Dardacha Talks, for Science Detox, permettra aux femmes scientifiques, qu’elles soient en master, en doctorat ou chercheuses, de présenter leurs recherches au grand public, en 5 minutes et 5 diapositives.
Porté par l’Observatoire national pour la femme dans la recherche, au sein du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS), et financé par l’Unesco, le projet DAWReK’n, ou « Dynamic Actions for Women in Research and Knowledge », lance trois activités en juin visant à promouvoir la formation et la visibilité des chercheuses. La première, Dardacha Talks, for Science Detox, est un nouveau concept lancé par DAWReK’n, dont la première édition se tiendra le 13 juin à l’Université Saint-Joseph, avant de tourner dans les autres universités. Cette activité permettra aux femmes scientifiques, qu’elles soient en master, en doctorat ou chercheuses, de présenter leurs recherches au grand public, en 5 minutes et 5 diapositives, à condition de l’introduire par un proverbe, une maxime ou un dicton libanais ou arabe, relevant de la tradition populaire, et en relation avec son thème de recherche.
À travers cet événement, « nous offrons la possibilité à toute femme scientifique de parler de son travail devant le public. Cela s’inscrit dans l’objectif d’assurer une visibilité aux chercheuses », note Tamara el-Zein, coordinatrice de l’Observatoire national pour la femme dans la recherche et directrice des bourses de doctorat au CNRS. À mi-chemin entre le café-sciences et le talk, ces interventions seront filmées puis postées sur la page Facebook de DAWReK’n.
Également dans le cadre de ses prochaines activités, DAWReK’n est partenaire avec l’Agence universitaire de la francophonie du concours « Ma thèse en 180 secondes » qui se déroulera le 27 juin et qui permettra aux doctorants de présenter leurs travaux sur scène ; mais aussi de Falling Walls Lab Lebanon, organisé avec le CNRS Liban et DAAD (service d’échange universitaire allemand), avec le soutien de l’Office allemand des affaires étrangères. Ouverte aux étudiants en licence, master et doctorat, mais aussi aux post-doc, aux jeunes entrepreneurs et professionnels, cette compétition aura lieu le 11 juin. Son principe : chaque candidat présentera, en 3 minutes, son projet de recherche, son plan d’affaires ou l’idée d’une initiative sociale. Pour ces deux activités qui se tiendront à la Bibliothèque nationale du Liban, DAWReK’n assurera la formation des candidates chercheuses avant qu’elles ne prennent la parole lors des compétitions.
La participation de la femme, un outil pour construire la société du savoir
Ces activités s’inscrivent dans la stratégie établie par l’Observatoire national pour la femme dans la recherche. Composé de représentantes du CNRS, de l’Unesco, ainsi que de six universités, un comité d’orientation vient d’être formé afin de planifier et coordonner les actions de DAWReK’n.
Celles-ci se répartissent d’ailleurs selon différents axes. Tout d’abord, à partir d’une enquête de terrain et d’un questionnaire, l’une des actions consiste à effectuer un atlas des chercheurs et des chercheuses.
Par ailleurs, travailler sur la visibilité et la valorisation des chercheuses constitue un axe primordial du plan d’action. Différentes activités auront ainsi lieu, comme les cafés-sciences ou le « Role Model Day » qui « permettra à des chercheuses pionnières dans leur domaine de présenter leurs travaux, d’une façon vulgarisée, à des jeunes en début de carrière dans le but de les inspirer », assure Tamara el-Zein. De plus, un site web permettra aux visiteurs de consulter une base de données sur les chercheuses et diffusera également de courtes vidéos consacrées à leurs témoignages. Ces vidéos seront postées aussi sur les réseaux sociaux.
Un autre type d’actions consiste à « développer les compétences nécessaires pour une carrière réussie dans le domaine de la recherche », explique Tamara el-Zein. En effet, lorsqu’elles finissent leur doctorat, les femmes n’effectuent pas la transition qui leur permettra de devenir chercheuses, n’y étant pas préparées. Par conséquent, l’Observatoire organisera des ateliers destinés aux jeunes, afin de leur prodiguer des outils indispensables à leur parcours de chercheuses, comme rédiger un projet de recherche ou un article scientifique, trouver un financement, parler en public ou préparer un support visuel.
En outre, toujours dans le cadre des ses actions, DAWReK’n créera des programmes de soutien spécifiques aux chercheuses. Ainsi, celles-ci seront les premières à bénéficier de certaines bourses octroyées en partenariat avec des entités telles que l’ambassade de France. De même, en partenariat avec l’AUF, deux chercheuses auront la possibilité d’effectuer à Montpellier des formations leur permettant de devenir des mentors.
DAWReK’n mettra également en œuvre un plaidoyer pour des mesures inclusives dont le but est la sensibilisation à long terme, au niveau de la société, des médias et des écoles, à la culture scientifique et à la profession de chercheur, notamment parmi les jeunes filles. La sensibilisation visera également les décideurs académiques et recommandera l’application de mesures pratiques qui tiennent compte des conditions sociales et familiales de la femme. « Les concepts doivent changer, et ceci est possible en commençant par les plus jeunes et par les plus puissants », insiste Tamara el-Zein.
D’ailleurs, l’objectif principal de DAWReK’n est de soutenir la femme dans le domaine de la recherche. « Une fois que sa contribution augmente, au même titre que celle de l’homme, on arrivera plus rapidement au développement social et économique. La participation de la femme est un outil pour construire la société du savoir. C’est la connaissance qui génère le développement et non pas le contraire », rappelle la coordinatrice de l’Observatoire national pour la femme dans la recherche.
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