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Campus - DROITS DES MIGRANTS

Des étudiants de l’Université Haigazian finalistes d’une compétition Facebook

« Hope for helpers » est le titre de la campagne menée par un groupe d’étudiants en marketing et publicité de l’Université Haigazian pour sensibiliser l’opinion publique sur les droits des travailleurs migrants, notamment les aides domestiques.

Les membres du groupe ont livré un workshop au centre communautaire des migrants à propos de leur cause.

Parmi cinquante équipes venant de plusieurs universités de par le monde, un groupe d’étudiants de l’Université Haigazian a été classé dans le top 5 de la compétition internationale P2P, lancée par Facebook et qui consiste à créer des campagnes sur les réseaux sociaux contre les discriminations et les discours de haine.

Leur campagne « Hope for helpers » a pour mission principale de soutenir les travailleuses migrantes et de leur apporter de l’espoir. L’objectif de la campagne consiste ainsi à sensibiliser le public au sujet de la discrimination à l’égard de ces aides domestiques. Ces dernières « sont des aides et non pas des servantes. Lorsqu’elles arrivent au Liban, elles ne s’attendent pas à être privées de leurs droits les plus basiques », souligne Rinad Khalifé, membre de l’équipe. La campagne « Hope for helpers » vise également à dénoncer auprès du public le système de la kafala qui régit l’emploi de ces travailleuses, espérant, sur le long terme, pouvoir l’annuler. D’ailleurs, l’une des actions de leur campagne en ligne appelle les jeunes à briser une assiette blanche sur laquelle est écrit le mot « kafala ». Sur la photo de l’assiette partagée sur les réseaux, on peut lire le slogan « La seule façon de traiter ce genre de tache ».

« Notre cible, ce sont les jeunes, parce que c’est à travers eux que le changement pourrait avoir lieu », note Rinad, rappelant qu’une partie de ces jeunes a été élevée avec l’aide de ces travailleuses domestiques.

Si ces cinq étudiants en marketing et publicité ont choisi ce thème de campagne, c’est que ce sujet, complexe et bien ancré dans la réalité libanaise, les révolte. Pendant la phase de recherche, « j’ai été choqué d’apprendre certains faits, comme le taux de mortalité des employés de maison au Liban, qui était de 2 par semaine en 2016, la plupart des décès étant causés par un suicide ou une tentative d’évasion manquée. Sans parler de la violence verbale, du harcèlement ou de l’abus sexuel, de l’esclavage salarié et de l’exploitation au travail », évoque Nael Chhaitly qui dirige l’équipe « Hope for helpers ». « Je ne pense pas que je puisse tout simplement fermer les yeux sur ces problèmes et rester indifférent », ajoute-t-il. Pour sa camarade Rinad, il a fallu axer la campagne sur ce sujet parce que « la travailleuse domestique migrante vit pendant deux ou trois années avec la famille qui l’emploie, et elle est considérée comme faisant partie de cette famille. Pourtant, elle est privée de ses droits » !


Rapporter des faits de discrimination ou de violence

Sur les pages de ses réseaux sociaux, afin de créer un réel impact, l’équipe a posté des vidéos, des illustrations et des photos accompagnées de slogans percutants et d’autres qui incitent à l’action. De plus, plusieurs célébrités ont manifesté leur soutien dans des vidéos postées en ligne.

En somme, la campagne a non seulement été récompensée en janvier lors de la compétition, mais elle a trouvé des échos positifs également parmi une grande communauté de jeunes. « Nous avons été sollicités via nos pages Facebook et Instagram. Beaucoup de jeunes ont exprimé leur souhait de se joindre à nous ou de nous soutenir », révèle Mohammad Dbaibo, membre de l’équipe.

Par ailleurs, « Hope for helpers » a consisté non seulement en une campagne en ligne, mais aussi en des actions entreprises sur le terrain. Ainsi, à l’université, l’équipe a organisé divers événements, tels des groupes de discussion avec des étudiants, une rencontre avec des aides domestiques qui ont livré leurs témoignages, de même qu’une vente d’objets et de jouets fabriqués par ces femmes.

Le groupe d’étudiants a en outre collaboré avec des associations comme Caritas ou le centre communautaire pour les migrants, ainsi qu’avec le ministère du Travail qui a mis à leur disposition un numéro d’urgence (hotline), le 1741. « Toute personne peut appeler pour rapporter un cas de discrimination. Suite à l’appel, nous livrons les informations recueillies au ministère du Travail qui prendra les actions nécessaires en collaborant avec Caritas », explique Rinad.

Aujourd’hui, malgré la fin de la compétition, les cinq étudiants comptent persévérer dans leur engagement. « Nous souhaitons continuer la campagne et mieux nous investir à travers la création d’une ONG », confie Rinad. Pour ces jeunes, « il s’agit de défendre ces personnes qui sont en même temps victimes de discrimination raciale, sexuelle et de classe », comme l’affirme Nael.

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