Le principal rival du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour les élections du 9 avril, Benny Gantz, a évoqué un possible retrait de secteurs de Cisjordanie, sans mentionner explicitement ce territoire palestinien occupé par Israël, provoquant les foudres de la droite.
Dans sa première interview depuis le lancement de sa campagne, publiée hier par le quotidien Yedioth Aharonot, l’ex-chef d’état-major Benny Gantz se réfère notamment de façon positive au précédent qu’ont constitué le retrait israélien de la bande de Gaza et le démantèlement des colonies de cette enclave palestinienne en 2005. Selon lui, ce retrait avait été « appliqué par l’armée et les colons d’une façon douloureuse, mais bonne ». Il faut « en tirer les leçons et les appliquer dans d’autres endroits », ajoute M. Gantz. Il ne précise toutefois pas l’ampleur que pourrait avoir un éventuel retrait de la Cisjordanie ni la manière de régler diplomatiquement le conflit avec les Palestiniens. Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967, occupation dénoncée par les Palestiniens qui aspirent à créer un État comprenant entre autres ce territoire.
Même s’il ne le dit pas explicitement dans l’interview, il pourrait prôner un retrait israélien de colonies isolées et « colonies sauvages » qui n’ont pas l’approbation des autorités. L’ensemble des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés sont illégales aux yeux du droit international.
Après la diffusion de cette interview, son parti a tenu à souligner dans un communiqué que Benny Gantz n’envisageait aucun retrait unilatéral des colonies. Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, a accueilli favorablement les propos de Benny Gantz. « C’est encourageant s’il réussit et s’il maintient cette opinion », a affirmé le porte-parole à des journalistes.
Du côté de la droite israélienne, en revanche, les réactions ont été très critiques. « Nous vous l’avions dit : “Benny Gantz va former un gouvernement de gauche avec l’aide” des députés arabes d’opposition qui ont 13 sièges sur 120 dans le Parlement », a affirmé un porte-parole du Likoud. Le ministre de l’Éducation Naftali Bennett, à la tête de « la nouvelle droite », une formation ultra-nationaliste récemment fondée et favorable à l’annexion d’une partie de la Cisjordanie, est également monté au créneau. « Gantz a jeté bas le masque et doublé sur sa gauche Avi Gabaï (le chef du Parti travailliste). Il veut expulser des juifs de leurs foyers », a-t-il dit.
Source : AFP