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Liban - Palais Bustros

Fuite de procès-verbaux : Ibrahim el-Amine tente d’innocenter Ali el-Maoula

Une nouvelle audition est prévue le 10 juin.

« J’ai clarifié au juge Oueidate certaines données qui étaient entourées de flou », a déclaré, hier, Ibrahim el-Amine. Photo ANI

L’affaire des procès-verbaux diplomatiques confidentiels établis par Gaby Issa, ambassadeur du Liban à Washington, et publiés dans les colonnes du quotidien al-Akhbar (proche du Hezbollah) les 19 et 24 avril dernier, est loin d’avoir pris fin.

Près d’une dizaine de jours après la première audition en justice, le premier juge d’instruction de Beyrouth, Ghassan Oueidate, a interrogé hier le rédacteur en chef d’al-Akhbar, Ibrahim el-Amine, et notre consœur Léa Azzi, collaboratrice au même quotidien, à titre de témoins. M. el-Amine en a profité pour tenter d’innocenter Ali el-Maoula, directeur du département des affaires arabes au ministère des Affaires étrangères, soupçonné d’avoir fait fuiter les procès-verbaux en question à al-Akhbar, à la faveur des rapports d’amitié le liant au journaliste.

C’est ainsi que l’on pourrait interpréter les propos tenus par Ibrahim el-Amine à l’issue de l’audition. « J’ai clarifié au juge Oueidate certaines données qui étaient entourées de flou », a-t-il déclaré, précisant avoir affirmé que ses rapports personnels avec le diplomate n’ont rien à voir avec la publication des procès-verbaux confidentiels.

« Les documents que possède l’ambassadeur Maoula sont beaucoup plus importants que les nôtres. Mais il n’en fait fuiter aucun parce qu’il est un homme de principe », a encore dit Ibrahim el-Amine.

Contactée par L’Orient-Le Jour, une source bien informée croit savoir que lors de l’interrogatoire, le rédacteur en chef d’al-Akhbar a présenté les « preuves » à même de confirmer que M. Maoula n’a pas remis les documents en question au quotidien proche du Hezbollah. Les témoins entendus hier se sont employés à démontrer que le quotidien a obtenu les procès-verbaux originaux, portant le sceau diplomatique, avant même qu’ils ne soient enregistrés au ministère des Affaires étrangères, souligne la source.

Quant à l’ambassadeur Ali el-Maoula, et à l’instar d’autres diplomates, il possède une copie de ces documents confidentiels. Celle-ci comporte les directives du chef de la diplomatie que transmet aux ambassadeurs le secrétaire général du palais Bustros, précise la même source. Des informations que confirme à L’OLJ Hassan Bazzi, avocat de Ali el-Maoula. « Aujourd’hui, nous avons prouvé que mon client n’a pas fait fuiter les procès-verbaux », assure-t-il.


(Pour mémoire : Hamadé à « L’OLJ » : La gestion des affaires diplomatiques est scandaleuse)


Éviter le rejet

Si le procureur général près la cour d’appel de Beyrouth, Ziad Abihaïdar, avait engagé, le 10 mai, des poursuites contre le diplomate, le juge Ghassan Oueidate ne l’a pas entendu hier. À ce sujet, M. Bazzi précise que son client n’était pas convoqué à l’audition. Le juge Oueidate l’avait interrogé le 21 mai. « Mais nous étions présents au Palais de justice de Beyrouth parce que nous étions prêts pour l’interrogatoire », souligne l’avocat. Et d’ajouter : « Je me suis désisté de mon droit à présenter des exceptions d’irrecevabilité (comme il l’avait demandé il y a une dizaine de jours), dans la mesure où cela permettrait au juge d’enquêter et de se prononcer sur le fond. » Selon M. Bazzi, une nouvelle audition est prévue le 10 juin prochain. L’occasion pour M. Oueidate d’interroger Ali el-Maoula après avoir entendu tous les témoins concernés par cette affaire. En attendant, l’avocat ne manque pas de dénoncer le fait que c’est la Sécurité de l’État qui a ouvert l’enquête, estimant que cela ne relève pas de la compétence de cet appareil. Il va même jusqu’à estimer que son client est poursuivi en justice « pour des raisons liées à la volonté de Gebran Bassil ».



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