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Lifestyle - La Mode

Le voyage stellaire selon Hermès

Le 2 mars, dans le cadre de la Semaine parisienne du prêt-à-porter automne/hiver 2019-20, la maison Hermès déployait à la caserne de la Garde républicaine une collection à la fois classique et ponctuée d’inattendu. La mise en scène comme le défilé étaient d’une élégance à couper le souffle.


Vue du décor du défilé Hermès automne/hiver 2019-20. Photo DR

Pour la collection Hermès automne/hiver 2019-20, la directrice artistique Nadège Vanhee-Cybulski a affirmé ne pas avoir quitté sa zone de confort, confiant notamment son inspiration aux musiques de son adolescence, dont des morceaux de David Bowie. Et malgré la publicité déplorable que l’on fait habituellement à ce cocon, ce lieu familier et peut-être commun qu’il est recommandé de déserter pour se mettre en danger et trouver des idées neuves, le défilé Hermès prouve (pour filer une autre métaphore tout aussi valable) que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. Le prochain automne/hiver de la maison est donc totalement, éminemment Hermès. Plus Hermès que jamais, ce vestiaire en peau aux coupes irréprochables, ces robes et blousons de soie lourde et brillante comme du cuir, ces tailleurs à jupes crayon, hautes sur la taille et moulantes comme un épiderme tendu, sans un pli. Superbement Hermès, ces références au vocabulaire équestre glissées avec subtilité dans le langage quotidien, un vocabulaire où « le mot de Cambronne » se prononcerait comme une formule de politesse ou plutôt se dirait sans se dire, le vêtement se transformant en armure ineffable taillée sur mesure pour neutraliser le goujat.


(Pour mémoire : La métamorphose d’Hermès Beyrouth)


Mécanos et pompiers

Protecteur, certes, le vestiaire de la prochaine saison Hermès est aussi tout en sensualité. Le reflet des matières – nobles sinon rien – est une caresse qui va jusqu’au fond du regard. Et si les coupes sont enveloppantes, elles le sont comme des gaines qui révèlent sans dévoiler. Les manteaux sont longs et amples. La palette est chaude et sobre : chocolat, vert fané, mastic, beige, noir, blanc, cannelle et parfois une petite touche framboise. Les manteaux, surdimensionnés, sont parfois piquetés de détails métalliques qui scintillent à la lumière. Certains arborent, sur le bas, des lignes horizontales qui rappellent, osons la comparaison, les bandes des gilets jaunes ou celles des vestes de pompiers. La collection comprend d’ailleurs des combinaisons en cuir de mécaniciennes chic, et de nombreux shorts taillés pour mettre en valeur des jambes gainées de voile de soie. L’univers de l’équitation est omniprésent avec des références que, parfois, seuls les écuyers reconnaissent au premier regard, comme ces plissés qui rappellent les récompenses de concours hippiques appelées « flots » et dont les rayons agrémentent les cols des chemises ou jouent les volants sur les manches d’une robe. Une profusion de trench-coats en cuir ouvre la saison pluvieuse avec force pattes de serrage ou d’épaulettes. Les motifs traditionnels de la maison ne sont jamais loin, avec des chemises cosaques taillées dans les célèbres carrés de soie Hermès. Chaussures à brides, bottes cavalières en daim à larges talons vernis, nouveaux sacs souples à rabat, de grande dimension, à porter en bandoulière ou simplement pliés sous le bras, ou tout petits, ornés d’un grand « H » métallique, à glisser sur une ceinture, les accessoires prolongent une collection où presque tout est désirable et dessiné à la mesure d’une femme libre et forte, qui ne se laisse pas dicter son style.

La mise en scène elle-même, dans le sobre décor de la Garde républicaine, avait donné le ton. Obscurité totale d’abord, et puis de minuscules Leds commencent à s’allumer, insérées dans le grand panneau circulaire de bois comme sculpté à la gouge. Les mannequins ont attendu la fin du compte à rebours pour s’avancer sur la moquette épaisse qui étouffait le bruit des pas, sortant vers la lumière comme des apparitions. Le défilé semblait se dérouler à même le ciel d’une nuit étoilée. La musique de David Bowie, notamment The stars are out tonight, donnait toute sa mesure à la vision Hermès d’une invitation au voyage, stellaire, cosmique et sublime, forcément.


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