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Liban - Partis

Un week-end pascal de polémiques

Le directoire du Hezbollah a décidé vendredi de lever les sanctions contre le député Nawaf Moussaoui. Photo Marwan Assaf

Si l’attention s’est entièrement focalisée sur la joute qui a opposé le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt à ses détracteurs sur la question du caractère libanais des fermes de Chebaa, les polémiques n’ont pourtant pas manqué au tableau du week-end pascal.

Le courant du Futur et le Hezbollah se sont ainsi livrés hier à une passe d’armes, après des propos du secrétaire général adjoint du parti chiite, le cheikh Naïm Kassem, dirigés contre l’Arabie saoudite.

Au cours d’une cérémonie funèbre à Kfarkila, Naïm Kassem a chargé le royaume wahhabite, l’accusant d’avoir exécuté des citoyens saoudiens « sans procès équitables et en inventant des aveux fabriqués de toutes pièces », en allusion aux 37 hommes, dont 33 opposants chiites, mis à mort la semaine dernière par Riyad. « Leur seul crime est d’avoir exprimé leur opinion (…) », a-t-il noté. « Les dirigeants saoudiens ont détruit la Syrie, attisé les troubles sectaires en Irak, en Syrie, au Liban et dans la région en y implantant le groupe État islamique, el-Qaëda, le Front al-Nosra et leurs alliés, et semé le chaos en Libye, au Soudan et en Algérie », a poursuivi le cheikh Kassem. « C’est ce régime qui empêche la stabilité dans la région. S’il avait laissé les peuples faire leur choix, nous ne serions pas dans cette situation tragique », a-t-il ajouté, accusant Riyad de ne pas respecter les droits de l’homme et de « contrevenir au message islamique au nom de l’islam ».

Le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, a aussitôt répondu aux propos du cheikh Kassem, estimant que ses propos « ne s’appliquent qu’à l’Iran ».

« C’est le régime iranien qui fait face aux sanctions internationales, qui exporte la discorde confessionnelle vers les sociétés arabes et qui persiste à initier des guerres civiles avec ses milices sectaires en Syrie, en Irak, au Yémen et à Bahreïn (…) », a-t-il ajouté, « sans parler de la tyrannie et la dictature qu’il exerce contre son peuple et contre les Arabes d’Ahwaz, constamment victimes d’exécutions et de vexations ».

« L’Arabie saoudite, au contraire de l’Iran, représente la boussole des musulmans, des Arabes et du monde, la maison de la dignité arabe au grand dam des haineux, et le royaume de la détermination qui continuera à faire face à la destruction iranienne sur tous les fronts », a-t-il ajouté.

Accalmie relative Frangié-Moawad

La polémique entre le chef des Marada, Sleiman Frangié, et celui du mouvement de l’Indépendance, le député Michel Moawad, s’est quelque peu calmée vendredi. Dans une interview mardi dernier à la chaîne iranienne arabophone al-Alam, M. Frangié s’était étonné qu’un courant politique, comprendre le Courant patriotique libre, présente aux législatives la candidature d’un « agent israélien et vieil ami du secrétaire d’État américain », Mike Pompeo. Michel Moawad, qui avait offert un dîner en l’honneur du secrétaire d’État américain lors de sa visite à Beyrouth le 22 mars dernier, avait aussitôt menacé d’intenter un procès s’il s’avérait qu’il était visé par ces propos. « Si c’est moi qui suis visé par les propos de Frangié sur l’intelligence avec l’ennemi, alors c’est la justice qui tranchera », avait-il menacé.

Dans un communiqué publié vendredi, les Marada ont assuré que M. Frangié « n’a pas accusé Michel Moawad d’être un espion ou autre lors d’une émission télévisée tel que ce dernier l’a expliqué ». « Ils ont toutefois été surpris par des propos tenus par M. Moawad qui s’est vanté de son ancienne amitié avec Pompeo, qui était directeur des services de renseignements américains avant qu’il ne devienne secrétaire d’État. » Dans le communiqué, s’est glissée une erreur : Mike Pompeo a été appelé « Mark Pompeo ».

