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Moyen Orient et Monde

En Arabie saoudite, une nouvelle loi fait craindre un retour à un strict ordre moral

Dans une rue de Rumah, à 160 kilomètres de Riyad, lors du King Abdulaziz Camel Festival, en janvier 2018. Fayez Nureldine/AFP

La redoutée police religieuse saoudienne a été marginalisée dans le cadre de la politique de relative libéralisation engagée par le royaume ultraconservateur, mais une nouvelle loi sur la « décence dans l’espace public » fait craindre un retour à un strict ordre moral. La loi veut faire respecter les « valeurs et principes » saoudiens, en interdisant par exemple les vêtements jugés « offensants pour le goût général », notamment les shorts pour les hommes, selon les médias locaux. Les contrevenants risqueraient une amende pouvant aller jusqu’à 5 000 rials (1 333 dollars).

Appelée officiellement « Comité de promotion de la vertu et de prévention du vice », « la Haï’a (la police religieuse) est de retour sans la barbe », a estimé sur Twitter Sultane al-Amer, un universitaire.La loi, vague à dessein, peut se prêter à différentes interprétations et entraîner des sanctions arbitraires, soulignent ses détracteurs. Elle est commentée avec sarcasme sur les réseaux sociaux. Le hashtag en arabe « les shorts ne portent pas atteinte à la moralité publique » est vite devenu viral. « C’est l’Arabie saoudite qui rencontre Singapour », a commenté Kristin Diwan, de l’Arab Gulf States Institute à Washington. « Les dirigeants saoudiens veulent saper les fondements islamistes de la société, tout en conservant un pouvoir absolu dans les domaines de la politique et de l’ordre public », a-t-elle dit.

Les médias progouvernementaux ont indiqué que la loi devait être appliquée à partir du 25 mai, le ministère de l’Intérieur et l’Autorité du tourisme étant chargés de la faire respecter. Mais le 27 mai, ces mêmes médias ont affirmé qu’elle n’était pas encore entrée en vigueur, sans préciser de nouvelle date. La nouvelle loi est « un effort pour atténuer les pressions des conservateurs au sein de la société, qui accusent le gouvernement de laisser-aller », explique Ali Shihabi, du groupe de réflexion prosaoudien Arabia Foundation. « Conduire un changement social est tout un art, car il faut aller le plus loin possible sans provoquer de contre-réaction. Ce qui n’est pas facile ! »

La redoutée police religieuse saoudienne a été marginalisée dans le cadre de la politique de relative libéralisation engagée par le royaume ultraconservateur, mais une nouvelle loi sur la « décence dans l’espace public » fait craindre un retour à un strict ordre moral. La loi veut faire respecter les « valeurs et principes » saoudiens, en interdisant...

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