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Liliane Nemri : de ses joies, de ses déceptions et de ses rêves

La petite de Alia Nemri et de Chrenno a évidemment de qui tenir, non seulement au niveau du talent mais aussi au niveau de la bienveillance, de l’empathie et du don de soi ! Après une longue carrière à la télé, au cinéma et au théâtre, entrecoupée de longues années de chômage et de précarité financière, la voici à nouveau, depuis la diffusion du feuilleton Em el-banet et le lancement de Celebrity Duets, star du petit écran. C’est que Liliane Nemri est un nom qui se conjugue à tous les projets de divertissement ces temps-ci.

Revenue en force sur le devant de la scène, l’enfant terrible qui refusa de retourner sur les bancs de l’école afin de se consacrer à la comédie se confie en toute simplicité à L’Orient-Le Jour. Après une brève justification de sa faiblesse en langue française, Liliane Nemri accepte d’être entraînée dans une heure de révélations qu’elle avoue ne pas pouvoir comprendre une fois publiées faute de pratique de la langue de Molière. Effo, la servante sympathique de Hind Abillamaa qui a réussi à dissiper les appréhensions de sa mère, l’actrice exceptionnelle Alia Nemri, est à l’affiche de trois programmes télévisés en l’espace d’un mois. Après Em el-banet, où elle campe Zalfa en face de Jamil Rateb, elle donne la réplique dans Ma fiyyi à Youmna, une jeune toxicomane jouée par Zeina Makki qui tente de vaincre son addiction en comptant sur l’appui de la femme au charisme et à l’énergie inépuisable, Tefeha.

Mais c’est surtout dans Celebrity Duets que la comédienne gagna en notoriété. L’artiste surprend à chacun de ses passages les téléspectateurs et les membres du jury complètement conquis par sa capacité à jongler entre différents caractères. Liliane Nemri prend à cœur chacune de ses prestations en effectuant des recherches sur chaque personnalité ou caractère qu’elle va imiter dimanche soir.

« C’est une lourde responsabilité de passer sur scène, que je ne prends pas à la légère », dit-elle. La star, qui avoue ne pas se froisser à chaque remarque administrée par les membres du jury, ne se voit pas arriver en finale, contrairement à al-Walid al-Hallani et Valérie Abou Chacra ou encore Tony Baroud. S’étant exercée à l’art du monologue depuis longtemps, elle compte enregistrer une chanson à la fin du show. La comédienne, qui s’est démarquée par ses rôles comiques, est tout aussi douée dans des rôles dramatiques, qu’elle joue rarement cependant. La femme qui est devenue célèbre en dessinant le sourire sur le visage des millions depuis les années 70-80 est surtout touchée par l’impact positif de ses passages récents sur une nouvelle génération qui ne la connaissait pas auparavant. Secrètement blessée par la vie et la séparation de sa mère, Liliane Nemri ne se sent pas seule. Au contraire, elle profite de la présence de la famille, de ses neveux et celle de ses amis qui sont pour la plupart de la gent masculine, car moins jaloux et plus disponibles, selon la comédienne.

La comique qui se dit bénie par tant d’affection qu’on lui transmet au quotidien dans la rue et partout ailleurs se dit pourtant désolée de voir la situation des artistes régresser et les opportunités de décrocher de bons rôles se réduire comme peau de chagrin. Elle s’efforce cependant de se consoler avec ce que son père lui répétait souvent : « Il n’y a pas de grands rôles, il y a seulement de grands acteurs. » Liliane Nemri, qui garde une humilité qui lui est particulière, se dit heureuse de son retour au petit écran après plusieurs années de rupture forcée. La femme dont le charisme est indéniable reste cependant sélective et n’accepte pas automatiquement ce qu’on lui propose par principe, même si elle avoue avoir besoin d’assurer une certaine rentrée financière car elle ne sait rien faire à part jouer la comédie.

