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Liban - Beyrouth conversations

Léa Salamé, "100 % libanaise, 100 % française"

La célèbre journaliste a ouvert, hier, le bal de « Beyrouth conversations », un projet de « L’Orient-Le Jour » en partenariat avec Saradar Bank.

Beyrouth Conversations, un projet de « L’Orient-Le Jour » en partenariat avec Saradar Bank, a été lancé hier à l’ESA avec une conversation entre Léa Salamé et Ziyad Makhoul. Photo Michel Sayegh

Elle fait partie des Libanais de la diaspora dont notre pays peut être fier. Léa Salamé, tête d’affiche des journalistes et animateurs de télévision et radio françaises, était hier l’invitée de l’ancien corédacteur en chef de L’Orient-Le Jour, Ziyad Makhoul, pour la première édition de « Beyrouth conversations ». Lancé et organisé par L’OLJ en partenariat avec Saradar Bank, ce projet devait être baptisé à la base « Beyrouth convergence » pour refléter l’idée de faire converger à Beyrouth les figures de la diaspora en vue de leur faire partager leurs expériences aux quatre coins du monde.

« Ce cycle de conférences a l’ambition de refaire de Beyrouth un port d’attache pour les Libanais de l’étranger, le temps d’un soir », a indiqué Michel Hélou, directeur exécutif de L’OLJ, en présentant le projet devant un public nombreux rassemblé dans l’auditorium Audi, au siège de l’École supérieure des affaires. « Il ne s’agit plus de se limiter aux frontières, mais de créer un pont entre le Liban et sa diaspora pour cultiver un sentiment d’appartenance et bâtir une culture commune », a déclaré M. Hélou, qui a lui-même vécu de nombreuses années à l’étranger. Avec Youssef Dib, directeur général de la banque privée et d’investissement Saradar Bank, lui aussi issu de la diaspora, il a évoqué la nécessité d’identifier et de mettre en relief les talents libanais à l’international.

Souriante et très à l’aise, Léa Salamé, qui a gravi les échelons du journalisme audiovisuel français dans une ascension fulgurante, entre en scène avec Ziyad Makhoul, retransmise en direct par la MTV, pour une séance au cours de laquelle elle se penchera avec beaucoup de naturel et de vivacité sur son parcours de vie.

Hollande et Juppé

Fille de Ghassan Salamé, ancien ministre de la Culture (2000-2003), et de Mary Boghossian, cette jeune femme de 39 ans avec la voix de laquelle se réveillent chaque matin des millions d’auditeurs de France Inter, et qui présente sur France 2 l’Émission politique et le magazine culturel Stupéfiant !, suivis chacun par des centaines de milliers de téléspectateurs, est née au Liban. À Ziyad Makhoul qui lui demande quel est son souvenir le plus marquant de sa petite enfance libanaise, elle répond : « Une petite chute dans la cour de récréation de l’IC (International College). » Quant à l’interview qui l’a le plus marquée, il s’agit de celle de François Hollande, en avril 2016, lorsque, après avoir interrogé le chef de l’État français sur la politique migratoire de la France, elle lui assène, pas convaincue par sa réponse : « C’est une plaisanterie ! » Léa Salamé, qui attribue sa réflexion spontanée à son « côté libanais », indique que cet échange a constitué « un point d’inflexion » dans sa carrière. Celle qui fut sacrée meilleure intervieweuse de France en 2015, raconte qu’en octobre 2016, elle a vécu sa pire expérience, en matière d’interview, avec Alain Juppé, alors candidat à la primaire de la droite française et du centre. « J’ai ressenti un sentiment de solitude et d’échec, parce que resté froid, Alain Juppé n’a pas voulu entrer dans le match », confie la jeune femme, qui révèle qu’à la suite de cette interview, sa mère lui a envoyé un mail dans lequel elle lui a reproché d’avoir été « nulle », l’exhortant à « cesser d’être agressive ». Un commentaire qu’elle a d’abord rejeté, avant de reconnaître que, oui, sa mère avait raison.

