Rechercher
Rechercher

Liban - Droits de l’homme

Affaire Hassan el-Diqqa : Ghada Aoun se défend à nouveau

La procureure près la cour d’appel du Mont-Liban Ghada Aoun, dont la responsabilité est mise en cause dans le décès samedi dernier de Hassan el-Diqqa, dédouaneur de 43 ans détenu depuis plusieurs mois à la prison de Roumieh pour trafic de drogue, s’est à nouveau défendue hier, deux jours après avoir affirmé n’avoir « jamais refusé de désigner un médecin-légiste pour examiner le détenu ».

Rappelons que les circonstances de décès de Hassan el-Diqqa ne sont toujours pas claires et que le père du défunt, Toufic, fait assumer aux Forces de sécurité intérieure et à la magistrate Aoun la responsabilité de sa mort. Le père affirme ainsi que son fils est décédé des complications dues à la torture qu’il aurait subie lors de l’interrogatoire. Il accuse aussi la magistrate d’avoir refusé à son fils un traitement médical alors que son état de santé se détériorait.

Hier, Ghada Aoun a affirmé que, selon le communiqué des Forces de sécurité intérieure (publié dimanche), « il s’est avéré que le médecin légiste N.M. avait falsifié le rapport dans lequel il affirmait qu’il (Hassan el-Diqqa) a été torturé, ce qui ne correspond pas à la vérité et que les tentatives de fausser l’enquête ont échoué ». Il convient de souligner qu’au lendemain du décès du détenu, les FSI ont publié un communiqué démentant toute pratique de torture. Ils ont à leur tour pointé du doigt le père ainsi qu’un médecin-légiste qui aurait falsifié le rapport dans lequel il affirmait que Hassan el-Diqqa présentait des ecchymoses en raison de « tortures ». Le médecin-légiste a été interpellé et il aurait fait des aveux, toujours selon les FSI.

Dans son communiqué, la magistrate Aoun explique que « le 2 avril 2019, les FSI ont accepté de transférer le détenu à l’hôpital al-Hayat pour soigner une hernie discale ». « Fin avril, j’ai chargé un nouveau médecin-légiste d’examiner le détenu, poursuit-elle. Il a certifié qu’il était en bonne santé, mais qu’il souffrait juste d’une hernie discale. Une intervention chirurgicale a été proposée, mais la famille du détenu avait refusé cela. »

« Tout ce qui se dit sur un refus du parquet de désigner un médecin-légiste pour examiner le détenu est totalement infondé, affirme la juge. J’ai proposé au père du détenu, que j’ai reçu dans mon bureau, de désigner une commission médicale. » Et la magistrate de souligner que « la seule réponse scientifique à la mort de Hassan el-Diqqa est d’effectuer une autopsie du corps ». « Cela constituera la seule preuve irréfutable susceptible de mettre fin à toute tentative d’instrumentaliser cette affaire », conclut-elle.

Par ailleurs, les réactions au décès de Hassan el-Diqqa se sont poursuivies hier. Kassem Hachem, membre du groupe parlementaire du mouvement Amal, a déclaré que cette affaire « met la justice et la police judiciaire chargée de l’interrogatoire devant leurs responsabilités nationales et humanitaires pour désigner les coupables le plus rapidement possible et sans atermoiement ». Ce qui s’est passé est « une violation des droits de l’homme », a-t-il estimé dans un communiqué, appelant toutes les parties concernées à prendre les mesures nécessaires pour dévoiler la vérité.

La procureure près la cour d’appel du Mont-Liban Ghada Aoun, dont la responsabilité est mise en cause dans le décès samedi dernier de Hassan el-Diqqa, dédouaneur de 43 ans détenu depuis plusieurs mois à la prison de Roumieh pour trafic de drogue, s’est à nouveau défendue hier, deux jours après avoir affirmé n’avoir « jamais refusé de désigner un médecin-légiste pour...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut