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La brosse à dents de Donald Trump

2018 aura été encore plus vilaine que prévu. Plus crasseuse et plus glauque. Pêle-mêle : l’extension du domaine de la lutte des extrêmes droites (Salvini en Italie, Orban en Hongrie, Erdogan en Turquie, Duterte aux Philippines, Bolsonaro dans un Brésil pré-apocalyptique) ; l’effritement de la nature et de la culture du concept de démocratie, et la mutation d’Emmanuel Macron de Jupiter à Atlas, en France ; la résurrection officielle du KGB des 70’s façon James Bond sous la houlette du pseudo-tsar Vladimir le Terrible ; un gang Assad sclérosé qui ouvre le champagne russe et les boîtes de caviar iraniennes dans une Syrie morcelée ; une Maison-Terre qui brûle, avec des records de chaleurs et des catastrophes naturelles aux quatre coins du globe, et des COP stériles et inutiles ; un Brexit qui n’en finit pas de ne pas se faire ; une Arabie saoudite en train de s’enfoncer dans une schizophrénie morbide et mortifère ; des Iraniens qui grondent de moins en moins silencieusement contre leurs ayatollahs ; un superhéros d’origine libanaise catapulté de son trône sur un futon miteux dans une prison tokyoïte, et Paul Bocuse, Philip Roth, Aretha Franklin, Charles Aznavour, Stan Lee et Amos Oz, qui s’en vont rejoindre les anges… Sans oublier, bien sûr, comment pourrait-on, ce Liban exsangue, en plein dans sa chronique d’une banqueroute annoncée, et que rien ne semble, pour l’instant et s’il n’est pas trop tard, endiguer : pas de gouvernement depuis huit mois ; un mandat Aoun de plus en plus liberticide ; une surhezbollahisation des esprits (Nabih Berry maudira pendant longtemps 2018), et une catatonie, ou presque, des Libanais eux-mêmes, de moins en moins résilients, de plus en plus résignés.

Mais s’il est une chose que 2018 retiendra, c’est Donald Trump. De George Washington à Barack Obama, en passant par Abraham Lincoln, Franklin Roosevelt, John Kennedy, Ronald Reagan, les Bush ou Bill Clinton, aucun président US n’a voulu / pu modifier génétiquement l’Amérique, jouer avec son ADN, la dénaturer. De l’intérieur et de l’extérieur. Beaucoup des prédécesseurs de l’actuel locataire de la Maison-Blanche ont essayé, avec plus ou moins de succès, de réécrire l’histoire américaine. Donald Trump, lui, a été infiniment (irréversiblement?) plus loin. Fascinant tellement il est devenu repoussant et répulsif, voilà un homme qui, encore au lit, aux aubes rosées, avant de s’extirper de ses draps, de boire son café ou de se brosser les dents, sans même avoir consulté qui que ce soit, sauf peut-être son gendre autour d’un deep fried macaroni and cheese et d’un jeroboam de Diet Coke, twitte. Un retrait américain de Syrie, par exemple. C’était cela, Donald Trump, en 2018 : un sale gosse mégalomane et terrifié par sa vieillesse, qui a érigé le tweet en arme politique de destruction massive, et qui a laissé le Moyen-Orient, véritable boîte de Pandore du monde, et le reste de la planète, pantois. The best is yet to come, dira sûrement une majorité d’Américains.

C’était cela, 2018 : une année de réécritures des histoires et de l’histoire, à rebours de tout progrès, de tout bon sens, de toute espérance. Une année à la fin de laquelle, pourtant, l’un des deux plus grands écrivains du XXIe siècle avec Bret Easton Ellis, Michel Houellebecq, écrit : « Les qualités intellectuelles n’ont guère d’importance dans une relation amicale, encore moins dans une relation amoureuse, elles ont bien peu de poids par rapport à la bonté du cœur. » Joyeuses fêtes…

2018 aura été encore plus vilaine que prévu. Plus crasseuse et plus glauque. Pêle-mêle : l’extension du domaine de la lutte des extrêmes droites (Salvini en Italie, Orban en Hongrie, Erdogan en Turquie, Duterte aux Philippines, Bolsonaro dans un Brésil pré-apocalyptique) ; l’effritement de la nature et de la culture du concept de démocratie, et la mutation d’Emmanuel Macron de...

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Sublime Ziyad Makhoul, rien à ajouter.

Un Libanais

15 h 02, le 31 décembre 2018

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Commentaires (1)

  • Sublime Ziyad Makhoul, rien à ajouter.

    Un Libanais

    15 h 02, le 31 décembre 2018

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