce ne devrait pas avoir lieu avant les prochaines élections législatives israéliennes de septembre, ne soutienne pas leur revendication à un État indépendant et accusent les Etats-Unis de chercher à acheter leur droit à l'autodétermination.

Les dirigeants palestiniens ont coupé tout contact formel avec l'administration Trump depuis que ce dernier a reconnu Jérusalem comme la capitale d'Israël, alors que les Palestiniens espèrent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.