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Liban - Pollution

Un premier bilan de l’action sur le Litani au Parlement

La grave pollution du plus grand fleuve du Liban était au cœur de deux commissions parlementaires hier.

Georges Adwan et Sami Alaouiyé lors de la conférence de presse tenue hier au Parlement, au cours de laquelle ils ont présenté le nouveau document-bilan sur le Litani. Photo ANI

Il est loin le temps où l’action sur le Litani, le plus grand fleuve libanais mais aussi le plus gravement pollué, se résumait à des slogans et des promesses creuses. L’action de l’Office national du Litani depuis un an environ, sous la direction de Sami Alaouiyé, a enfin mis du pain sur la planche : procès intentés contre des usines polluantes, inventaires, suppression d’empiétements sur les biens-fonds fluviaux, action contre certaines municipalités (comme celle de Qabb Élias, qui gère une décharge sauvage à même le fleuve)… Toute cette action, qui en est à ses débuts, a permis l’élaboration d’un premier rapport-bilan lancé hier lors d’une conférence de presse conjointe tenue au Parlement par le député Georges Adwan (Forces libanaises), président de la commission de l’Administration et de la Justice, et M. Alaouiyé.

Ce rapport, tel que présenté par les deux hommes, répertorie les mesures déjà prises pour limiter la pollution du Litani (provenant de diverses sources, principalement les usines, les eaux usées municipales, les déchets ménagers et l’agriculture), et présente un bilan complet des dégâts environnementaux accompagné de cartes. Le document a été préparé par la commission et par l’Office du Litani.


(Pour mémoire : Bou Faour concède un délai maximal de six mois aux usines polluantes)



M. Adwan a précisé que « le travail sur ce document a nécessité quatre mois d’efforts assidus, qui ont fait face à des pressions politiques n’ayant pas réussi à y mettre un terme ». Le document, selon lui, comporte un recensement complet de toutes les sources de pollution sur le fleuve Litani et le lac artificiel Qaraoun, notamment les sources industrielles, les bouches d’eaux usées, les déchets ménagers et carrières de sable, etc. Une classification des entreprises entre polluantes et non polluantes a également été effectuée, ainsi qu’une énumération des industries illégales. Le document fait également une place au rôle des municipalités, des empiétements d’institutions touristiques et de camps de réfugiés syriens. En réponse à une question, le député Adwan a précisé que de 20 à 25 % des eaux usées qui polluaient le fleuve sont désormais traitées.

Dans le rapport, quelques chiffres : selon M. Alaouiyé, ce document répertorie 40 millions de mètres cubes d’eaux usées qui se déversent dans le fleuve en raison de 50 ans de négligence, de 8 000 hectares de terres agricoles irriguées par des eaux usées et de 69 000 réfugiés syriens qui y ont élu domicile.

Les réfugiés syriens ont également été évoqués dans la déclaration faite par le député Nazih Najm, président de la commission parlementaire des Travaux, de l’Énergie et de l’Eau, au terme d’une réunion tenue en présence des ministres d’État pour les Affaires des Réfugiés, Saleh Gharib, et des Affaires sociales, Richard Kouyoumjian, et de M. Alaouiyé, entre autres. Parmi les recommandations sur les réfugiés, plusieurs portent sur « la priorité de retour qui doit être accordée aux réfugiés établis sur les rives du Litani, et jusque-là, la mise en place de mesures visant à limiter les effets négatifs sur l’environnement de ce boom démographique inattendu, ainsi que la suppression des empiétements sur les biens-fonds fluviaux du Litani ». Parmi les autres recommandations, demander au gouvernement d’adopter une politique unifiée en rapport avec le dossier des réfugiés syriens, améliorer le contrôle sur les organisations locales et internationales qui traitent ce sujet, appliquer avec plus de fermeté le code du travail de manière à protéger le travailleur libanais, et terminer le recensement lancé par les ministères concernés sur les réfugiés au Liban.


Pour mémoire

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