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Campus - CINÉMA

Des étudiants de la LAU confrontés à la thématique de la guerre

À l’Université libano-américaine (LAU), du 1er au 8 avril, les étudiants ont pu profiter d’une projection de films plutôt spéciale. Celle-ci a eu lieu dans le cadre de la 10e édition du festival biennal du film arabe, Beirut Cinema Days.

À la fin des projections, les réalisateurs ont débattu avec le public des différentes problématiques soulevées dans leur film. Ci-dessus, les étudiants entourant Cynthia Choucair, réalisatrice de « Counting Tiles ».

À l’occasion du festival Beirut Cinema Days, qui se déroulait au cinéma Metropolis Empire Sofil, la LAU a accueilli, à l’instar d’autres établissements, des projections de films. Les étudiants y ont assisté à une programmation variée de films, de fictions et de documentaires. Le public a ainsi été confronté à des sujets régionaux et locaux, dont celui de la guerre et ses conséquences sur les vies humaines. Une occasion d’ouvrir le débat sur une page du passé que ces jeunes n’ont pas connue, mais aussi de réfléchir sur les vagues de migration causées par la guerre en Syrie.

« Les étudiants ont apprécié ces films et se sont sentis concernés, parce que les sujets abordés sont puisés dans leur réalité, et leur sont adressés particulièrement », explique Nasser Chour, enseignant au département TV et film de la LAU et organisateur de l’événement sur le campus.

Parmi les films programmés, figuraient deux documentaires personnels qui ont fait salle comble : Counting Tiles de Cynthia Choucair, et Erased, Ascent of the Invisible de Ghassan Halwani.

Counting Tiles accompagne une troupe de clowns, dont fait partie la sœur de la réalisatrice, qui tente de se rendre sur l’île grecque de Lesbos, afin d’y alléger le quotidien des migrants syriens. Un objectif que ces volontaires n’arrivent pas à atteindre malgré leurs multiples tentatives. Parmi le public présent lors de la projection, Meena Shahin, étudiante en communication, avoue s’être identifiée aux clowns : « Ne pas voir les migrants m’a rendue aussi frustrée que ces bénévoles », déplore-t-elle.

Quant à Thérèse Raffoul, étudiante en mode, elle affirme que « cette crise nous concerne tous, pas seulement les réfugiés. Il s’agit de personnes qui traversent des épreuves et que nous choisissons plutôt d’ignorer ».

De même, Rayan Yassine, en design graphique, souligne que le film lui a permis de « réfléchir davantage sur la manière dont de nombreuses personnes sont traitées injustement, se voient retirer leur maison et sont obligées de vivre dans un endroit qui n’est ni amical ni familier ».

D’ailleurs, dans le documentaire, Cynthia et sa sœur se remémorent leur enfance et leurs déplacements forcés, durant la guerre civile libanaise. C’est également ces souvenirs personnels qui ont marqué les étudiants, parmi lesquels Rayan : « Je n’avais pas pensé à cette guerre avant, mais grâce au film, je veux en savoir plus. »

Étudiant en gestion d’entreprise, Jad el-Mourabet a été impressionné par « la façon dont les gens vivent la guerre, comment ils parviennent à maintenir leur mode de vie en toutes circonstances ».


La problématique des disparus

Pour sa part, le documentaire Erased, Ascent of the Invisible aborde « la seconde disparition des disparus », comme le dit le film, à travers une perspective qui n’a jamais été traitée dans aucun film réalisé sur les disparus de la guerre civile. Julia Aridi, étudiante en architecture, se dit impressionnée par la manière dont « l’histoire a été racontée, en dévoilant des documents, animée aussi par le dessin ». « L’auteur du film a réussi à faire revivre l’individualité des personnes disparues au lieu de les garder en tant que groupe », assure-t-elle. D’ailleurs, grandissant avec la disparition de son père au début des années 80, l’auteur du documentaire, Ghassan Halwani, souhaite « léguer ce poids personnel à l’ensemble des Libanais, en tant que cause nationale », affirme-t-il lors du débat.

En effet, le documentaire a ouvert les yeux du public sur ce sujet délicat. « Il m’a fait comprendre que, collectivement, nous avions oublié ceux qui avaient disparu. C’est une partie de l’héritage de la guerre civile libanaise dont personne ne veut parler », note Karim Shaltaf, étudiant en design graphique.

D’ailleurs, les étudiants ont exprimé leur souhait d’en connaître davantage sur cette partie occultée de l’histoire de leur pays. « Nous avons rarement l’occasion d’apprendre sur cet aspect de la guerre civile par le biais d’une documentation objective, poursuit Julia. Ma génération a hérité des conséquences de la guerre, et je me suis sentie tout aussi responsable que les autres de la dissimulation des disparus et de la nécessité de révéler la vérité à leur propos. »

Projetés à l’université, ces films ont créé une plateforme d’échange entre les réalisateurs et les étudiants. « Pour notre génération qui n’a pas vécu la guerre, regarder ces films et en discuter pourrait être un moyen de prise de conscience, et nous ouvrir l’esprit pour l’avenir », note Sasha Seyah, en design graphique.

La plupart des étudiants rencontrés lors de ces projections soulignent l’intérêt de ces films, inspirés de la réalité. « Beaucoup d’entre nous ne comprennent pas ce qui se passe en dehors de notre environnement social immédiat. Regarder ces films nous permet de voir différentes perspectives, au lieu de ce que nous voyons dans les nouvelles », affirme Maria Yaghi, étudiante en beaux-arts. Sensibilisés à travers les films, « les étudiants seraient peut-être capables de changer le monde un jour », suggère Darine Lawand, étudiante en TV et film.



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