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Liban - Élections

Charaf Abou Charaf élu pour la seconde fois président du conseil de l’ordre des médecins

« Je me consacrerai à la seule action professionnelle », affirme à « L’Orient-Le Jour » le vainqueur, qui était appuyé par une coalition de partis antagonistes.

Les membres de la liste de Charaf Abou Charaf. Photo fournie par l'Ordre des medecins

Six ans après avoir achevé son mandat (2010 - 2013) à la tête de l’ordre des médecins de Beyrouth, Charaf Abou Charaf a été propulsé à nouveau hier à ce poste après une bataille électorale qui l’a opposé notamment à Georges Aftimos, lui aussi ancien président du conseil de l’ordre des médecins (2007 - 2010).

Sur les 7 500 membres de l’ordre ayant payé leurs cotisations, environ 3 500 ont participé au scrutin, soit près de 50 %. « Une moyenne habituelle », affirme à L’Orient-Le Jour M. Abou Charaf, notant toutefois que « la participation aurait été plus importante si l’opération électorale avait été mieux organisée ». Des sources indiquent à ce propos que la file des électeurs s’est étendue au dehors du bâtiment abritant le siège de l’ordre des médecins, poussant nombre de médecins à abandonner leur attente.

Avec M. Abou Charaf, candidat du Courant patriotique libre (1 445 voix), les sept autres membres de la liste appuyée par les Forces libanaises (FL), les Kataëb et le Hezbollah ont été élus pour trois ans, intégrant le conseil formé de 16 membres. Les nouveaux venus sont Wassim Bitar (1 362 voix), Bernard Gerbaka (1 333), Doreid Oueidate (1 282), Taghrid Hajj Ali (1 192), Oussama Chamas (1 173), Youssef Haddad (1163) et Krikor Ajidian (1 113).


Score : 8-0
Georges Aftimos, candidat indépendant, a obtenu 1 103 voix, arrivant 9e dans la course. Bien que soutenus par le courant du Futur, le Parti socialiste progressiste (PSP), le mouvement Amal et des médecins indépendants, ni lui ni aucun des membres de sa liste, en l’occurrence Marianne Majdalani, Jean Abou Younès, Imad Ghossein, Badr Zeidane, Hassan Bassam et Anis Abi Acar, n’ont obtenu de sièges. Entre la liste de M. Abou Charaf et celle de M. Aftimos, le score aura atteint 8-0.

À noter que sept autres membres ont également brigué des sièges au sein du conseil, mais tous sans succès. D’aucuns s’étaient présentés à titre indépendant et d’autres sur deux autres listes, dont le Hirak, mouvement de médecins mené par Georges Habre, qui organisait des sit-in parfois violents lors de la tenue de réunions du conseil de l’ordre.

M. Aftimos n’ayant pas passé le cap du 1er tour, le 2nd tour prévu pour l’élection d’un président du conseil de l’ordre n’a pas eu lieu. M. Abou Charaf a remporté la victoire d’office, d’autant que deux membres du conseil, Bassem Abou Merhi (Futur) et Marwan

Zoghbi (CPL), qui briguaient également ce poste, se sont retirés.

Prononçant son discours de victoire, le nouveau président du conseil de l’ordre a déclaré vouloir « tendre la main à tous », soulignant que « l’ordre a besoin de tous pour surmonter les problèmes dont il pâtit ».

À L’OLJ, il a précisé que « c’est la 1re fois qu’une liste remporte la totalité des sièges », indiquant que lors des élections précédentes, les listes subissaient toujours des percées.

Samedi, au cours d’une conférence de presse, M. Abou Charaf avait annoncé son programme électoral, notamment œuvrer pour l’augmentation du financement de la Caisse de retraite, la protection et l’immunité juridique des médecins et l’aide aux jeunes médecins récemment diplômés, ainsi que pour une vision nationale claire liée aux dépenses médicales, aux prix des médicaments et aux relations avec les hôpitaux et les facultés de médecine.

À la question de savoir comment, investi à présent d’une confiance renouvelée, il pourrait remplir sa mission en présence d’une coalition de plusieurs partis antagonistes au sein du conseil, M. Abou Charaf affirme qu’il ne fera pas de politique. « Je remercie toutes les formations qui m’ont appuyé, mais je demande à tous mes collègues vainqueurs de laisser la politique à la porte de l’ordre », martèle-t-il, avant d’ajouter : « Je vais me consacrer à la seule action professionnelle. » « Lors de mon ancien mandat, j’ai d’ailleurs travaillé dans le même sens, accomplissant plusieurs réalisations, notamment la loi sur le financement de la Caisse de retraite, la loi réglementant les conditions d’exercice de la profession et l’ordonnance médicale unifiée, laquelle a favorisé la baisse des prix des médicaments », rappelle M. Abou Charaf, estimant qu’après sa nouvelle victoire, il pourra réaliser encore plus de projets parce qu’il est « majoritaire et fort de l’appui de (ses) confrères au sein du conseil ». « Notre coopération contribuera à remédier à de nombreux problèmes administratifs, juridiques et financiers dont pâtit l’ordre », espère-t-il.

