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Liban - Liban-ONU

« Nous continuerons à œuvrer pour le retour des réfugiés », affirme Grandi

La délégation du HCR présidée par Filippo Grandi, lors de sa réunion avec le président Aoun, hier, à Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, qui a rencontré hier plusieurs responsables libanais dans le cadre de sa visite à Beyrouth, a affirmé qu’il continuerait à œuvrer pour lever les obstacles qui entravent le retour des réfugiés syriens dans leur pays.

À l’issue d’un entretien au palais Bustros avec le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, M. Grandi a déclaré que « selon les autorités libanaises, environ 165 000 réfugiés syriens ont quitté le Liban pour revenir dans leur pays, mais nombre d’entre eux attendent avant de prendre la décision de rentrer ».

« Malgré le fait que la plupart des réfugiés souhaitent revenir dans leur pays, ils ont certaines inquiétudes », a ajouté M. Grandi, cité par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). « Nous œuvrons avec le gouvernement syrien, avec le soutien de la Russie et d’autres pays, pour lever certains obstacles à leur retour, particulièrement ceux concernant le cadre juridique, la garantie de logement, les questions liées aux biens, ce qui constitue un grand défi », a déclaré le haut-commissaire.

« Mon message aujourd’hui, c’est que nous continuerons à œuvrer pour lever ces obstacles et que nous renforçons notre présence en Syrie. Il faut de la patience, car tout ceci se déroulera de manière progressive et nous travaillerons sérieusement afin de dissiper les craintes des réfugiés qui se trouvent hors de Syrie », a-t-il ajouté, précisant qu’il avait plaidé, depuis Damas, en faveur d’une présence renforcée du Haut-Commissariat pour les réfugiées (HCR) et des organisations internationales dans les zones où les réfugiés retournent, afin d’instaurer un climat de confiance et d’assurer un retour volontaire de ces derniers dans la dignité et la sécurité.

Plus tôt dans la journée, M. Grandi avait été reçu à Baabda par le président de la République Michel Aoun, en présence du ministre d’État aux Affaires présidentielles, Salim Jreissati. M. Grandi a informé le chef de l’État de sa visite dans plusieurs régions en Syrie, qualifiant de « rassurante » la situation des déplacés qui sont rentrés et qu’il a pu rencontrer, selon la présidence. Il a également tenu le président Aoun au courant des négociations qu’il mène avec les responsables syriens pour régler la question des déplacés et a salué le soutien apporté au Haut-Commissariat par les responsables libanais afin de lui permettre de jouer son rôle humanitaire.

De son côté, le président de la République a appelé le HCR à accompagner le Liban dans le processus du retour des déplacés et à hâter celui-ci. Il a souligné le maintien de la coordination entre les administrations libanaises concernées par le dossier et l’agence onusienne, en attirant l’attention sur la nécessité d’apporter de l’aide aux déplacés syriens après leur retour au pays. Le chef de l’État a également mis en exergue la coordination établie par les autorités syriennes concernées avec les parties libanaises chargées de l’organisation du retour des déplacés, notamment la Sûreté générale.

Dans l’après-midi, M. Grandi a été reçu à Aïn el-Tiné par le président de la Chambre Nabih Berry. Le haut-commissaire de l’ONU s’est par ailleurs entretenu avec les ministres de l’Intérieur, Raya el-Hassan, des Affaires sociales, Richard Kouyoumjian, et le général Abbas Ibrahim, directeur général de la Sûreté générale.

Saleh Gharib

Filippo Grandi s’est enfin entretenu avec le ministre d’État aux Affaires des réfugiés, Saleh Gharib, qui a mis l’accent sur « la nécessité de rétablir de la confiance pour assurer un retour sûr, sain et digne des déplacés syriens » et sur le fait que « le contact direct avec le gouvernement syrien permettra d’assurer et de consolider les garanties nécessaires à ce retour, et de renforcer la confiance des déplacés, ce qui les incitera à rentrer chez eux ». « J’œuvrerai de concert, main dans la main, avec le gouvernement syrien et la communauté internationale pour faciliter ce retour », a-t-il ajouté, précisant qu’il fallait « aider les déplacés sur le territoire syrien pour les encourager à rentrer » et qu’il « ne ferait pas de concessions sur leur sécurité et leur sûreté ».

De son côté, M. Grandi a affirmé « avoir conscience du très lourd fardeau pour l’État et le peuple libanais » que constitue le dossier des réfugiés, insistant sur le fait que « la grande majorité de ces derniers souhaitent rentrer chez eux, mais qu’il faut que les circonstances propices à ce retour soient créées sur le terrain ». « J’aspire à accroître notre action avec le gouvernement syrien et la position positive du ministre à ce sujet m’encourage à le faire », a-t-il dit.

Reçu auparavant à Bkerké par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, M. Gharib avait appelé à l’issue de la réunion « certaines parties » (les Forces libanaises et le Parti socialiste progressiste principalement) à « cesser de susciter des polémiques politiques autour de ce dossier », notamment au lendemain de sa visite à Damas le mois dernier après la formation du gouvernement, et à « cesser de lier le retour à une solution politique en Syrie ».

En réponse à une question, M. Gharib a estimé que le régime syrien voulait « très certainement » le retour des réfugiés syriens. « De toute façon, il faut essayer. L’expérience nous le prouvera », a-t-il conclu.

Le haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, qui a rencontré hier plusieurs responsables libanais dans le cadre de sa visite à Beyrouth, a affirmé qu’il continuerait à œuvrer pour lever les obstacles qui entravent le retour des réfugiés syriens dans leur pays.À l’issue d’un entretien au palais Bustros avec le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil,...

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