Un homme de miséricorde nous a quittés

Il y a des grands qui partent sans que personne ne puisse jamais les remplacer. Amin Abouhamad de Tarrazi était l’un de ces grands.Il a donné 70 ans de sa vie à servir dans la Société Saint-Vincent-de-Paul. Pour montrer « la valeur » d’une personne dans ce monde, on énumère tous les diplômes qu’elle a obtenus au fil des années ainsi que les postes de responsabilité qu’elle a acquis. Cependant, la vraie valeur d’une personne ne réside que dans l’amour qu’elle donne avec chaque travail fourni. Amin A. de Tarrazi, malgré tous les diplômes requis, toutes les décorations reçues, avait un seul but, le « Pauvre ». Il vivait pour lui, par lui et à travers lui.

Saint-Vincent-de-Paul et le bienheureux Frédéric Ozanam étaient ses exemples de vie. D’ailleurs, Amin fut l’artisan de la béatification de Frédéric Ozanam, fondateur de la Société Saint-Vincent-de-Paul, et il œuvrait pour sa canonisation. Président du Conseil général international de la Société Saint-Vincent-de-Paul de 1981 à 1993 puis vice-président du même Conseil de 1993 à 1999, toutes ces longues années de responsabilité n’ont en aucun cas entaché son humilité presque légendaire. Par sa finesse et sa discrétion, il voulait se faire tout petit aux yeux de tous mais son sourire était plus rayonnant qu’un arc-en-ciel. D’ailleurs, le Seigneur l’avait gratifié de parler sept langues pour qu’il puisse consoler le plus de personnes blessées possible.

Figure rayonnante de charité, Amin voulait, à l’exemple du bienheureux Frédéric Ozanam, « encercler le monde dans un réseau de charité ».

Un homme de cette trempe est plus digne du ciel que de la terre.Merci Amin, toi « le Fidèle », d’avoir été si bon et si miséricordieux avec le « Pauvre ». Le Seigneur t’a sûrement déjà fait miséricorde. Intercède pour nous auprès du Père pour que nous puissions, à ton exemple, être des témoins de l’amour de Dieu sur cette terre.

Christiane DEBBANÉ

Membre du Conseil

national du Liban