À noter que la machine électorale du CPL a été accusée par les FL et le Hezbollah d’avoir travaillé uniquement en faveur des candidats aounistes. Des sources évoquent dans ce cadre la diffusion de listes comportant leurs seuls noms, alors que les machines électorales des partis de Samir Geagea et Hassan Nasrallah ont œuvré pour le succès de tous les candidats de la liste qui, au final, ont tous été élus.


Les accusations d’Aftimos
À 10 voix près, Georges Aftimos aurait pu faire partie des membres du nouveau conseil. Le candidat malheureux affirme à cet égard à L’OLJ que ses alliés ne se sont pas conformés à l’entente tissée avec eux. « J’avais donné ma confiance au PSP et au mouvement Amal, mais ils m’ont trahi », dénonce-t-il sans ambages, soulignant qu’au lieu de voter pour lui, ces partis « ont donné leurs voix aux candidats du Hirak ». « Je suis inquiet pour l’avenir de l’ordre », a déclaré M. Aftimos, décrivant par ailleurs la liste de M. Abou Charaf comme le fruit d’ « alliances contre nature ».

Un observateur contacté par L’OLJ se demande dans ce cadre que « si le CPL, les FL et le Hezbollah se trouvent dans la même case, faisant partie du compromis de 2016, que viennent donc faire les Kataëb dans la liste de Charaf Abou Charaf ? ».

À Tripoli, où des élections ont également eu lieu, c’est Sélim Abi Saleh qui a été élu président du conseil de l’ordre des médecins. Quant à Omar Chahal et Mahmoud Alameddine, ils ont remporté les deux sièges du conseil qui étaient à pourvoir.

Fayçal Karamé, député de Tripoli, qui leur a accordé son soutien, a félicité dans un tweet les trois vainqueurs.



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Six ans après avoir achevé son mandat (2010 - 2013) à la tête de l’ordre des médecins de Beyrouth, Charaf Abou Charaf a été propulsé à nouveau hier à ce poste après une bataille électorale qui l’a opposé notamment à Georges Aftimos, lui aussi ancien président du conseil de l’ordre des médecins (2007 - 2010). Sur les 7 500 membres de l’ordre ayant payé leurs...

commentaires (1)

la protection et l’immunité juridique des médecins UNE IDEE FAUSSE ET DESHONORANTE CAR SI IL Y A EU FAUTE LE MEDECIN DOIT ETRE TENU POUR RESPONSABLE DE SES ACTES En France en ce moment un anesthesiste est poursuivi en justice pour avoir cause la mort de plusieurs patients ou avoir fait en sorte d'etre appele pour leur sauver la vie alors que c'est son action qui avait entraine leur situation grave POURQUOI METTRE LES MEDECINS HORS DE CAUSE EN CAS DE FAUTE???? DROLE DE LIBAN ET DE MENTALITE A QUAND UNE LOI POUR DONNER L'IMPUNITE A TOUS LES POLITICIENS VERREUX ET COUPABLES DE CORRUPTIONS PUISQUE CERTAINS ONT CETTE MENTALITE LE PIRE EST QUE C'EST CEUX LA MEME QUI SONT ELUS EN PERMANENCE MEME CHEZ L'ORDRE DES MEDECINS OU ON NE PEUT QUAND MEME PAS ACCUSER LES MEDECINS D'ETRE DES MOUTONS A TONDRE

LA VERITE

12 h 29, le 10 juin 2019

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Commentaires (1)

  • la protection et l’immunité juridique des médecins UNE IDEE FAUSSE ET DESHONORANTE CAR SI IL Y A EU FAUTE LE MEDECIN DOIT ETRE TENU POUR RESPONSABLE DE SES ACTES En France en ce moment un anesthesiste est poursuivi en justice pour avoir cause la mort de plusieurs patients ou avoir fait en sorte d'etre appele pour leur sauver la vie alors que c'est son action qui avait entraine leur situation grave POURQUOI METTRE LES MEDECINS HORS DE CAUSE EN CAS DE FAUTE???? DROLE DE LIBAN ET DE MENTALITE A QUAND UNE LOI POUR DONNER L'IMPUNITE A TOUS LES POLITICIENS VERREUX ET COUPABLES DE CORRUPTIONS PUISQUE CERTAINS ONT CETTE MENTALITE LE PIRE EST QUE C'EST CEUX LA MEME QUI SONT ELUS EN PERMANENCE MEME CHEZ L'ORDRE DES MEDECINS OU ON NE PEUT QUAND MEME PAS ACCUSER LES MEDECINS D'ETRE DES MOUTONS A TONDRE

    LA VERITE

    12 h 29, le 10 juin 2019

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