Jusqu’à ces deux derniers jours, elle refuse des rôles qu’elle considère insipides et sans aucun impact sur les téléspectateurs. La star qui a fait sensation dans Celebrity Duets avec ses déguisements et ses représentations dignes du plus grand stand-up comedian se voit difficilement tenir jusqu’à la finale, préférant souhaiter bonne chance à de nouveaux visages et surtout à la belle voix d’al-Walid al-Hallani qu’elle serait ravie de voir sur le podium. Ses représentations en paysan égyptien et en geisha ont laissé les téléspectateurs bredouilles face à cette capacité de se fondre dans une nouvelle personnalité, faisant oublier le vrai visage de Liliane Nemri.


Rêves et déceptions

La femme qui ne fait heureusement pas son âge a par ailleurs plusieurs projets en tête, dont un qui est déjà bien entamé, celui d’ouvrir sa propre chaîne de télévision, TV Lilo, où elle pourra donner libre cours à ses talents de comédienne et de stand-up comedian.

Faisant preuve d’une lucidité et d’un pragmatisme que seule la souffrance enracine dans l’esprit, Liliane Nemri parle avec une gorge nouée de ses déceptions dans un pays qui ignore les besoins des artistes. Selon elle, on a tendance à oublier qu’en fin de journée, lorsque les caméras sont éteintes, les acteurs redeviennent des hommes et des femmes comme tout le monde, avec les mêmes soucis sinon plus car aucune assurance ne leur est administrée.

Malgré des succès qui gardent parfois un arrière-goût d’amertume pour une raison ou une autre, la femme empathique qu’elle ne cesse d’être partout, éducation de ses parents oblige, remercie le bon Dieu pour les joies et l’épanouissement que lui prodigue chacun des projets auxquels elle a participé.

Son rêve d’enfant, elle en parle volontiers, un brin de surexcitation dans la voix : être à la tête d’une troupe de danse du niveau de Caracalla ou bien guérir des enfants en tant que pédiatre. C’est d’ailleurs la seule raison pour laquelle elle a regretté d’avoir interrompu son parcours scolaire.

Celle qui a grandi en observant Hind Abillamaa, Abd el-Majid Majzoub, Alia Nemri et Noha el-Khatib regrette souvent l’absence d’un tel calibre actuellement sur la scène locale, tout en tempérant en avouant avoir la chance de côtoyer des comédiens professionnels.

Après avoir eu l’occasion de s’associer aux scénarios de Claudia Marchalian qu’elle apprécie particulièrement, tout autant que Chucri Anis Fakhoury et Mona Tayeh avec qui elle aimerait travailler, Liliane Nemri, fan de Robert De Niro et Al Pacino, lance également une fleur aux réalisateurs libanais qui, selon elle, n’ont rien à envier aux autres à part peut-être les moyens financiers, mais surtout pas le talent.

À la fin de cette rencontre intense qui ne peut être résumée dans ces colonnes, l’actrice parle sans complexe de son corps avec lequel elle a une relation saine mais qu’elle avoue surveiller de près par crainte de la maladie qui risque de venir taper à sa porte tout comme sa mère qui a souffert à la fin de sa vie de plusieurs maladies.


Pour mémoire

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La petite de Alia Nemri et de Chrenno a évidemment de qui tenir, non seulement au niveau du talent mais aussi au niveau de la bienveillance, de l’empathie et du don de soi ! Après une longue carrière à la télé, au cinéma et au théâtre, entrecoupée de longues années de chômage et de précarité financière, la voici à nouveau, depuis la diffusion du feuilleton Em el-banet et le...

commentaires (2)

Une comédienne aussi pétillante et truculente aurait mérité un papier bien plus enlevé et surtout une chute beaucoup moins plate que celle qui nous a été servie. Plouf!

Tina Chamoun

14 h 35, le 03 février 2019

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Commentaires (2)

  • Une comédienne aussi pétillante et truculente aurait mérité un papier bien plus enlevé et surtout une chute beaucoup moins plate que celle qui nous a été servie. Plouf!

    Tina Chamoun

    14 h 35, le 03 février 2019

  • "La femme qui ne fait heureusement pas son âge". Dire qu'on se bat pour l'égalité des sexes: a-t-on demandé leur âge aux femmes dans le casting ministériel? A-t-on jamais dit à un homme qu'il ne fait "heureusement" pas son âge? Y a du boulot.

    Marionet

    10 h 05, le 03 février 2019

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