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Économie - Automobile

La France lâche Carlos Ghosn et demande la désignation d’un successeur

Le président français Emmanuel Macron et Carlos Ghosn, le 8 novembre 2018, dans une usine Renault à Maubeuge, en France. Photo Reuters

L’État français, premier actionnaire de Renault, a demandé hier la tenue d’un conseil d’administration du constructeur, « dans les prochains jours », pour désigner un successeur à son PDG Carlos Ghosn incarcéré depuis près de deux mois au Japon. C’est le ministre de l’Économie Bruno le Maire qui a officialisé cette demande, en souhaitant « que ce conseil d’administration désigne une nouvelle gouvernance pérenne pour Renault ». Interrogé pour savoir si cela signifiait que M. Ghosn allait être remplacé, il a répondu : « Tout à fait. »

Incarcéré depuis le 19 novembre au Japon, Carlos Ghosn est notamment accusé par la justice de dissimulation de revenus aux autorités boursières, d’abus de confiance et de déclaration de revenus amoindris. Il risque jusqu’à 15 ans de prison et devrait rester en détention jusqu’à sa comparution, prévue dans plusieurs mois.

« J’ai toujours indiqué, en rappelant la présomption d’innocence de Carlos Ghosn, que s’il devait être durablement empêché, nous devrions passer à une nouvelle étape. Nous y sommes », a reconnu M. Le Maire sur la chaîne LCI. « Dans cette nouvelle étape, nous avons besoin maintenant d’une nouvelle gouvernance pérenne pour Renault », a-t-il ajouté. « J’ai demandé explicitement, comme actionnaire de référence, que le conseil d’administration de Renault soit convoqué dans les prochains jours », a-t-il expliqué.

L’État français est le premier actionnaire de Renault, avec 15,01 % du capital. Nissan en détient 15 %, mais sans droits de vote en assemblée générale. Renault contrôle pour sa part 43 % de Nissan, qu’il a sauvé de la faillite il y a près de 20 ans.

Plainte envisagée par Nissan

Le ministre n’a pas précisé si le nouveau PDG prendrait aussi la tête de l’alliance avec les japonais Nissan et Mitsubishi mais a rejeté clairement la redistribution des participations au sein de l’alliance, premier constructeur mondial. Plusieurs émissaires du gouvernement français avaient été dépêchés à Tokyo pour s’entretenir hier avec des protagonistes du dossier Renault-Nissan, laissant présager une accélération du calendrier pour la succession de M. Ghosn.

Jusqu’à son arrestation, M. Ghosn cumulait la fonction de PDG de Renault avec celles de patron de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi et de président des conseils d’administration de Nissan et de Mitsubishi Motors. Il a depuis été déchu de ses fonctions chez les deux partenaires, et Nissan doit nommer un remplaçant dans les mois à venir. Le groupe Nissan a lancé une enquête interne depuis le début de l’affaire qui charge l’ancien sauveur du groupe et pourrait déposer plainte contre lui.

Pour succéder à Carlos Ghosn, quelques noms reviennent régulièrement dans la presse française. Nommé numéro deux il y a un an, M. Bolloré fait figure de dauphin officieux pour succéder à M. Ghosn à la direction générale du constructeur français. Des médias font aussi écho d’une gouvernance scindée avec la nomination d’un président non exécutif, le nom de Jean-Dominique Senard, président sortant de Michelin, revient régulièrement pour ce poste. Hier soir, Bruno le Maire a par ailleurs loué les qualités de ce dernier. « C’est un grand industriel, un homme qui a une conception sociale de l’entreprise et qui l’a démontré à plusieurs reprises », a-t-il déclaré, soulignant qu’il était « un spécialiste du secteur automobile ».

Source : AFP

L’État français, premier actionnaire de Renault, a demandé hier la tenue d’un conseil d’administration du constructeur, « dans les prochains jours », pour désigner un successeur à son PDG Carlos Ghosn incarcéré depuis près de deux mois au Japon. C’est le ministre de l’Économie Bruno le Maire qui a officialisé cette demande, en souhaitant « que ce...

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