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Agenda - Tribune

La Roumanie mérite d’avoir un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde remarquablement différent de celui de nos ancêtres. Un monde plus complexe et de plus en plus volatil, confronté à de nouveaux défis de plus en plus menaçants. Dès lors, la nécessité d’une robuste coopération dans des cadres multilatéraux est aujourd’hui plus importante que jamais.

Depuis le 1er janvier 2019, la Roumanie assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. À travers le slogan de la présidence, « La cohésion, une valeur européenne commune », nous voulons souligner l’importance d’un retour aux objectifs fondamentaux de la construction communautaire. La présidence roumaine du Conseil de l’Union européenne endosse une responsabilité importante quant à la contribution au renforcement de l’unité de l’Union et la cohésion des États membres face aux défis actuels et à la nécessité de redéfinir ensemble l’avenir de l’Union européenne.

Promouvoir le respect du multilatéralisme et opter pour un ordre international fondé sur des règles est l’un des piliers les plus importants de la politique étrangère de la Roumanie et un trait constant de la conduite de la Roumanie dans les relations internationales. Nicolae Titulescu, diplomate roumain et ancien président de l’Assemblée générale de la société des nations, déclarait en 1937 : « C’est dans la paix créée par l’ordre juridique que l’être humain peut accomplir son destin. »

C’est pour cela que notre profonde conviction est que l’ONU représente, depuis sa fondation, une organisation véritablement unique et indispensable, et le seul forum universellement reconnu. Il dispose des outils indispensables pour aborder et résoudre les problèmes qui nécessitent une réponse globale ou pour atteindre les objectifs communs de l’humanité.

La Roumanie est devenue membre de l’ONU le 14 décembre 1955. Depuis lors, la Roumanie s’est avérée être un membre actif de l’Organisation, apportant initiatives et propositions constructives d’action, dans trois domaines majeurs d’activités telles que la paix et la sécurité internationales, le développement et les droits de l’homme. En 1967, douze ans après son admission à l’ONU, la Roumanie a été le premier État du groupe des États d’Europe de l’Est élu par consensus à la présidence de la 22e session de l’Assemblée générale.

La Roumanie a exercé quatre mandats de membre non permanent du Conseil de sécurité (1962, 1976-1977, 1990-1991 et 2004-2005) qui ont été caractérisés par une volonté inébranlable de faire progresser la coopération internationale dans tous les domaines. La Roumanie a non seulement pris part à l’adoption de résolutions relatives à la paix et à la sécurité internationales, la lutte contre la discrimination raciale, mais elle a aussi participé activement aux opérations de maintien de la paix des Nations unies, pour ne citer que ces points-là. Au cours de son dernier mandat, de 2004 à 2005, la Roumanie a proposé des solutions efficaces allant d’un nouvel accent mis sur la diplomatie préventive et la reconstruction après conflit à l’accroissement de l’efficacité du système des Nations unies. En 2005, la Roumanie a promu la première résolution du Conseil de sécurité sur la coopération des Nations unies avec les organisations régionales (n° 1631/2005). Le document pose les fondations d’une relation plus substantielle des Nations unies, non seulement avec les organisations régionales et subrégionales, mais aussi avec la société civile, les milieux académiques et le monde des affaires.

La Roumanie est un pays candidat pour un nouveau mandat de membre non permanent dans le Conseil de sécurité de l’ONU, pour le mandat 2020-2021. La devise de notre candidature – « Un engagement à long terme en faveur de la paix, de la justice et du développement » – reflète notre volonté et notre capacité éprouvées à mettre notre expérience et nos ressources au service des Nations unies.

Au cours des quatre dernières années seulement, la Roumanie a présidé sept organes-clés de l’ONU : la Commission du développement social (2015-2016), le Groupe d’experts gouvernementaux sur la transparence des dépenses militaires (Milex – 2015-2016), le processus intergouvernemental pour la réforme du Conseil de sécurité (avec la Tunisie en 2017-2018), la Commission de la population et du développement (2017-2018), la Commission de consolidation de la paix (2018, vice-présidente en 2019), le Groupe des ambassadeurs francophones aux Nations unies (2018 et 2019) et la première commission de l’Assemblée générale (2018-2019).

