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À La Une - Drame

Catastrophe au Brésil : reprise des recherches après une nouvelle alerte

La justice a décidé de bloquer trois milliards de dollars sur les comptes du géant minier Vale, à titre de réparations des dégâts humains et environnementaux.

Un hélicoptère à Brumadinho, au Brésil, le 27 janvier 2019. REUTERS/Adriano Machado

Les secours ont repris dimanche leurs recherches pour retrouver les centaines de disparus du drame de Brumadinho, dans le sud-est du Brésil, où les populations traumatisées se sont reveillées en panique au son de sirènes avertissant du risque de rupture d'un autre barrage minier, alerte ensuite levée.

"Il n'y a plus de risque de rupture", a assuré le lieutenant-colonel Flavio Godinho, de la Défense civile, chargée d'organiser les secours dans l'Etat de Minas Gerais, où a eu lieu la tragédie. "Les recherches ont déjà repris, par hélicoptère, sur terre et avec des chiens", a-t-il ajouté. "Tant que nous n'avons pas retiré le dernier corps, nous avons encore espoir de retrouver des survivants, même si nous savons que, plus le temps passe, plus ce sera difficile", a déclaré pour sa part un porte-parole des pompiers.

Le dernier bilan officiel fait état de 37 morts et 287 disparus. Depuis la catastrophe, 192 personnes ont été secourues dans la marée de boue qui s'est écoulée vendredi du barrage de la compagnie Vale.

La justice a parallèlement décidé de bloquer 11 milliards de réais (trois milliards de dollars) sur les comptes du géant minier brésilien, à titre de réparations des dégâts humains et environnementaux, pour la rupture d'un des trois barrages de la mine Corrego do Feijão à Brumadinho, ville située à 60 km de la capitale de l'Etat de Minas Gerais Belo Horizonte. Dimanche, Vale a indiqué avoir actionné les alarmes après avoir "détecté une hausse des niveaux de l'eau dans le barrage VI", qui fait partie de la même mine.

A 5h30 du matin, les haut-parleurs ont hurlé: "Attention, évacuation générale de la zone, cherchez à gagner les lieux les plus élevés de la ville. Évacuation d'urgence". "Nous avons vu plein de gens qui sortaient en courant, désespérés, et entendu les haut-parleurs qui disaient qu'un autre barrage risquait de rompre", a décrit à l'AFP Fagner Miranda, un plombier de 29 ans. "Ceux qui n'avaient pas de voiture sont partis à pied, avec des sacs à dos, emportant tout ce qu'ils pouvaient. Il y avait des enfants, des personnes âgées", a-t-il ajouté.

Les quelque 3.000 personnes évacuées été autorisées à regagner leur domicile, mais la plupart restaient sur leurs gardes. "Les gens ont peur que la sirène retentisse à nouveau, peur de rentrer chez eux et de ne pas savoir où aller" en cas de nouvelle catastrophe, a expliqué Maicon Nunes, médecin.



Amas de tuiles et de charpente
Le barrage minier a rompu vendredi matin pour une raison toujours inconnue.

"Quand le barrage s'est rompu, on a couru vers les hauteurs et on a vu notre maison totalement engloutie par la boue. C'est allé très vite", raconte Lauriane Oliveira da Souza, qui a tout perdu dans la tragédie. "Si on n'était pas parti vite, on serait morts. Après coup, je me suis agenouillé, j'ai pleuré et j'ai remercié Dieu parce que ma famille était en vie", ajoute-t-elle, le regard posé sur sa voiture à moitié enterrée dans la boue, en contrebas de sa maison.

A environ 2 km du deuxième barrage qui menaçait de rompre, les restes d'une maison éventrée donnent un spectacle de désolation dans le Parque da Cachoeira. Des amas enchevêtrés de tuiles et de charpente de toiture sont jonchés d'un buffet retourné, d'un canapé, d'une peinture de bord de mer paradisiaque, d'une balustrade qui a éclaté sous le choc, et de décorations en fleurs de papier. Devant la ruine s'étend un immense fleuve de boue, de quelque 300 mètres de large, qui a dévasté aussi toute la végétation sur son passage.


Aide israélienne
L'Etat de Minas Gerais avait déjà été endeuillé en 2015 par la rupture d'un autre barrage minier près de Mariana, à 120 km de Brumadinho, qui avait fait 19 morts et causé un désastre environnemental sans précédent au Brésil. Ce barrage appartenait aussi à Vale, en copropriété avec l'anglo-américain BHP. "Vale a été inconséquente et incompétente. On pensait qu'ils auraient tiré des leçons de Mariana, mais 3 ans après, c'est notre ville qui est meurtrie", s'est insurgé le maire de Brumadinho.

Le président Jair Bolsonaro, qui a survolé la zone samedi, a annoncé dimanche sur Twitter qu'une délégation de l'armée israélienne allait arriver dans la soirée pour porter main forte aux autorités locales, avec 140 hommes et 16 tonnes de matériel. Un porte-parole des pompiers a expliqué qu'ils apporteraient des appareils munis de sonars capables de localiser des corps à grande profondeur, qui seront utilisés à partir de lundi.

Les secours ont repris dimanche leurs recherches pour retrouver les centaines de disparus du drame de Brumadinho, dans le sud-est du Brésil, où les populations traumatisées se sont reveillées en panique au son de sirènes avertissant du risque de rupture d'un autre barrage minier, alerte ensuite levée. "Il n'y a plus de risque de rupture", a assuré le lieutenant-colonel Flavio ...

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