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L'UE cherche un visage pour sa Défense

Un Fonds européen pour la défense doté de 13 milliards d'euros va être constitué dans le prochain budget pluriannuel de l'UE pour cofinancer des projets industriels sur la période 2021-2027. Il s'agit d'argent pour l'industrie et la recherche, pas de fonds pour lever une armée européenne, a-t-on insisté.

"Des réflexions sont en cours au sein des institutions pour la création d'une direction générale en charge des questions de sécurité et de défense", selonl la ministre française de la Défense Florence Parly. Photo d'illustration AFP / EMMANUEL DUNAND

La Défense devient une politique importante pour l'Union européenne et un visage pourrait l'incarner à Bruxelles avec la création d'un poste de commissaire et d'une direction générale pour gérer les fonds dédiés, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources impliquées dans le dossier.

"Des réflexions sont en cours au sein des institutions pour la création d'une direction générale en charge des questions de sécurité et de défense", a confié en avril la ministre française de la Défense Florence Parly.

Plusieurs sources au sein des institutions ont confirmé à l'AFP que "les moyens ont été identifiés pour créer une +DG-Défense+ mise au service d'un commissaire, si tel est le mandat confié au prochain président" de l'exécutif européen.  "Mais rien n'a encore été décidé", insiste-t-on à Bruxelles. "La décision appartient au prochain président de la Commission et il faut l'accord des Etats membres, car la Défense est une compétence nationale", a expliqué un responsable européen. "Il y a beaucoup d'idées, mais c'est complexe et au final il est possible que rien ne se passe", a reconnu un autre.

Un Fonds européen pour la défense (FED) doté de 13 milliards d'euros va être constitué dans le prochain budget pluriannuel de l'UE pour cofinancer des projets industriels sur la période 2021-2027. Il s'agit d'argent pour l'industrie et la recherche, pas de fonds pour lever une armée européenne, a-t-on insisté.
"Cela correspond au montant annuel des investissements consacrés par la France pour ses équipements militaires", a relativisé Florence Parly. "Mais c'est énorme pour l'UE, car nous partons de zéro", a-t-elle insisté. 



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Pas de "robots tueurs"
Le Parlement européen a donné son accord, mais a fait exclure les "robots tueurs" des financements.

La France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne veulent "développer des capacités dont ils maîtrisent la technologie" et ont déjà lancé des projets communs d'avion de combat et de drone "afin de ne plus dépendre des capacités de l'allié américain", a expliqué Florence Parly. A l'Est, en revanche, les financements doivent servir à remettre à niveau une industrie militaire vieillissante, dans une logique de complémentarité avec les États-Unis. "Pas question de tourner le dos à l'OTAN", jure Florence Parly. "Mais comment être fiables comme alliés si nous appelons sans cesse à l'aide", a-t-elle insisté.

Si les idées divergent encore "l'argent sera bientôt là, et il faudra quelqu'un pour le gérer", souligne-t-on à Bruxelles.

"Il faut une direction à part entière", plaide la ministre française. La création d'un poste de commissaire répondra à cette demande, car "la forme suit la fonction", estime la commissaire à l'Industrie, la Polonaise Elzbieta Bienkowska. La gestion du FED doit rester au sein de la Commission, car "la recherche et le développement industriels sont des compétences communautaires et il s'agit de l'argent du budget commun", rappelle-t-elle.



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Réticences
Mais les gouvernements européens sont réticents à l'idée de déléguer une de leurs compétences régaliennes à la Commission européenne. Et la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini est également très réservée. Ses services gèrent la coopération structurée permanente dans la Défense et ses grands projets de capacités militaires lancés fin 2018.

"Laisser une Direction générale Défense se constituer dans le dos du Service européen pour l'action extérieure, c'est accepter de le laisser se faire tondre la laine sur le dos", explique un diplomate européen. "Créer un poste de commissaire pour gérer un fonds de 13 milliards d'euros, ce n'est pas justifié. En revanche, si ses compétences sont étendues à la cybersécurité et aux aspects militaires des programmes de satellites, cela devient plus intelligible", a souligné un responsable européen. Les compétences pourraient même inclure l'enveloppe de 6,5 milliards d'euros prévue pour la mobilité militaire.

Un poste de commissaire à la Sécurité a été créé au sein de la Commission présidée par Jean-Claude Juncker. Il a été confié au Britannique Julian King. Son successeur pourrait monter en grade, avec des compétences élargies dans le nouvel exécutif. "Cela dépendra beaucoup du prochain président de la Commission et de ce qu'il voudra faire", a commenté le responsable européen.



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La Défense devient une politique importante pour l'Union européenne et un visage pourrait l'incarner à Bruxelles avec la création d'un poste de commissaire et d'une direction générale pour gérer les fonds dédiés, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources impliquées dans le dossier."Des réflexions sont en cours au sein des institutions pour la création d'une direction générale en...

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