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Agenda - Hommage à May Menassa

Sa longue chevelure d’ébène...

Comment résumer un monument de douceur, de poésie, de bienveillance et de beauté en quelques lignes ?

Comment parler de cette fée qui fut l’idole adulée de mon enfance et de mon adolescence sans que mes mots restent bien en-deçà de sa belle réalité ?

May Menassa, au-delà de la figure publique de femme de lettres, est avant tout une femme de l’être. Elle appartenait à la race des purs; ceux-là mêmes qui marquent des vies à jamais, à commencer par la mienne.

Mon histoire personnelle avec elle s’est nouée dès l’enfance de par l’amitié qui liait mes parents à son couple de l’époque... Ce lien si puissant s’est maintenu et a perduré en dépit des aléas de la vie.

Enfant, je regardais May avec des yeux éblouis, émerveillée par la grâce qu’elle dégageait : celle d’une déesse faite femme ! J’étais fascinée par sa longue chevelure d’ébène que je ne pouvais m’empêcher de caresser, à chaque fois que je la voyais...

Adolescente, puis adulte, May a continué à me faire ce même effet. Magique. Son sourire à fossettes exquises me faisait fondre, littéralement. Son courage face aux nombreuses intempéries de la vie a toujours suscité mon admiration. Altière et noble, battante et aimante, May fut une mère merveille. Son fils unique Walid, mon « frère » par osmose avec le mien, Alec, son frère de cœur, a été couvé par cet amour au-delà de l’amour, dans un cocon à la fois protecteur et libérateur, parce que May n’était en rien possessive ou revendicatrice. Il lui suffisait simplement de savoir heureux les êtres qu’elle chérissait. Sa force d’amour était infinie, celle du pardon aussi !

Écouter May parler équivalait à assister à un concert de musique. Le timbre mélodieux et caressant de sa voix était une symphonie comparable à une envolée de fleurs multicolores... Il faut dire que dans son dialecte personnel, il n’y avait pas de place pour les épines...

May forçait le respect parce qu’elle respectait les autres et les acceptait! Elle trouvait des circonstances atténuantes à tous ceux qui pourraient ou auraient pu être injustes avec elle.

Pour parler d’elle, un livre entier ne suffirait pas ! Les livres, justement, parlons-en. En dépit de l’énorme tristesse que son départ a suscité en moi, je suis relativement réconfortée de savoir qu’elle est partie en ayant en tête les images de ce grand et beau lancement qu’elle souhaitait pour son ouvrage en cours d’impression ; lancement qui se fera malheureusement à titre posthume, mais qui sera un legs inestimable pour tous ceux qui l’aiment.

Si la mort a un pouvoir sur les êtres charnels, elle n’a aucune emprise sur la pérennité des mots qui, eux, ne meurent jamais.

Adieu May, embrasse ta « poupée de porcelaine », ma petite sœur Carine, que tu aimais tant ; et je suis sûre que papa te parlera du dernier appareil photo en vogue dans cet autre monde où vous êtes désormais si nombreux à veiller sur nous...

Comment résumer un monument de douceur, de poésie, de bienveillance et de beauté en quelques lignes ?Comment parler de cette fée qui fut l’idole adulée de mon enfance et de mon adolescence sans que mes mots restent bien en-deçà de sa belle réalité ? May Menassa, au-delà de la figure publique de femme de lettres, est avant tout une femme de l’être. Elle appartenait à la race des...