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Liban - Artisanat

Les « Ateliers de Tyr » pour faire revivre le savoir-faire phénicien

Le projet a pour vocation de faire redécouvrir le patrimoine phénicien de la ville, à savoir le verre soufflé, la poterie, le dessin, la sérigraphie et la couture.


Les Ateliers de Tyr, un cadre enchanteur pour se replonger dans le patrimoine phénicien. Photo Léo Macia

C’est sur une colline de la périphérie de Tyr, noyés dans une orangeraie verdoyante que se trouvent les Ateliers de Tyr. Ce petit village hors du temps regroupe une dizaine de petites bâtisses traditionnelles inspirées de l’époque phénicienne (deuxième millénaire av J-C). Sous un soleil radieux, dans un cocktail enivrant de senteurs fleuries et douces, Maha el-Khalil Chalabi, surnommée « la fille de Tyr », fondatrice et créatrice de ce hameau, supervise le bon déroulement des préparatifs pour la cérémonie qu’elle organise à l’occasion de l’inauguration officielle des « Ateliers de Tyr » qui a eu lieu samedi en présence, notamment, de la députée de Saïda, Bahia Hariri, et du président de l’ordre des journalistes, Joseph Kosseifi.

Avec une vue imprenable sur la mer, les maisons sont construites dans les règles de l’art phénicien : carrées sur un ou deux étages, à la façade colorée. Au centre, deux bâtisses sont recouvertes de pourpre, la couleur emblématique du peuple phénicien. Déambulant dans les allées du village, Mme Chalabi souligne « l’importance de faire renaître le savoir-faire phénicien ». La plupart des constructions sont des échoppes d’artisans traditionnels. On trouve ici souffleurs de verre, couturiers, sérigraphes, potiers et dessinateurs. « L’objectif est de faire vivre l’artisanat traditionnel et ancestral au Liban », explique Mme Chalabi. L’atelier de souffleurs de verre par exemple se divise en deux parties : le verre borosilicate plus résistant et le verre recyclé plus écologique. Tous les matériaux sont ainsi faits et produits localement avant d’être revendus sur place ou en ligne. Dans ce village, qui abrite également des chambres d’hôte, on tend à former les femmes défavorisées et les handicapés de la région à ces différents artisanats. Le seul problème rencontré par « la fille de Tyr » est le manque de formateurs dans la région. Selon elle, le savoir s’est perdu au fil du temps.

Pour y remédier, cette infatigable ambassadrice de bonne volonté à l’Unesco et lauréate du Prix de la Fondation Crans Montana 2018 veut faire venir des instructeurs étrangers pour développer ainsi le village avec de nouveaux ateliers.


Un exemple à suivre
Derrière ce cadre idyllique, se trouve un modèle de projet écologique rondement mené. Au moment où une prise de conscience environnementale commence à émerger aux quatre coins du globe, Maha el-Khalil Chalabi souhaite devenir un exemple pour le Liban. Pour ce faire, en partenariat avec la municipalité, elle a mis en place un écosystème recyclant l’eau de pluie qui est réutilisée aussi bien dans les salles de bains que dans les vergers environnants. « Créer un village s’auto-alimentant grâce aux énergies renouvelables était un objectif principal », confie-t-elle. Sur le toit de chaque bâtisse se trouve un panneau solaire permettant d’alimenter les appartements en chauffage et en électricité. Si le recyclage des déchets (autre que le verre) n’est pas encore pris en charge, ça ne saurait tarder. En effet, l’objectif à très court terme est de recycler les déchets pour en faire de l’engrais.

C’est en écoutant « la fille de Tyr » dévoiler minutieusement l’histoire de sa ville natale qu’on ressent son attachement au terroir. Maha el-Khalil Chalabi a trouvé le financement dans son intégralité grâce notamment à la campagne « 100 euros pour un Picasso ». Avec la même formule qu’une tombola, 20 000 tickets d’une valeur de 100 euros ont été vendus pour un tirage au sort offrant un tableau du célèbre peintre cubiste Pablo Picasso. Après avoir acheté le tableau à un million d’euros grâce à un prêt bancaire, Maha el-Khalil Chalabi a ainsi obtenu le double de sa somme dépensée, à savoir deux millions d’euros.



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commentaires (3)

Excellente initiative! Bien sûr il faudrait expliquer à beaucoup ce que c'est que les Phéniciens et que, en fait, ils ont bien existé...

Wlek Sanferlou

15 h 14, le 11 mars 2019

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Commentaires (3)

  • Excellente initiative! Bien sûr il faudrait expliquer à beaucoup ce que c'est que les Phéniciens et que, en fait, ils ont bien existé...

    Wlek Sanferlou

    15 h 14, le 11 mars 2019

  • Bravo!! impressionnant. Bon courage Madame, j'espère que vous aurez toutes l'aide qu'il vous faudra et que vous servirez d'exemple.

    rayelie

    14 h 06, le 11 mars 2019

  • SUPER SUPER....BRAVO BRAVO.

    Gebran Eid

    07 h 44, le 11 mars 2019

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