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"Soldats d'Allah" : le rêve de "mourir en martyr" en procès à Paris

"Je me sentais inutile, j'avais besoin de faire quelque chose de ma vie" : trois jeunes Français, qui voulaient "mourir en martyr" en Syrie ou en France pour le groupe Etat islamique (EI), ont commencé à être jugés mercredi à Paris pour association de malfaiteurs à visée terroriste.

Parmi les prévenus, Inès Madani, une jeune femme de 22 ans connue pour un autre dossier : en septembre 2016 à Paris, elle avait tenté d'enflammer une voiture remplie de six bonbonnes de gaz, près de la cathédrale Notre-Dame.
Particularité de cette affaire : les prévenus avaient été filmés en 2015 par un journaliste infiltré dans leur groupe. Le documentaire, "Soldats d'Allah", diffusé sur la télévision Canal+ en mai 2016 avait marqué les esprits, car il montrait de l'intérieur les projets mortifères de jeunes Français radicalisés.

Les interrogatoires ont démarré avec Cüneyt K., "émir" du groupe, en détention provisoire depuis décembre 2015. Il est notamment accusé d'avoir incité plusieurs personnes, dont des mineurs, à partir en Syrie et d'avoir cherché à organiser un attentat en France. Les échanges avaient principalement lieu sur les réseaux sociaux, en particulier la messagerie cryptée Telegram. Cüneyt K. a tenté d'aller en Syrie fin 2014, mais a été refoulé de Turquie. Dans le reportage, filmé en caméra cachée, il expliquait qu'il voulait attaquer des militaires, une caserne de gendarmes, les écoles de droit "d'où sortent les futurs juges qui jugeront à la place d'Allah", des médias. Il disait qu'il voulait voir "des milliers de Français" mourir. En garde à vue, il avait expliqué son désir de "mourir en martyr" pour l'EI.

"C'est pas sérieux, on dit ça comme ça", s'est-il défendu à l'audience. "C'était de l'exagération", a-t-il répété, se décrivant comme un jeune paumé. "Mon père n'était jamais satisfait de moi. (...) J'avais un sentiment d'inutilité que j'avais envie de combler". "Le projet, c'était de partir" en Syrie pour combattre "Bachar el-Assad et son armée", a-t-il insisté, affirmant qu'il n'aurait "pas été capable" de réaliser une attaque en France.

Sur internet, il avait fait l'apologie de l'attaque contre Charlie Hebdo, diffusé des images de décapitation d'otages, des photos d'Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attaques du 13 novembre 2015 à Paris, etc. "Sur les réseaux sociaux, il y a un peu de narcissisme. On veut que les gens +like+", a-t-il répondu à la présidente du tribunal qui lui demandait quel plaisir il trouvait dans cela.

Le procès se poursuit jeudi et vendredi. 

"Je me sentais inutile, j'avais besoin de faire quelque chose de ma vie" : trois jeunes Français, qui voulaient "mourir en martyr" en Syrie ou en France pour le groupe Etat islamique (EI), ont commencé à être jugés mercredi à Paris pour association de malfaiteurs à visée terroriste.
Parmi les prévenus, Inès Madani, une jeune femme de 22 ans connue pour un autre dossier : en septembre...