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Campus - RENCONTRE

Le campus du Liban-Nord de l’USJ continue de bouger !

L’ancien Premier ministre Nagib Mikati s’est rendu mercredi dernier au campus du Liban-Nord (CLN) de l’Université Saint-Joseph à la rencontre des étudiants. Retour sur un débat très animé qui s’inscrit dans une dynamique de renouvellement du CLN depuis plusieurs mois.

De gauche à droite : le père Salim Daccache, recteur de l’USJ, l’ancien Premier ministre Najib Mikati et la docteure Fadia Alam Gemayel, directrice du campus Liban-Nord de l’USJ.

Presque une centaine d’étudiants se sont mobilisés mercredi matin dans la nouvelle salle de conférences Saba Kaissar Zreik de l’USJ au campus Liban-Nord pour rencontrer l’ancien Premier ministre Nagib Mikati. Pour rappel, le célèbre homme d’affaires libanais, dont la fortune est estimée à 2,5 milliards de dollars par le magazine Forbes, fut président du Conseil des ministres d’avril à juillet 2005, puis une nouvelle fois de juin 2011 à février 2014. Une heure durant, avec application et charisme, le fondateur et PDG de la holding d’investissement M1 Group (dont les activités s’étendent de la télécommunication à l’énergie, en passant par l’immobilier) a répondu aux vingt questions soigneusement préparées par les étudiants du CLN de l’USJ. Ces jeunes, souvent originaires de Tripoli et de la région, étudiants en gestion, en biochimie, en sciences de l’éducation ou encore en littérature française, ont fait preuve d’une remarquable acuité quant aux sujets les plus pointus de la société libanaise actuelle. Ont ainsi été soulevés, entre autres, les problèmes d’électricité et d’énergie dans la région, de réhabilitation d’anciens toxicomanes, de la fuite des cerveaux chez les jeunes diplômés, de la cause des femmes, du programme d’investissement CEDRE, de l’aéroport du Akkar, de la TVA ou encore des gens souffrant de handicap.

Quels changements ?

Suite au mot d’ouverture de la rayonnante directrice du CLN, la docteure Fadia Alam Gemayel, le père Salim Daccache, recteur de l’USJ, a adressé dans un discours un véritable panégyrique à l’ancien Premier ministre, soulignant la philanthropie et l’humanisme du milliardaire : « Vous avez cru en l’éducation, vous l’homme d’État qui a fait carrière et qui a réussi, aidant ainsi les écoles et les universités, y compris l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et ses étudiants, dans la mesure où vous allouez des subventions chaque année pour aider les personnes les plus brillantes. Vous avez fondé par ailleurs les écoles et l’université al-Azm à Tripoli parce que vous avez la conviction que l’éducation est un moyen de croissance individuelle et collective, une voie d’élimination de l’ignorance et de l’extrémisme, en plus d’être un moyen de formation à la citoyenneté et au sens citoyen. »

Quant à Nagib Mikati, il a d’emblée annoncé la nécessité d’adapter son discours aux jeunes d’aujourd’hui : « Le monde change, et tout va de plus en plus vite. En 2001, lors de la cérémonie de remise des diplômes de l’USJ, j’ai eu l’occasion de faire un discours. Ce matin, en relisant le texte que j’avais écrit à l’époque, je me suis très rapidement rendu compte que ce discours est devenu obsolète vis-à-vis des problématiques actuelles. Problématiques actuelles qui, comme chacun le sait, sont nombreuses dans le pays, et à plus forte raison dans la région de Tripoli, où les taux de chômage et de pauvreté sont les plus élevés, et où les infrastructures sont parmis les plus détériorées. »

Et naturellement, dès la deuxième question, Nagib Mikati a dû faire face à la question « Vous avez été Premier ministre en 2005 et 2011, pourquoi n’avez-vous pas fait plus pour le Nord ? » à laquelle il a répondu : « C’est une question qu’on me pose souvent. En 2005, je n’ai été Premier ministre que pendant cent jours, et vous connaissez le contexte après l’attentat de Hariri... Nous étions occupés à mettre de l’ordre dans le pays. En 2011, être Premier ministre était un véritable défi. Cent millions de dollars ont été accordés pour la ville de Tripoli. Mais rien n’a été réalisé jusqu’à cette date malheureusement. Tout au Liban prend du temps. Lorsque nous avons demandé d’allouer 100 millions à Tripoli, les ministres ont accepté à condition d’investir 100 millions pour le reste du pays. Une grande partie de ces projets ont bel et bien été exécutés dans les autres régions, mais pas ceux du Nord. S’ils avaient été investis, beaucoup de problèmes seraient déjà réglés. Cependant, j’ai quand même fait des choses pour la région, comme investir dans al-Mina et l’Université libanaise du Nord. » Le dynamisme des étudiants au cours du débat, la présence de Najib Mikati, les récentes mobilisations, conférences, tables rondes, portes ouvertes qui ont eu lieu dans le campus Liban-Nord de l’USJ depuis l’annonce officielle du renouvellement du centre le 23 février dernier lors de la rencontre des partenaires, ainsi que les travaux de modernisation effectués par l’université, tous ces indices de mouvement sont à mettre sur le compte d’un désir global de voir la région de Tripoli refleurir et retrouver son statut légitime de deuxième ville la plus influente après Beyrouth.



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