Arrestation d'un partisan druze du PSP pour publication d'une "vidéo incitant à la discorde"

La Sécurité de l’État a annoncé lundi l'arrestation d'un Libanais accusé d'avoir publié sur les réseaux sociaux une vidéo "provocatrice" et "incitant à la discorde confessionnelle". Dans cette vidéo, publiée sur sa page Facebook, Rachid Joumblatt, partisan du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt, revient sur les affrontements à Choueifate, en mai dernier, entre partisans du PSP et du Parti démocratique libanais (PDL) de l'émir druze Talal Arslane, au cours desquels était décédé un partisan de Walid Joumblatt, et réclame "la tête de Talal Arslane".

"Après la publication par R.J. d'une vidéo visant à provoquer et créer des dissensions communautaires, dont se sont plaints de nombreux citoyens, et afin de préserver l'autorité de l’État, d'empêcher toute division et d'appliquer la loi, la Sécurité de l’État a arrêté cette personne, sur ordre du procureur général près la Cour d'appel du Mont-Liban, et procédé à son interrogatoire", a annoncé ce service de sécurité dans un communiqué. 

Dans la longue vidéo d'une quarantaine de minutes, Rachid Joumblatt commente notamment la décision prise par la famille de Alaa Abou Faraj, tué lors des événements de Choueifate, de retirer sa plainte contre Amine Souki, partisan de M. Arslane, accusé du crime. Il appelle ensuite à tuer M. Souki s'il revient à Choueifate, et à tirer sur les membres du PDL si l'accusé n'est pas livré à la justice. "Le sang versé par Alaa Abou Faraj coûte plus que le sang d'Amine Souki. Je veux la tête de Talal Arslane", lance-t-il. 

La semaine dernière, les ministres de l’Éducation, Akram Chehayeb, et de l'Industrie, Waël Bou Faour, tous deux membres du PSP, avaient remis au chef de l’État Michel Aoun le document dans lequel la famille de Alaa Abou Faraj se désistait de sa plainte contre M. Souki, précisant que le texte en question sera remis à la justice dès que l’accusé sera livré à la justice.

A plusieurs reprises dans cette vidéo, Rachid Joumblatt insulte par ailleurs le chef de l’État et le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil. Selon lui, les ministres du PSP sont allés voir le président car "ils n'allaient pas discuter avec ce sous fifre, préférant aller directement vers ses maîtres".

Ce n'est pas la première fois que Rachid Joumblatt est aux prises avec la justice. En juin, il avait été condamné à six mois de prison et à une amende de dix millions de livres libanaises pour diffamation à l’encontre du ministre Gebran Bassil sur les réseaux sociaux.