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Liban - Conférence

« L’or bleu du Liban », un débat autour de l’eau à l’AUB

Un documentaire réalisé par « Process Méditerranée » sur l’eau au Liban a été visionné à l’Institut Issam Farès, suivi d’une discussion passionnée sur le sujet.

« L’or bleu du Liban », un film documentaire sur les défis du secteur de l’eau. Image tirée de la bande annonce

L’eau au Liban, une histoire de gaspillage et de mauvaise gestion, de ressources dilapidées et de solutions controversées, de comportements irresponsables et de quelques initiatives durables. La question de l’eau au Liban, dans toute sa complexité, a été résumée de manière très efficace par un documentaire appelé L’or bleu du Liban (disponible sur YouTube), produit par Process Méditerranée. Il a été visionné mardi à l’Institut Issam Farès (IFI) de l’AUB, en présence d’Éléonore de Bonneval, metteure en scène, et suivi d’un débat avec trois experts, Nadim Farjallah, directeur du programme d’environnement et de changement climatique à l’IFI, Roland Riachi, professeur assistant au département de sciences politiques et d’administration publique de l’AUB, et Michele Pierpaoli, chef du département de l’eau à l’Union européenne au Liban.

Process Méditerranée se décrit sur son site internet comme « un programme de coopération transnationale entre les acteurs de l’économie sociale et solidaire sur les trois rives de la Méditerranée ». Il vise à participer au renforcement des capacités et à la valorisation des initiatives des entrepreneurs sociaux présents et en devenir. Ce documentaire, filmé en plusieurs régions du Liban et interrogeant divers experts, répercute la réalité de la gestion de l’eau, marquée par d’importantes pertes sur les réseaux, la part trop grande utilisée par l’agriculture (de l’ordre de 60 à 65 %), la surexploitation des eaux souterraines en raison de la multiplication des puits, la controverse soulevée par la principale solution envisagée par le gouvernement, à savoir les grands barrages, et l’inefficacité des infrastructures pour l’épuration des eaux usées…

Le débat qui a suivi a porté sur la réalité des ressources en eau du Liban, surnommé le « château d’eau » du Moyen-Orient. Or ces ressources risquent de se retrouver perturbées non seulement par la mauvaise gestion à plusieurs niveaux, mais aussi par les conséquences du changement climatique et de la croissance démographique.


(Lire aussi : Les eaux du Berdawni deviennent noires, des responsables s’insurgent)


Un débat passionné sur le bien-fondé du choix des grands barrages, notamment ceux construits en terre karstique et nécessitant un déboisement de larges superficies, a traversé toute la discussion. Bien que les points de vue n’aient pas été totalement convergents sur ce point, il a quand même été noté qu’il aurait fallu que le recours aux barrages soit précédé de réformes en profondeur et de réparation des réseaux déficients en vue de limiter le gaspillage (de l’ordre de 50 % de l’eau) et la pollution, ce qui aurait permis d’utiliser toutes les ressources disponibles et de mesurer les besoins restants.

Le manque de chiffres, d’études, de stratégies… fausse même l’issue des projets financés par les donateurs internationaux, qui finissent trop souvent par être non opérationnels, à l’instar de nombreuses stations d’épuration des eaux usées qui rouillent sur place. La nécessité d’améliorer les capacités du personnel de ces sites, d’adopter des stratégies adaptées, d’appliquer les lois à tous les niveaux a été réaffirmée.

Un débat a aussi porté sur la réforme de la tarification, avec l’intérêt de placer des compteurs pour rationaliser les dépenses, mais aussi l’idée de garder une marge gratuite pour les besoins de base en eau et la facturation de tout ce qui est excédentaire.

L’absence de dialogue entre activistes et autorités officielles a été soulevée, notamment dans le cas des barrages. La responsabilisation des citoyens par le biais de campagnes de sensibilisation a été évoquée, ainsi que la nécessité de demander des comptes aux responsables pour le gaspillage à grande échelle, doublé de pénuries récurrentes en eau qui obligent les citoyens à avoir recours aux sources informelles en période d’étiage.


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commentaires (3)

erratum BLUE GOLD 5-YEAR PLAN a tee lancé en December 2013 par CIH sous le patronage de Michel Sleiman a l'hotel Phoemnivia Un milliard de M3 et non un milliard de lite s

Farid Chehab

18 h 47, le 24 janvier 2019

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Commentaires (3)

  • erratum BLUE GOLD 5-YEAR PLAN a tee lancé en December 2013 par CIH sous le patronage de Michel Sleiman a l'hotel Phoemnivia Un milliard de M3 et non un milliard de lite s

    Farid Chehab

    18 h 47, le 24 janvier 2019

    • Cher M. Chehab "L'or bleu du Liban" est un documentaire réalisé par Process Méditerranée. A ne pas confondre avec le plan "Blue gold" auquel vous faites référence. Bien à vous

      L'Orient-Le Jour

      19 h 18, le 24 janvier 2019

  • l"OLJ aurait du mentionner dans son article une initiative similaire nee en 2014, initiée par des membres de la société civile CIH. Le projet de CIH s'appelle BLUE GOLD 5 YEAR PLAN. L'OR BLEU PLAN QUiNQUENNAL Le plan de CIH avait été vote par 150.000 citoyens.Prepare par 20 experts hydrauliques dont Fady Comair il couta 1 million de $ et fut lance avec le support de la BDL Soumis au ministre des ressources hydrauliques , il fut enfoui dans son tiroir comme toutes les bonnes initiatives citoyennes. BLUE GOLD est une approche intégrée qui gère le Liban comme un bassin hydraulique unique.il appelle a la creation d'un conseil national de l'eau forme a part égale d'experts et de représentants de la société civile. il est finance par système PPP coute zero$ a l'Etat et assure un surplus de 1 milliard de litres d'eau par an.lire le livre L'OR BLEU - PLAN QUINQUENNAL paru par les editions l"OLJ, donne une description exhaustive et chiffree du plan A part que Process Méditerranée fait un usage abusif du titre L'OR BLEU, il est dommage que les 2 groupes n'aient pas travaille ensemble pour plus de synergie. Il faut que la société civile s'organise et s'unisse pour devenir un levier de changement capable d'arrêter la désagrégation de l'Etat et son système politique. Nos enfants ne nous pardonneront jamais le pays que nous leur aurions legué

    Farid Chehab

    15 h 06, le 24 janvier 2019

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