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Culture - Rencontre

Comment Daniella Saba a retrouvé ses racines libanaises grâce au cinéma

Le parcours de la jeune artiste libano-brésilienne semble très prometteur. Après avoir été lauréate du concours FFFMED en septembre 2018, elle poursuit son travail de cinéaste entre la France, le Liban et le Brésil.


Photo du court-métrage « Ce qu’il reste ».

Née en 1985 à São Paulo, Daniella Saba a suivi des études de cinéma au sein de l’école FAAP, avant de poursuivre ses études en réalisation cinématographique à Paris, où elle réside depuis une dizaine d’années. « Après un premier court-métrage réalisé à São Paolo en 2008, Le cinéaste, la petite fille et l’homme sandwich, j’ai réalisé mon premier film, Ce qu’il reste (2014), en France, en coproduction avec le Brésil, et il a été remarqué dans les festivals, à la télévision, à la cinémathèque française... C’est l’histoire d’une femme argentine qui habite en France, et dont la vie change complètement quand son père, qui l’a abandonnée lorsqu’elle était enfant, la retrouve, et lui confie un chien handicapé, sur fauteuil roulant », précise la jeune scénariste. Elle écrit ensuite Hors saison (2018), réalisé par Stella Di Tocco, où il est question d’une ancienne actrice, qui travaille pour un tournage, et qui passe un week-end sur une plage déserte, avec son chien. Si le thème de l’abandon semble déterminant, celui de la famille est également fondateur. « Je m’intéresse aux conflits familiaux latents, aux non-dits et aux traces qu’ils laissent. Dans mon prochain film, L’enfant du village, je parle aussi de transmission, puisque mon personnage, qui a été adopté dans son enfance, doit retourner dans son pays d’origine, le Brésil, pour une greffe d’organe. Il est accompagné de son ex-femme, qui va elle aussi se laisser transformer par cette quête initiatique. »

L’enfant du village a pu être écrit grâce à la participation de Daniella Saba au programme d’écriture de scénario FFFMED (Films femmes francophones Méditerranée), organisé par Bande à Part Productions, qui accueille chaque année au Liban des cinéastes originaires de la Méditerranée, afin de développer leurs projets de films. FFFMED favorise l’émergence de nouveaux talents, en soutenant leur processus créatif, et vise à encourager les coproductions entre différents pays, tout en promouvant le Liban comme potentiel lieu de tournage. « J’ai eu la grande joie d’être sélectionnée pour la résidence d’écriture, organisée par Carole Mezher, à Deir el-Qamar, en septembre 2018. Le cadre y était très propice à l’écriture, cela m’a permis de développer mon projet. Nous étions six scénaristes, encadrées par des professionnels très compétents, comme le réalisateur Wissam Charaf, l’auteure et scénariste libano-américaine Darine Hotait, ou encore Isabelle Fauvel, d’Initiative Film. »


De Zahlé à Deir el-Qamar, en passant par São Paulo
À l’issue de la résidence de Deir el-Qamar, la réalisatrice reçoit le premier prix FFFMED 2018, qu’elle évoque avec émotion. « C’était impressionnant de présenter nos projets devant des producteurs et des professionnels de l’industrie du cinéma, et d’être finalement choisie dans le pays de mes ancêtres. Mes quatre grands-parents sont arrivés très jeunes à São Paulo dans les années 30 ; du côté de ma mère, ils venaient d’Antioche, et du côté de mon père, de Zahlé et de Baskinta. »

La participation à FFFMED a joué un rôle de catalyseur dans la carrière de la scénariste au léger accent brésilien, qui a reçu il y a quelques mois le prix de la Fondation Liban Cinéma, lors des Journées cinématographiques de Carthage. « Durant mon séjour à Deir el-Qamar, j’ai pu rencontrer Pierre Sarraf et Karim Makhlouf, de .Né à Beyrouth Films, qui ont apprécié mon projet. Depuis, ils suivent mon travail, et je me rends régulièrement au Liban, en participant par exemple à la BCP (Beirut Cinema Platfom), à l’Institut français de Beyrouth ou à l’atelier de réécriture de scénario, avec la Fondation Liban Cinéma. » En mai 2019, Darine Hotait, fondatrice et directrice de Cinephilia Bound, invite Daniella Saba à la Maison des artistes, dans le cadre du Festival de Cannes. Il s’agit d’une plate-forme incubatrice de projets, qui propose un accompagnement pluriel à des cinéastes d’Afrique et du Moyen-Orient.

« La première version du scénario de L’enfant du village est terminée, et nous recherchons, Karim Makhlouf, Pierre Sarraf et moi, un producteur français et un coproducteur brésilien. J’ai des idées d’acteurs et j’aimerais pouvoir tourner mon film en 2021. »

En parallèle, la cinéaste travaille sur le scénario d’Increvable, avec le réalisateur français Damien Gault. « C’est une comédie dramatique, dont l’humour caustique me plaît, dans la lignée du réalisateur finlandais Aki Kaurismäki. » Un autre projet taraude la cinéaste, celui de tourner un long-métrage au Liban. « J’aimerais beaucoup pouvoir vivre à Beyrouth quelque temps, je m’y sens chez moi, et je suis la première surprise en le disant », ajoute-t-elle amusée.



Pour mémoire

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