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Liban - Dérèglement climatique

« Friday for future » : des collégiens libanais se joignent eux aussi à la mobilisation mondiale des jeunes

Peu nombreux mais déterminés, de jeunes Beyrouthins se sont rassemblés hier place des Martyrs, à partir de midi. C’est la deuxième fois qu’ils sortent dans la rue, contre le dérèglement climatique, dans le cadre du mouvement international organisé par les jeunes un peu partout dans le monde.


Lester, Andréa et Sarah ont fabriqué leurs pancartes pour la mobilisation.

Quelques timides pancartes se sont pointées hier, vers midi, place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, à l’occasion d’une mobilisation des jeunes pour le climat (demonstration of Lebanon’s youth power). C’est la deuxième fois que l’événement est organisé au Liban, dans la lignée du mouvement initié par l’écolière suédoise Greta Thunberg en Suède, et repris par des dizaines de milliers de jeunes dans le monde entier. Depuis août 2018, la Suédoise de 16 ans fait le piquet de grève devant le Parlement de son pays. Elle souhaite que des mesures soient prises face au dérèglement climatique. Après les élections générales législatives du 9 septembre 2018 en Suède, elle a poursuivi ses grèves, tous les vendredis. Ces jours deviennent les « Fridays for future ».

Le 15 mars dernier, une dizaine d’étudiants et d’élèves libanais s’étaient emparés de l’initiative, lors de la grève mondiale pour le climat. Ils l’ont remise, hier, au goût du jour. « Il est essentiel d’éveiller les consciences et de sensibiliser l’opinion au sujet de l’environnement et du changement climatique », explique André Succar, organisateur de la mobilisation. « Le trafic dans la rue est horrible. Il n’y a pas de trains, il n’y a pas de véritable transport public, les gens roulent seuls dans leurs voitures... », déplore-t-il. Il aimerait qu’un système soit mis en place pour le recyclage et le tri. Il dénonce le fait que les produits chimiques soient autant utilisés dans l’agriculture, alors qu’une transition vers l’agriculture biologique pourrait plutôt être effectuée. Changer notre mode de vie pour mieux respecter la nature : c’est ce qui apparaît comme essentiel pour ce militant écologiste.

Un peu plus loin, trois jeunes discutent, équipés de leurs pancartes. Sur l’une d’entre elles, on peut lire « Beirut climat strike » (grève climatique de Beyrouth). Sur une autre on perçoit la terre, abîmée, urbanisée et observée de loin par des extraterrestres. « Dans 12 ans, la situation sera irréversible », explique Andréa Antar, élève de première au Lycée français de Nahr Ibrahim. « Au Liban, la pollution est un gros problème », déclare ensuite Lester Guillemin, du même lycée qu’elle. « Il y a des chiffres qui font peur. Par exemple, des chercheurs de l’Université de Vienne ont récemment montré qu’on avait du plastique dans le sang. Mais ce sont des choses qu’on ne voit pas encore », alerte le lycéen de 16 ans avant de poursuivre : « Il y a de plus en plus de cancers et de maladies liées au plastique et aux pesticides. C’est alarmant. » À ses côtés, Sarah el-Kadi, étudiante en chimie à l’AUB, déclare : « Les gens ne mesurent pas combien il est important de se mobiliser. »

Place des Martyrs, il n’y a pas seulement des lycéens ou des étudiants, mais aussi des enfants venus avec leurs parents ou encore des collégiens, comme Rouane. « Mon frère m’a parlé de ce mouvement, alors on est allés coller des affiches à l’école », explique la jeune fille de quatrième.

Une faible mobilisation

La mobilisation a rassemblé seulement une petite trentaine de personnes. « Les enfants et les enseignants ne s’emparent pas du sujet », souligne André Succar. « Il faudrait que davantage de personnes soient là, pour décentraliser le mouvement au Liban », détaille-t-il.

Pourtant, les manifestants sont loin de se démoraliser. Au contraire. « Nous sommes déjà plus que la dernière fois ! » s’exclame Andréa Antar. « Il n’y a personne si on ne vient pas... alors autant venir », poursuit la lycéenne qui espère que le mouvement continuera de grossir progressivement. Lester Guillemin, ironise quant à lui sur le fait de louper les cours : « Rater l’école, c’est pas bien... mais ce sera aussi pas bien quand nos enfants auront un cancer à cause du plastique, des pesticides. » Puis il se rappelle du moment où il a décidé de se mobiliser : « J’étais assis avec un ami, on jouait à la Playstation. La situation typique qui ne sert à rien. Et à ce moment-là on voit Greta Thunberg sur les réseaux sociaux qui appelait à la grève des jeunes. » Pour lui, la question ne s’est même pas posée. Il fallait rejoindre le mouvement devenu mondial. Lester, Andréa et Sarah misent tous les trois sur l’effet boule de neige et croient au bouche-à-oreille. La mobilisation grossira, du moins ils l’espèrent.

Quelques timides pancartes se sont pointées hier, vers midi, place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, à l’occasion d’une mobilisation des jeunes pour le climat (demonstration of Lebanon’s youth power). C’est la deuxième fois que l’événement est organisé au Liban, dans la lignée du mouvement initié par l’écolière suédoise Greta Thunberg en Suède, et repris par...

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