Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Poutine dit vouloir « rétablir des relations complètes » avec les États-Unis

Pompeo réfute toute volonté de guerre avec l’Iran.

Le président russe, Vladimir Poutine, a rencontré hier à Sotchi le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo. Alexander Nemenov/Photo AFP/Pool

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré hier, en recevant le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, vouloir « rétablir des relations complètes avec les États-Unis » malgré les nombreux sujets de désaccord entre les deux puissances rivales. « J’ai l’impression que le président des États-Unis est favorable à une reprise des contacts entre la Russie et les États-Unis. De notre côté, nous avons dit à plusieurs reprises que nous voudrions rétablir des relations complètes », a déclaré M. Poutine au début de son entretien avec M. Pompeo à Sotchi, sur les bords de la mer Noire. « Il est fort souhaitable que votre visite en Russie se fasse au profit des relations entre la Russie et les États-Unis et contribue à leur développement », a-t-il ajouté. Il a salué l’enquête « assez objective » du procureur spécial Robert Mueller, qui a conclu à l’absence de collusion entre Donald Trump et Moscou, qualifiant cette accusation de « n’importe quoi ». Il n’a cependant pas mentionné le fait que ce rapport a établi une ingérence russe dans la présidentielle américaine de 2016, ce que la Russie a toujours démenti.

« Certains domaines de coopération sont excellents, sur la Corée du Nord, l’Afghanistan – nous avons fait du bon travail – et la lutte contre le terrorisme », a souligné de son côté Mike Pompeo.

La visite du secrétaire d’État américain à Sotchi constitue la rencontre au plus haut niveau entre responsables des deux puissances rivales depuis le sommet d’Helsinki de juillet.

Sur un autre plan, le chef de la diplomatie américaine a réfuté hier toute volonté de guerre avec l’Iran de la part des États-Unis, dont les manœuvres militaires font craindre une escalade dans le Golfe.

« Fondamentalement, nous ne cherchons pas une guerre avec l’Iran », a affirmé M. Pompeo lors d’une conférence de presse avec son homologue russe Sergueï Lavrov après plus de trois heures d’entretiens à Sotchi, dans le sud de la Russie, avant de retrouver Vladimir Poutine.

Les relations déjà tendues entre Washington et Téhéran se sont envenimées depuis une semaine : l’Iran a suspendu certains de ses engagements pris en vertu de l’accord de 2015 encadrant son programme nucléaire, un an après le retrait américain de ce texte, tandis que l’administration Trump a renforcé ses sanctions contre l’économie iranienne.

Donald Trump, qui avait adressé une ferme mise en garde lundi à l’Iran, a démenti hier tout projet d’envoyer 120 000 soldats au Moyen-Orient pour contrer l’Iran, une hypothèse évoquée la veille par le New York Times. « Si nous devions le faire, nous enverrions beaucoup plus d’hommes que ça », a-t-il ajouté.

Région « en surtension »

Lundi soir, le quotidien américain avait rapporté que le ministre américain de la Défense par intérim, Patrick Shanahan, avait présenté la semaine dernière, lors d’une réunion avec des conseillers à la Sécurité nationale de M. Trump, un plan selon lequel jusqu’à 120 000 hommes pourraient être envoyés au Moyen-Orient si l’Iran attaquait des forces américaines. Ce plan, qui n’en est qu’à un stade préliminaire selon le journal, n’appelle pas à une invasion terrestre et le chiffre évoqué est le plus élevé de la fourchette envisagée, précise le New York Times.

« J’espère que le bon sens va l’emporter, a plaidé de son côté Sergueï Lavrov. La région est déjà en surtension en raison des différents conflits (...). Nous allons contribuer à faire en sorte que la situation ne dégénère pas en scénario militaire. »

La Russie, comme les Européens, est favorable à un maintien de l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien. Mike Pompeo a déjà eu lundi à Bruxelles des entretiens difficiles avec des responsables européens inquiets d’un possible conflit « par accident ».

Passe d’armes sur les ingérences

Outre l’Iran, les sujets de discorde entre les États-Unis et la Russie ne manquent pas avec, notamment, le Venezuela et les traités de désarmement, M. Lavrov s’inquiétant de possibles violations américaines du traité de contrôle des armements nucléaires Start arrivant à échéance en 2021. Mais les deux chefs de diplomatie ont tenté de faire bonne figure en se disant prêts à renouer le dialogue, tout en se livrant à une passe d’armes au sujet des ingérences russes dans la présidentielle de 2016.

« J’espère qu’après la récente publication du rapport Mueller les passions vont se calmer et qu’il sera possible d’avancer pour mettre en place un dialogue professionnel entre nos pays », a plaidé le responsable russe, qualifiant de « pure fiction » les accusations de collusion entre Donald Trump et la Russie et démentant de nouveau toute interférence. Si la Russie s’ingère dans la présidentielle de 2020, « cela aggraverait encore notre relation », a lancé M. Pompeo, demandant à la Russie de « démontrer que ce type d’activités appartient au passé ».

Source : AFP

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré hier, en recevant le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, vouloir « rétablir des relations complètes avec les États-Unis » malgré les nombreux sujets de désaccord entre les deux puissances rivales. « J’ai l’impression que le président des États-Unis est favorable à une reprise des contacts entre la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut