Rechercher
Rechercher

Liban - Communautés

Mariage civil : ce qu’en pense le patriarche maronite

Pour instaurer le mariage civil au Liban, il faut commencer par amender l’article 9 de la Constitution, estime le patriarche Béchara Raï. Photo ANI

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, s’est à nouveau exprimé sur le mariage civil, expliquant qu’il « s’agit d’un contrat social qui n’a aucun lien avec les sacrements de l’Église ». « La personne chrétienne est tenue par les sept sacrements de l’Église (baptême, confirmation, eucharistie, pénitence et réconciliation, onction des malades, ordre et mariage) et ne peut pas y choisir seulement ce qui lui plaît », a encore insisté le prélat au cours d’une séance de catéchisme diffusée hier sur la chaîne chrétienne Télé Lumière. De ce fait, a-t-il estimé, « une personne chrétienne ne peut pas se marier civilement, parce qu’elle sera en état de péché, d’autant que cette forme de mariage va à l’encontre du sacrement ».

Rappelons que le débat sur le mariage civil facultatif au Liban est revenu sur le tapis au lendemain des propos tenus, il y a près de deux semaines, par la ministre de l’Intérieur, Raya el-Hassan, à la chaîne télévisée Euronews. En réponse à une question, Mme Hassan s’était dit en faveur d’« un cadre régulant le mariage civil » au Liban, affirmant qu’elle essaiera d’« ouvrir une porte pour un dialogue sérieux et profond ». Elle a également souligné, dans le cadre de l’interview, qu’elle voudrait « lancer le dialogue avec toutes les instances religieuses et autres, en commençant par la présidence du Conseil » sur le sujet du mariage civil au Liban.

Le patriarche a en outre souligné que « le mariage civil est considéré comme un péché, seulement parce qu’il va à l’encontre du sacrement ». Donc, « il ne peut pas être considéré comme un péché au même titre que le concubinage ou l’adultère », d’autant que dans cette forme d’union, il existe « un contrat civil ».

Mgr Raï a en outre noté que pour instaurer le mariage civil au Liban, il faut commencer par amender l’article 9 de la Constitution, qui stipule qu’« en rendant hommage au Très-Haut, l’État garantit (...) aux populations, à quelque rite qu’elles appartiennent, le respect de leur statut personnel et de leurs intérêts religieux ».

Se penchant sur les raisons pour lesquelles il serait difficile au Liban d’amender l’article susmentionné, Mgr Raï a expliqué que les autorités musulmanes au Liban ont déjà déclaré, à maintes reprises, qu’elles « rejetaient le mariage civil ». Il a ainsi rappelé qu’en 1936, du temps du mandat français, le haut-commissaire français avait publié l’arrêté n° 60/L.R., conformément auquel « l’État reconnaît tout mariage civil conclu en dehors du Liban ». Cet arrêté continue à être appliqué, mais trois ans après sa publication, « le haut-commissaire a dû, en 1939, publier un autre arrêté selon lequel l’arrêté n° 60/L.R. ne s’applique pas aux musulmans ». « À ce jour, les musulmans ne reconnaissent pas le mariage civil où qu’il soit conclu », a affirmé le patriarche, soulignant qu’en 1998, les musulmans se sont également opposés à cette forme de mariage qu’avait alors proposée le président de la République de l’époque, Élias Hraoui. Au lendemain des propos tenus par Mme Hassan, « ils ont réitéré leur position à partir de Dar el-Fatwa ».

Selon le patriarche, l’instauration du mariage civil facultatif nécessite également l’amendement de l’article 9 de la Constitution. « Nous refusons le mariage civil facultatif », a-t-il encore martelé, soulignant que cela a pour effet de « diviser les Libanais ». Mgr Raï, qui avait tenu ce même discours il y a près d’une semaine lors d’une visite au palais de Baabda, a réitéré sa position en faveur d’une « loi civile unique contraignante qui s’imposerait à tous ».



Lire aussi

Mariage civil au Liban : la brèche de la "communauté de droit commun"

Parce que j’en ai marre de ce « nefrah mennak/mennik » ...

Raï en faveur du mariage civil, mais sur la base d’une « loi contraignante »

Mariage civil au Liban : le « niet » du clergé sunnite à Raya el-Hassan

Ibrahim Traboulsi : Le débat sur le mariage civil ne doit pas prendre la forme d’un conflit

Mariage civil : un nouveau coup d’épée dans l’eau ?


Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, s’est à nouveau exprimé sur le mariage civil, expliquant qu’il « s’agit d’un contrat social qui n’a aucun lien avec les sacrements de l’Église ». « La personne chrétienne est tenue par les sept sacrements de l’Église (baptême, confirmation, eucharistie, pénitence et réconciliation, onction des malades,...

commentaires (4)

Des propos venus des temps médiévaux. Le mariage civil est un acte fort d'allégeance à l'État. Voilà pourquoi les Églises n'en veulent pas.Et ce n'est pas en tenant de tels propos qu'on fera revenir les Chrétiens à l'église.

Marionet

08 h 44, le 02 mars 2019

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Des propos venus des temps médiévaux. Le mariage civil est un acte fort d'allégeance à l'État. Voilà pourquoi les Églises n'en veulent pas.Et ce n'est pas en tenant de tels propos qu'on fera revenir les Chrétiens à l'église.

    Marionet

    08 h 44, le 02 mars 2019

  • par ce que la maintenant, l'eglise devient dictature? FORCER le croyant & le non croyant a agir comme elle pense ??? C INCROYABLE CA. valait bcp mieux sans cette nouvelle explication du patriarche rai !BCP MIEUX !

    Gaby SIOUFI

    17 h 35, le 01 mars 2019

  • "« La personne chrétienne est tenue par les sept sacrements de l’Église (baptême, confirmation, eucharistie, pénitence et réconciliation, onction des malades, ordre et mariage) et ne peut pas y choisir seulement ce qui lui plaît », a encore insisté le prélat.." Entendu, mais la personne qui est née dans une famille chrétienne, et qui, en devenant adulte, s'est rendu compte de l'inanité des sacrements et de tout ce qui se rapporte à la religion, qu'est-ce qu'elle fait? Il est bien évident que les hommes de religion ne vont pas renoncer facilement à ce contrôle qu'ils ont sur la vie des gens, mais, au 21ème siècle, les gens font ce qu'ils veulent! Fini le temps de l'Inquisition, de l'index et de l'excommunication! Pas de mariage civil au Liban? Qu'à cela ne tienne, on ira à Chypre ou en Europe pour le faire...

    Georges MELKI

    10 h 16, le 01 mars 2019

  • YIA PATRIARCHE REFEREZ-VOUS AU GRAND PATRIARCHE SFEIR : MEN AL NOFOUS KABLAL NOUSSOUS !!! A COMMENCER PAR TOUS LES RELIGIEUX AVANT LE PEUPLE... ET IL FAUDRA BIEN DU TEMPS ! TROUVEZ QUELQUE CHOSE D,AUTRE COMME PAR EXEMPLE LES CANTONS OU LA CONFEDERATION QUI GARDERONT LE PAYS UNI !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 26, le 01 mars 2019

Retour en haut