Libye : Sarraj accuse le maréchal Haftar de l'avoir trahi et promet la "fermeté"

Le chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen Fayez al-Sarraj a promis de répondre avec "force et fermeté à son rival, le maréchal Khalifa Haftar, qui l'a "trahi" en lançant une offensive vers la capitale Tripoli, laquelle mènerait à "une guerre sans gagnant".

"Nous avons tendu nos mains vers la paix mais après l'agression qui a eu lieu de la part des forces appartenant à Haftar et sa déclaration de guerre contre nos villes et notre capitale (...), il (M. Haftar) ne trouvera que force et fermeté", a-t-il déclaré dans un discours à la télévision.

Il a ensuite mis en garde contre "une guerre sans gagnant".

Rappelant les arrangements trouvés avec M. Haftar lors de leurs dernières rencontres, M. Sarraj a estimé que son rival avait "trahi l'accord" et avait "tenté de le poignarder dans le dos".

Les deux hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises ces dernières années. Lors de leur dernière réunion fin février à Abou Dhabi, ils ont conclu un accord en vue notamment de former un gouvernement unifié et portant sur l'organisation d'élections avant la fin de l'année.

La Libye s'apprêtait à accueillir à la mi-avril une conférence nationale appelée à dresser une feuille de route afin de sortir le pays de la crise.

M. Sarraj a estimé que cette conférence était une piste "vers un Etat stable et pour construire un Etat civil et démocratique".

Il a accusé M. Haftar d'être "animé par ses intérêts personnels et ses fantaisies individuelles" et d'oeuvrer à "saper le processus politique (...) et à plonger le pays dans un cycle de violence et de guerre destructrice".

Deux camps se disputent en effet le pouvoir en Libye, d'un côté le GNA établi fin 2015 en vertu d'un accord parrainé par l'ONU et basé à Tripoli, et une autorité rivale installée dans l'Est et contrôlée par le maréchal Haftar.