Le ministre libanais de la Santé, Jamil Jabak, a promis dimanche de fermer l'hôpital psychiatrique "al-Fanar" de Msayleh, près de Zahrani, au Liban-Sud, et de transférer le plus rapidement possible tous ses patients vers d'autres hôpitaux, après une tournée au cours de laquelle ont été révélées les conditions "tragiques" dans lesquelles vivaient les patients de cet établissement.
Lors d'une conférence de presse, à l'issue de sa tournée d'inspection de l'hôpital, M. Jabak a souligné ne pas avoir pu se rendre dans les différentes sections "en raison des odeurs infectes et de la situation dérangeante à l'intérieur de l'hôpital". "Il s'agit d'une véritable tragédie morale, sociale et sanitaire", a déclaré le ministre, qui a notamment évoqué la pénurie d'eau à l'intérieur du bâtiment, qui n'est pas alimenté en électricité. "Tous les patients seront évacués vers d'autres hôpitaux, aux frais du ministère de la Santé, dans les plus brefs délais", a-t-il annoncé, assurant que les responsables de cette situation seraient rapidement désignés. Selon lui, les responsables de l'hôpital détournent les fonds alloués à la gestion de cet établissement par le ministère et des donateurs internationaux.
La tournée de M. Jabak à l'hôpital al-Fanar faisait suite à des informations circulant sur les réseaux sociaux concernant la situation intenable dans laquelle vivaient les patients de l'établissement.
Dans la soirée, le procureur général financier Ali Ibrahim a annoncé qu'il lancerait, dès lundi, une enquête concernant "la pénurie de médicaments et d'eau, l'absence d'hygiène et le non-respect de la sécurité sanitaire des aliments" à l'hôpital concerné.
L'hôpital al-Fanar de Msayleh avait rouvert ses portes en 2010 après une grande opération de réhabilitation, qui avait notamment consisté à rétablir les conditions hygiéniques essentielles et la capacité d'accueil de l'hôpital. La réhabilitation interne de l'hôpital avait été assurée à travers la reconstruction des services sanitaires, la construction et l'équipement de nouvelles cuisines et de nouvelles buanderies et l'installation d'un système de chauffage à l'énergie solaire et de deux nouvelles serres. Ce projet de réhabilitation avait été financé par le bureau de coopération de l'ambassade d'Italie à Beyrouth, à hauteur de près d'un demi million de dollars.
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commentaires (8)
Voila un cas evident de corruption...alors que justice soit faite....
Houri Ziad
13 h 33, le 18 février 2019