Pousser les murs

Quand Ziyad Makhoul demande comment elle réagit lorsqu’on lui dit qu’elle est un personnage clivant, d'aucuns lui reprochant notamment une certaine arrogance, elle insiste : « Je me suis pourtant assagie », avant de noter avec son franc-parler qu’« il faut du temps pour trouver son style ». Et d’interroger : « Lorsque vous êtes née ailleurs, comment vous imposer par rapport aux autres journalistes sans pousser les murs ? » « Je suis très orientale, débordante et pas assez cartésienne », poursuit, avec de grands gestes, celle qui portait le nom de Hala avant l’âge de 13 ans. « À l’école, mes camarades français se moquaient de mon nom en le comparant avec celui d’Allah », se souvient-elle, expliquant que c’est la raison pour laquelle elle a opté pour « Léa ».




La Franco-Libanaise estime néanmoins que son statut de « femme orientale » a constitué un atout lorsqu’elle avait voulu postuler à la chaîne LCI. « Toutes les candidates étaient blondes au yeux bleus, et c’est ma différence qui a favorisé mon recrutement », avoue-t-elle, fière d’être « à 100 % libanaise avec des racines arméniennes », mais aussi à « 100 % française ». Et d’évoquer une citation de Jean Cocteau : « Ce qu’on te reproche, cultive-le, c’est toi. »Maman d’un garçon de deux ans, Léa Salamé affirme qu’elle l’a déjà emmené « 3 ou 4 fois » à Beyrouth, tant elle tient à son identité libanaise. « Ma mère a l’obsession de nous ramener à nos racines, ma sœur et moi, alors que mon père a toujours été plus soucieux de nous apprendre à être indépendantes aux plans professionnel et financier », note Léa Salamé, qui affirme se rendre une fois par an à Mazraat Kfardebiane, village de son père, où elle aime se recueillir devant la tombe de sa grand-mère paternelle et se reconnecter avec ses racines.

Enfin, lors de l’échange de questions et réponses avec le public qui a suivi la conversation entre elle et Ziyad Makhoul, alors qu’un étudiant lui demandait quelle personnalité libanaise elle aimerait interviewer, la journaliste a répondu : « J’aurais souhaité m’entretenir avec Samir Frangié (l’ancien député décédé en 2017), en raison de la profondeur de sa pensée et ses qualités personnelles. »

Elle fait partie des Libanais de la diaspora dont notre pays peut être fier. Léa Salamé, tête d’affiche des journalistes et animateurs de télévision et radio françaises, était hier l’invitée de l’ancien corédacteur en chef de L’Orient-Le Jour, Ziyad Makhoul, pour la première édition de « Beyrouth conversations ». Lancé et organisé par L’OLJ en partenariat avec...

commentaires (1)

quelques jours avant cette interview, MTV avait annonce qu'elle retransmettrait l'evenement. helas comme l'interview a commence aux environs de 19h10, on a eu la mauvaise surprise de ne pas en connaitre la fin car a 19h50, jounal televise oblige, la retransmission a ete interrompue. evidemment si c'etait une personnalite politique libanaise quelconque qui faisait un discours, on aurait decale le journal, pour entendre les idees inestimables de cette personne. mais Lea salame, une des meilleures debators actuellement en france, qui s'en fout! en plus ils l'ont interrompue au beau milieu d'une phrase!! inadmissible. a mon avis la MTV aurait mieux fait d'enregistrer ce debat et de le passer integralement plus tard ou meme le lendemain. un peu plus de respect, Messieurs!!

Le Herisson

13 h 59, le 29 juin 2019

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Commentaires (1)

  • quelques jours avant cette interview, MTV avait annonce qu'elle retransmettrait l'evenement. helas comme l'interview a commence aux environs de 19h10, on a eu la mauvaise surprise de ne pas en connaitre la fin car a 19h50, jounal televise oblige, la retransmission a ete interrompue. evidemment si c'etait une personnalite politique libanaise quelconque qui faisait un discours, on aurait decale le journal, pour entendre les idees inestimables de cette personne. mais Lea salame, une des meilleures debators actuellement en france, qui s'en fout! en plus ils l'ont interrompue au beau milieu d'une phrase!! inadmissible. a mon avis la MTV aurait mieux fait d'enregistrer ce debat et de le passer integralement plus tard ou meme le lendemain. un peu plus de respect, Messieurs!!

    Le Herisson

    13 h 59, le 29 juin 2019

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