Rechercher
Rechercher

Économie

L’« OPEP+ » : 24 pays, la moitié du pétrole mondial et une offre sous quotas

Plusieurs États-clés du cartel ont vu leur production s’effondrer, tel le Venezuela, en proie à une crise politique. Photo Reuters

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses dix partenaires menés par la Russie, qui ont pérennisé hier leur alliance, pompent environ la moitié du pétrole mondial et se concertent depuis 2016 pour limiter leur offre et soutenir les cours du baril.

L’organisation, créée en 1960 et qui a son siège à Vienne depuis 1965, vise à « coordonner les politiques pétrolières » de ses membres pour assurer « des prix équitables et stables aux producteurs » et « un approvisionnement fiable, régulier et abordable » aux pays consommateurs. Sa principale arme pour peser sur le marché a traditionnellement été un plafond de production, qui peut être ajusté à la hausse et à la baisse en fonction de l’offre et de la demande mondiale.

L’OPEP compte actuellement quatorze membres, principalement situés dans le Golfe (Arabie saoudite, Iran, Irak, Koweït, Émirats arabes unis), mais aussi en Afrique (Libye, Algérie, Nigeria, Angola, Gabon, Guinée équatoriale, Congo) et en Amérique latine (Équateur, Venezuela). Le Qatar a quitté l’organisation en janvier après la crise politique l’opposant à ses voisins du Golfe.

L’influence de l’OPEP a fortement décru ces dernières années, à mesure que gonflait l’offre de pays tiers, notamment les États-Unis (premier producteur mondial de brut) sur fond de boom de l’huile de schiste, et la Russie (deuxième pays producteur). A contrario, plusieurs États-clés du cartel ont vu leur production s’effondrer, à l’instar de la Libye et du Venezuela, en proie à des crises politiques, ou de l’Iran, en butte aux sanctions américaines.

L’Arabie saoudite, troisième producteur mondial de brut et premier exportateur du globe, est le chef de file du groupe : elle pompait en mai 9,70 millions de barils par jour (mbj), soit pratiquement un tiers de l’offre totale de l’OPEP (29,95 mbj), selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Au total, en incluant les condensats, l’OPEP représente approximativement 35 % d’une production pétrolière mondiale de 99,5 mbj, et contrôle 80 % des réserves prouvées du globe.

Dix nouveaux alliés pour former l’OPEP+

Confrontés à l’effondrement vertigineux des cours du brut entamé en 2014, les membres de l’OPEP s’étaient mis d’accord fin 2016 avec dix autres pays pétroliers pour limiter leur production : Russie, Mexique, Kazakhstan, Azerbaïdjan, Bahreïn, Brunei, Malaisie, Oman, Soudan et Soudan du Sud. Leur alliance de circonstance tient depuis trois ans, et elle est désormais connue sous le nom d’« OPEP+ ». Ces dix alliés pompaient en mai 18,15 mbj selon l’AIE, dont 11,44 mbj pour la seule Russie.

Respectent-ils les niveaux de production fixés ?

Les 24 membres de l’OPEP+ s’étaient entendus en décembre pour réduire leur offre cumulée de 1,2 mbj par rapport à octobre pour faire remonter les cours, un accord prolongé hier pour neuf mois. L’Iran, le Venezuela et la Libye sont exemptés de ces baisses de production.

Mais les 11 pays de l’OPEP concernés font mieux qu’appliquer les quotas puisqu’ils ont produit 25,58 mbj en mai, soit moins encore que les 25,85 mbj prévus par l’accord, selon l’AIE. Avec un respect très aléatoire : l’Arabie saoudite pompait en mai 9,70 mbj, très en dessous des 10,31 mbj convenus, assurant le plus gros de la réduction totale. À l’inverse, l’Irak et le Nigeria ont au contraire gonflé leur offre.

De leur côté, les dix pays partenaires de l’OPEP+ ont extrait moins que l’objectif de 18,41 mbj fixé en décembre. La Russie fait figure de bon élève, avec une offre de 11,44 mbj en mai, contre un objectif de 11,52 mbj. Mais son respect a été extrêmement lacunaire et inégal sur les premiers mois de l’année, sa baisse de production n’étant alors qu’une fraction de l’engagement pris par Moscou.

Source : AFP

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses dix partenaires menés par la Russie, qui ont pérennisé hier leur alliance, pompent environ la moitié du pétrole mondial et se concertent depuis 2016 pour limiter leur offre et soutenir les cours du baril.L’organisation, créée en 1960 et qui a son siège à Vienne depuis 1965, vise à « coordonner les politiques...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut