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Moyen Orient et Monde - Iran

Dix ans plus tard, que reste-t-il du Mouvement vert ?

Le contexte a profondément évolué au cours de la dernière décennie, jusqu’à la marginalisation des courants réformateurs et modérés.


Archives AFP

C’était il y a dix ans. Une autre époque, un autre pays. Les Iraniens se rassemblaient sur les places de la Révolution et de la Liberté à Téhéran pour s’opposer à la réélection contestée, annoncée le 13 juin 2009, du président Mahmoud Ahmadinejad. Ce qui prendra le nom de « Mouvement vert » rallie plus de trois millions de citoyens iraniens sous les slogans « Où est mon vote ? », « Nous voulons la démocratie », « Ahmadinejad n’est pas notre président ». C’est le plus grand mouvement populaire que connaît la République islamique depuis 1979. Les opposants suspectent une fraude électorale et réclament le respect de leur suffrage. L’annonce de la réélection du président sortant avec plus de 63 % des voix est de fait perçue comme une insulte pour une partie de la population, qui aspire à la libéralisation de la société prônée par le principal rival du président Ahmadinejad, dans le camp des réformateurs, Mir Hossein Moussavi.

Lors de la campagne, la mobilisation populaire autour du débat démocratique a été forte, et lors du scrutin lui-même, le taux de participation est historiquement élevé, 85 % officiellement. Dans ce contexte, l’annonce de la victoire d’Ahmadinejad provoque une onde de choc. Les manifestants pacifiques s’unissent rapidement, sans mot d’ordre d’abord, sous la couleur verte, en référence à la candidature de M. Moussavi, pour protester contre cette élection qu’ils jugent frauduleuse. D’abord porté par les intellectuels et étudiants de l’Université publique de Téhéran, le mouvement mobilise progressivement les différentes catégories constituant la société iranienne. Minorités religieuses, femmes et artistes à travers le pays se rassemblent dans les rues au nom du respect de la volonté populaire. « Le Mouvement vert était une bataille politique entre deux factions au sein du régime. Il n’était pas question d’un changement de régime », décrypte pour L’Orient-Le Jour Hooshang Amirahmadi, spécialiste de l’Iran à l’Université Rutgers, dans le New Jersey.

Les modérés sont discrédités

Dès les premières heures du mouvement, ces aspirations démocratiques sont confrontées à la répression menée par l’appareil du régime. Les miliciens bassidjis et les gardiens de la révolution ouvrent le feu sur les manifestants. Une attaque sanglante dans les dortoirs de l’Université de Téhéran fait treize morts dans la nuit du 15 au 16 juin. En tout, la répression du mouvement de protestation fera, entre juin 2009 et juillet 2010, autour de 150 morts.

En plus de la répression, les contestataires du pouvoir doivent faire face aux contre-manifestations en soutien à M. Ahmadinejad. Ce dernier, tentant de reprendre le contrôle de la situation, cherche à délégitimer le mouvement et son leader Mir Hossein Moussavi, désignés comme les produits d’un complot étranger contre l’Iran. S’il a été durement maté, le Mouvement vert n’en reste pas moins un tournant dans l’histoire iranienne récente. Étouffé par les sanctions économiques, l’Iran va engager à partir de 2011 des négociations avec les États-Unis et pour ce faire, permettre l’arrivée au pouvoir d’un conservateur modéré à la présidence, Hassan Rohani, soutenu par les réformateurs du Mouvement vert. La signature de l’accord nucléaire en juillet 2015 ouvre la porte à une transition en douceur qui passe par une libéralisation économique et une ouverture vers l’Occident.

Mais la porte sera vite refermée. L’arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui soutient une ligne très anti-iranienne et prend la décision, en mai 2018, de sortir les États-Unis de l’accord nucléaire et de réimposer des sanctions contre la République islamique, affaiblit profondément le camp des modérés, qui avait tout misé sur la diplomatie. « Les modérés sont aujourd’hui discrédités », confirme Hooshang Amirahmadi.

Le peuple vs le régime

Dix ans après la répression violente du Mouvement vert, le pouvoir doit faire face à de nombreuses agitations et à l’appauvrissement général de la population iranienne, renforcé par les sanctions américaines. La grogne de la société iranienne s’exprime à nouveau, notamment, lors des manifestations de fin 2017. Mais cette fois-ci, c’est l’Iran profond, celui qui constitue la base populaire de la République islamique, qui manifeste dans la rue, alors qu’en 2009, la contestation était essentiellement portée par la bourgeoisie des grandes villes.

Les protestations de 2017-2018 visent principalement à dénoncer la corruption et la montée des inégalités sociales sous Hassan Rohani – élu président en 2013 – alors que les revendications du Mouvement vert étaient fondamentalement politiques. « En 2009, il n’y avait aucune revendication économique. C’était une réelle demande de démocratie », souligne à L’OLJ Thierry Coville, chercheur à l’IRIS, qui souligne que si le mécontentement est toujours de mise, la capacité de mobilisation pour la démocratie est sans doute moins forte aujourd’hui qu’en 2009.Si la légitimité du régime a pu être mise à l’épreuve depuis 2009, les revendications économiques – décuplées par les sanctions des États-Unis – ont pris le pas sur les demandes de démocratisation. « Le mouvement réformateur n’a rien eu à dire par rapport aux événements de 2017. Il y avait un sentiment d’épuisement face à la politique », ajoute Thierry Coville. « Il ne peut pas y avoir un nouveau Mouvement vert. L’opposition au régime grandit vite et il y a plus de chance qu’on se dirige vers une révolution radicale que vers un changement modéré. Le prochain mouvement opposera le peuple au régime », conclut Hooshang Amirahmadi.

C’était il y a dix ans. Une autre époque, un autre pays. Les Iraniens se rassemblaient sur les places de la Révolution et de la Liberté à Téhéran pour s’opposer à la réélection contestée, annoncée le 13 juin 2009, du président Mahmoud Ahmadinejad. Ce qui prendra le nom de « Mouvement vert » rallie plus de trois millions de citoyens iraniens sous les slogans...

commentaires (2)

PAUVRE PEUPLE IRANIEN SOUS LA BOTTE DES MOLLAHS QUI DEPENSENT L,ARGENT POUR ENTRETENIR DES MILICES RELIGIEUSES DANS LES PAYS ARABES POUR LES SERVIR ET PROVOQUER AU LIEU DE LE DEPENSER SUR LE BIEN ETRE DU PEUPLE IRANIEN.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 37, le 13 juin 2019

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Commentaires (2)

  • PAUVRE PEUPLE IRANIEN SOUS LA BOTTE DES MOLLAHS QUI DEPENSENT L,ARGENT POUR ENTRETENIR DES MILICES RELIGIEUSES DANS LES PAYS ARABES POUR LES SERVIR ET PROVOQUER AU LIEU DE LE DEPENSER SUR LE BIEN ETRE DU PEUPLE IRANIEN.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 37, le 13 juin 2019

  • Pauvres iraniens ...ils ont enfin compris que moderes et conservateurs du regime,c est bonnet bland et blanc bonnet....il faut couper le mal a la racine....fsire une revolution...un changement radical.

    HABIBI FRANCAIS

    09 h 12, le 13 juin 2019

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