« Des relations entre un politicien libanais avec tout directeur de renseignements non libanais peuvent faire l’objet d’interrogations, ajoute le texte. Une relation normale et claire entre tout parti ou politicien libanais avec les États-Unis ou autre État, à l’exception d’Israël, n’est pas critiquée par les Marada. »

Un peu plus tard, le bureau de presse du mouvement de l’Indépendance a publié un communiqué saluant la déclaration des Marada et indiquant qu’elle permettait d’éviter des poursuites judiciaires. Il a souligné toutefois «l’ignorance politique à plusieurs niveaux ». « Celui qui a préparé le communiqué doit savoir que le secrétaire d’État s’appelle Mike Pompeo et non Mark Pompeo et que M. Pompeo était membre du Congrès lorsqu’il s’est rendu au Liban par le passé et ce, bien avant qu’il ne prenne la direction de la CIA. »

« L’ignorance politique les a aveuglés et ils n’ont pas entendu les dernières déclarations de M. Moawad, que ce soit lors de sa conférence de presse ou au Parlement lorsqu’il a souligné les principes de souveraineté nationale et son refus que le Liban fasse partie d’un axe », a poursuivi le communiqué. Il a souligné que M. Moawad, malgré le fait qu’il s’est allié au Courant patriotique libre, a « précisé les différends au sujet des armes du Hezbollah et des relations avec la Syrie ». « Avec un minimum de suivi politique, on apparaît moins ignorant », conclut le communiqué.

Levée des sanctions contre Nawaf Moussaoui

Sur un autre plan, le directoire du Hezbollah a décidé vendredi de lever les sanctions contre le député Nawaf Moussaoui, dont l’action parlementaire avait été « gelée » après des propos concernant le président Michel Aoun et l’ancien président-élu Bachir Gemayel, le 13 février dernier. Dans le cadre du débat de confiance à la Chambre des députés, M. Moussaoui avait affirmé que M. Aoun avait été « élu grâce au fusil de la résistance » et que Bachir Gemayel, président-élu assassiné en 1982, était « arrivé au palais de Baabda grâce aux chars israéliens », lors de l’invasion israélienne cette année-là.

Si l’attention s’est entièrement focalisée sur la joute qui a opposé le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt à ses détracteurs sur la question du caractère libanais des fermes de Chebaa, les polémiques n’ont pourtant pas manqué au tableau du week-end pascal. Le courant du Futur et le Hezbollah se sont ainsi livrés hier à une passe d’armes, après des propos du secrétaire général adjoint du parti chiite, le cheikh Naïm Kassem, dirigés contre l’Arabie saoudite. Au cours d’une cérémonie funèbre à Kfarkila, Naïm Kassem a chargé le royaume wahhabite, l’accusant d’avoir exécuté des citoyens saoudiens « sans procès équitables et en inventant des aveux fabriqués de toutes pièces », en allusion aux 37 hommes, dont 33 opposants chiites, mis à mort la semaine dernière par...
commentaires (1)

S’il avait laissé les peuples faire leur choix, nous ne serions pas dans cette situation tragique », a-t-il ajouté, accusant Riyad de ne pas respecter les droits de l’homme et de « contrevenir au message Ah bon?!? Mais alors en Syrie en 2011 ... c est pas le peuple syrien qui est descendu par centaine de millier dans les rues demandant au début des réformes ?!? Qui a cause de l’agressive repression du regime demanda la chute de celui ci ?!? On peut deformer quelque fois la réalité a quelque personne mais pas tout le temps à tout le monde !!

Bery tus

06 h 15, le 30 avril 2019

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Commentaires (1)

  • S’il avait laissé les peuples faire leur choix, nous ne serions pas dans cette situation tragique », a-t-il ajouté, accusant Riyad de ne pas respecter les droits de l’homme et de « contrevenir au message Ah bon?!? Mais alors en Syrie en 2011 ... c est pas le peuple syrien qui est descendu par centaine de millier dans les rues demandant au début des réformes ?!? Qui a cause de l’agressive repression du regime demanda la chute de celui ci ?!? On peut deformer quelque fois la réalité a quelque personne mais pas tout le temps à tout le monde !!

    Bery tus

    06 h 15, le 30 avril 2019

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