La Roumanie a une capacité éprouvée en matière de maintien de la paix et de sécurité internationales. Nous comptons 28 années de contributions continues, ayant fourni des troupes à 25 missions de maintien de la paix des Nations unies. Depuis 1991, environ 12 500 Casques bleus roumains ont servi sous le drapeau des Nations unies dans le monde entier. La Roumanie a été l’un des premiers contributeurs européens à avoir des officiers de police et de gendarmerie dans les missions des Nations unies et elle est, actuellement, le deuxième contributeur de police de l’Union européenne aux missions des Nations unies. De nos jours, nos militaires et nos policiers participent à neuf missions de maintien de la paix et missions politiques spéciales. À noter que 15,6 % de nos policiers et gendarmes et 20,8 % de notre personnel militaire, qui participe aux missions des Nations unies, sont des femmes.

La Roumanie est le seul État membre qui fournit des unités de protection rapprochée aux représentants de l’ONU sur le terrain. Au total, 420 officiers roumains ont été déployés depuis 2004. Le Centre d’excellence du service roumain de protection et de garde de Bucarest est un partenaire reconnu du département de la Sûreté et de la Sécurité de l’ONU dans la formation du personnel de protection et de sécurité de l’ONU.

En outre, la Roumanie contribue avec environ 1 000 soldats à d’autres missions de l’Union européenne,

l’OSCE et l’OTAN, qui visent la promotion de la paix et de la sécurité internationales.

La Roumanie est, en outre, pleinement engagée dans la mise en œuvre des objectifs du développement durable établis par l’Agenda 2030, selon la devise « ne laissez personne de côté ». À cette fin, notre pays préconise une responsabilité partagée, une solidarité totale et une action collective. Les projets de coopération pour le développement promus par la Roumanie ont été axés sur la bonne gouvernance et la réforme démocratique, l’État de droit et la construction d’une économie de marché viable, le développement durable et aussi l’éducation. Cette dernière s’inscrivant dans une longue tradition de coopération entre la Roumanie et les pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie.

Notre engagement en faveur de la justice découle de notre tradition de promotion du multilatéralisme et d’un ordre international fondé sur des règles, ainsi que de notre propre expérience en matière de lutte contre les inégalités et pour le respect de la diversité. En 2015, la Roumanie a reconnu la juridiction obligatoire de la Cour internationale de justice, démontrant ainsi sa détermination à mettre sa politique étrangère strictement en conformité avec la loi.

La Roumanie a aussi suggéré de nouvelles approches possibles concernant la lutte contre le terrorisme, conformément aux obligations du droit international.

En tant que champion européen de l’égalité entre les hommes et les femmes sur le marché du travail, la Roumanie accorde une grande importance à la promotion de l’égalité des sexes. Le président de la Roumanie, Klaus Werner Iohannis, est l’un des champions de l’initiative HeforShe Impact 10x10x10.

La Roumanie pense que toute la communauté internationale devrait investir davantage dans la lutte contre la discrimination raciale et la xénophobie, parallèlement à la promotion de la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels, en particulier des enfants et des jeunes.

Je suis heureux de faire connaître ces réalités aux Tunisiens, car la Tunisie a une forte tradition en faveur du multilatéralisme et de la promotion de la paix et de la sécurité dans les cadres multilatéraux. La Tunisie est aussi candidate au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour le mandat 2020-2021. En outre, le nom de Tunisie est lié à la fondation de l’Organisation de l’unité africaine mais aussi à l’Organisation internationale de la francophonie. Étant donné ces contributions, je crois fortement que nos pays ont un mot important à dire dans l’arène internationale, et la Roumanie et la Tunisie méritent d’avoir des sièges non permanents au Conseil de sécurité de l’ONU.

Ambassadeur de Roumanie en Tunisie

(Tribune publiée à « Assabah » à l’occasion du sommet arabe à Tunis en langue arabe).

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde remarquablement différent de celui de nos ancêtres. Un monde plus complexe et de plus en plus volatil, confronté à de nouveaux défis de plus en plus menaçants. Dès lors, la nécessité d’une robuste coopération dans des cadres multilatéraux est aujourd’hui plus importante que jamais.Depuis le 1er janvier 2019, la Roumanie assure la...