Formation à la robotique.
Éveiller les jeunes filles de 13 à 17 ans aux métiers du numérique et au monde de la technologie : tel est l’objectif que s’est fixé l’association « Girls Got IT » (GGIT), formée de cinq ONG libanaises féminines qui travaillent dans le domaine de la technologie. Dirigée par la Ligue libanaise des femmes d’affaires (LLWB), cette association a lancé des ateliers de travail dans différentes régions du Liban pour initier les jeunes filles aux domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques (le STIAM).
Soutenue par l’Unicef et financée par le gouvernement allemand, l’association GGIT a vu le jour en 2016 dans un souci à la fois de combler le fossé entre les possibilités de formation mises à la disposition des jeunes et les besoins futurs du marché, et d’autonomiser par ailleurs les jeunes femmes en les dotant de compétences et d’expériences pertinentes.
« Les statistiques entreprises auprès de cette population rurale ont montré que les filles ne choisissent pas des formations techniques par crainte ou par ignorance, les jugeant trop difficiles. Cela nous a poussées à organiser ces ateliers de formation », indique la directrice du projet Mme Grace Harb. Fermement convaincue que les partenariats constituent un facteur-clé de toute évolution sociale véritable, la LLWB a collaboré avec plus de 40 entrepreneurs des divers écosystèmes (Mont-Liban, Békaa, Beyrouth, Nord, Sud) et a pu attirer et mobiliser plus de 120 bénévoles des universités et des ONG.
Depuis 2016, ce sont plus de 3 000 jeunes filles dans ces régions qui ont bénéficié de l’expérience des entrepreneurs les plus brillants et du savoir-faire de designers ou de coachs travaillant dans des domaines tels que le coding, la robotique, le graphic design, l’ingénierie et le développement de sites web. Ces formations les ont initiées au monde de l’innovation et de la technologie grâce à des programmes personnalisés et des ateliers pratiques.
« Elles ont acquis également des notions dans les domaines des énergies renouvelables, des bâtiments écologiques, des villes durables, du stockage d’énergie », explique Mme Harb, soulignant que l’objectif de cette formation était de les préparer à leurs carrières futures, de les inciter à devenir des leaders capables de résoudre les problèmes les plus pressants auxquels fait face le pays et de les aider à façonner un avenir meilleur. « Nous avons retenu les meilleurs éléments qui ont fait preuve d’une réelle motivation au cours de ces ateliers de travail. Elles feront parties de l’Alumni Club que nous avons formé et qui leur permettra de participer à d’autres ateliers de travail ou à des tables rondes organisées par l’AUB, ou de grandes compagnies, telles que Google ou Amazone », souligne Mme Harb.
Former une génération de femmes responsables et engagées
« Girls Got IT » est l’une des premières phases du Programme GIL (Génération of Innovation Leaders) de l’Unicef, laquelle est convaincue que c’est en « comblant l’écart entre les hommes et les femmes et en formant une jeune génération de femmes pleinement responsables et engagées au moyen des outils pédagogiques STIAM que nous parviendrons indéniablement à instaurer le changement ». « Ce programme est conçu pour remédier au taux de chômage élevé chez les jeunes à l’échelle du pays et pour surmonter le difficile accès à l’économie du savoir, indique Mme Harb. Nous proposons par la suite aux filles qui souhaitent perfectionner leurs acquis d’autres programmes offerts gratuitement par des ONG. »
Des ateliers de travail, des formations et des événements sont ainsi organisés à l’intention des jeunes pour leur permettre de découvrir de nouvelles possibilités, d’entrer en contact avec des personnes qui partagent les mêmes idées et de renforcer en outre leurs compétences numériques et entrepreneuriales.
Sur base du succès enregistré au cours des formations précédentes, et compte tenu de l’expérience née de la formation acquise par les 3 000 participantes qui ont déjà participé au projet, une neuvième édition GGIT est prévue au mois de mai. « Cette 9e édition sera l’événement-phare annuel qui prévoit une plus grande participation ainsi que des formations et des ateliers de travail encore plus importants, relève Mme Harb. Au cours de cette session, nous élirons les meilleures étudiantes qui ont fait preuve de sérieux et de compétence et qui vont bénéficier de formations spéciales dans le domaine choisi. Elles seront les ambassadrices et les porte-parole de GGIT auprès des écoles et des universités et pourront devenir des citoyennes capables de jouer un rôle primordial dans le développement de leur société », a conclu la directrice du programme.