Le Conseil exécutif de la CGTL a « catégoriquement refusé » hier que son président, Béchara Asmar, comparaisse devant le bureau de cybercriminalité relevant des Forces de sécurité intérieure, sur base d’une plainte en diffamation déposée contre lui par le ministre sortant de l’Économie, Raëd Khoury.
M. Asmar a considéré « étrange et humiliant » que le président de la CGTL soit convoqué par un coup de téléphone d’un officier des FSI.
Estimant « qu’en sa qualité d’élu, il doit jouir, comme cela est le cas dans la plupart des pays civilisés, d’une immunité égale à celle des plus hautes fonctions », M. Asmar a affirmé qu’il ne répondra qu’à une convocation de la magistrature.
Poursuivi pour diffamation par le ministre de l’Économie, qu’il avait semblé mettre en cause dans un éventuel marché des compteurs pour générateurs, M. Asmar s’en est défendu, mais a quand même plaidé : « Il est de mon droit de savoir comment plus d’un million de compteurs sont devenus disponibles en un si court délai et qui en a profité ; c’est une question légitime et je l’ai adressée au ministre pour en avoir le cœur net. Ce n’était pas une accusation directe, et je ne dispose pas de données qui me permettraient de le faire. »
La plainte avait été déposée à la suite de propos tenus par M. Asmar contre le ministre sortant, dans le cadre d’un talk-show sur la chaîne LBCI en décembre dernier. Le responsable syndical y avait vivement critiqué la politique économique du ministre, ainsi que sa gestion de nombreux dossiers, dont celui de « la légalisation » des générateurs électriques de quartiers. Il avait également cité la banque dont M. Khoury est actionnaire (Cedrus Bank) parmi les établissements bancaires qui auraient, selon lui, bénéficié de l’ingénierie financière de la Banque du Liban. Dix jours plus tard, Raëd Khoury déposait une plainte en diffamation contre le patron de la CGTL devant le parquet de la Cour de cassation.
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MONSIEUR ASMAR N,EST PAS AU DESSUS DE LA LOI MAIS ENCORE FAUT-IL QUE LA CONVOCATION LUI SOIT PRESENTEE EN ECRIT. IL N,A QUAND MEME PAS COMMIS DE DELIT EN POSANT SA QUESTION !
LA LIBRE EXPRESSION
15 h 28, le 11 janvier 2019