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À La Une - conflit

Première mission en Syrie du nouvel émissaire de l'ONU

On ignore jusqu'à quand Geir Pedersen restera à Damas, et s'il rencontrera Bachar el-Assad. Sur son compte Twitter il a dit espérer "des réunions productives".

Le nouveau médiateur de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen (g), reçu par le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, à Damas, le 15 janvier 2019. AFP PHOTO / HO / SANA

Le nouvel émissaire des Nations unies en Syrie, Geir Pedersen, a débuté mardi sa première mission à Damas pour tenter de relancer les pourparlers de paix dans ce pays ravagé par la guerre, et de réussir là où ses trois prédécesseurs ont échoué.

Le diplomate norvégien, qui a officiellement pris ses fonctions le 7 janvier en remplacement de l'Italo-Suédois Staffan de Mistura, s'est entretenu avec le chef de la diplomatie Walid Mouallem après son arrivée dans la capitale syrienne. Il est le quatrième médiateur de l'ONU depuis le déclenchement du conflit en 2011, ses prédécesseurs n'ayant pas réussi à trouver une issue au conflit qui a fait plus de 360.000 morts, transformé des villes et localités entières en champs de ruines et poussé à la fuite des millions de personnes.

Sa première mission a lieu alors que le régime de Bachar el-Assad a enchaîné les victoires face aux rebelles et jihadistes et contrôle désormais les deux-tiers du pays, grâce au soutien militaire des alliés, la Russie, l'Iran, et le Hezbollah. La tâche qui l'attend reste néanmoins titanesque. Le conflit, déclenché par la répression de manifestations pro-démocratie, s'est complexifié avec l'implication de puissances régionales et étrangères et de groupes jihadistes, sur un territoire morcelé.

Et les négociations entre régime et opposition sous l'égide de l'ONU ont été éclipsées par un processus parallèle, dit d'Astana, lancés par la Russie et l'Iran en coordination avec la Turquie, parrain de certains groupes rebelles. De fait, ce sont ces trois dernières puissances qui ont aujourd'hui la main haute sur le dossier syrien.



(Rétrospective 2018 : Assad a gagné sa guerre, mais la paix est encore loin)



"Solution politique"
On ignore jusqu'à quand M. Pedersen, 63 ans, restera à Damas, et s'il rencontrera M. Assad. Sur son compte Twitter il a dit espérer "des réunions productives".

M. Mouallem a, lui, souligné la volonté de Damas à "coopérer" pour "parvenir à une solution politique", selon un communiqué. Il a toutefois souligné que ce règlement devrait "conduire à l'élimination du terrorisme, la fin de la présence étrangère illégitime dans toute la Syrie, et la protection de l'unité et la souveraineté" du pays.

Des troupes de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis pour lutter contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) sont déployées en Syrie. Et la Turquie voisine a également des soldats stationnés dans le nord du pays. Dans ce secteur, où des forces kurdes syriennes soutenues par la coalition contrôlent de vastes régions, Washington et Ankara discutent de l'établissement d'une possible "zone de sécurité" à la frontière syro-turque.

M. Pedersen n'a pas évoqué publiquement sa mission ni la démarche qui sera la sienne.

Son prédécesseur avait annoncé en octobre sa démission pour "des raisons purement personnelles", mettant fin à quatre ans d'efforts infructueux, marqués par neuf cycles de pourparlers entre régime et opposition, restés tous sans résultats.



(Lire aussi : Les opposants au régime Assad en plein désarroi)



"L'Histoire nous jugera"
Près de huit ans après un conflit dévastateur, Bachar el-Assad, honni par une grande partie de la communauté internationale, semble aujourd'hui plus que jamais proche d'un retour en force grâce à ses victoires marquées toutefois par des accusations de crimes de guerre et d'attaques chimiques meurtrières. Outre l'aide militaire de Moscou, le régime Assad peut compter sur le soutien de la Russie au Conseil de sécurité de l'ONU, où celle-ci a exercé maintes fois son droit de veto pour le défendre.

Les rebelles, eux, ne disposent plus de réelle influence sur le terrain après les multiples revers qui ont réduit leur pouvoir de négociation. Aujourd'hui, les combats ont baissé en intensité et sont limités à quelques régions, en comparaison avec l'embrasement de multiples fronts les années précédentes.

Dans l'Est, des forces kurdes aidées par Washington poursuivent leur offensive contre un ultime réduit de l'EI et dans le nord-ouest, des jihadistes dominés par l'ex-branche d'el-Qaëda contrôlent la province d'Idleb où une trêve est en vigueur.

Mardi, l'UNICEF a annoncé qu'au moins 15 enfants, dont l'immense majorité âgés de moins d'un an, ont péri ces dernières semaines en Syrie en raison du froid hivernal et du manque de soins. "Sans des soins de santé accessibles et fiables, une protection et des abris, davantage d'enfants vont mourir jour après jour", a mis en garde l'organisation onusienne. "L'Histoire nous jugera pour ces morts qui sont absolument évitables".




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