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Liban - Manifestations

Entre Sabaa et le PC, l’augure d’une vague de contestations...

Des dynamiques de contestations civiles naissantes sont décelables depuis plusieurs jours.

Le parti Sabaa mène des actions ponctuelles contre la corruption, qui ne sont pas sans rappeler certaines actions du collectif « Vous puez ! » en 2015.

Des militants de ce parti qui se veut antisystème se sont ainsi regroupés hier matin devant le siège du ministère du Travail à Beyrouth avec l’intention déclarée de vouloir en bloquer l’entrée, afin de crier leur colère contre la corruption mais aussi de faire pression sur les autorités pour la formation du gouvernement.

Des échauffourées ont vite éclaté entre les partisans et les forces de l’ordre. Selon la chaîne LBCI, un manifestant qui est tombé au sol a eu le bras cassé. Vers 9h, les policiers avaient déjà rouvert l’entrée au ministère en éloignant les manifestants, qui avaient prévu de maintenir leur sit-in jusqu’à 14h, date de la fermeture du ministère. L’action des militants n’a pas été du reste sans susciter le mécontentement de plusieurs citoyens, venus accomplir des formalités.

Un peu plus tôt, les partisans de Sabaa avaient tenu un sit-in devant le siège du ministère de l’Industrie, rue Badaro. La semaine dernière, ils avaient bloqué l’accès aux entrées principales du bâtiment de l’administration du ministère des Finances pour la TVA, dans le secteur du Palais de justice.

Entre-temps, le Parti communiste libanais (PCL) doit prendre lui aussi la rue, dès demain, avec une promesse d’escalade formulée par son secrétaire général Hanna Gharib. Il avait tenu une conférence de presse la semaine dernière pour annoncer la manifestation de demain dimanche, à 11 heures, qui partira du siège de la Banque du Liban, dans le quartier de Hamra, à Beyrouth, jusqu’à la place Riad el-Solh, au centre-ville de la capitale, avec pour mot d’ordre « Dans les rues pour le sauvetage... face à la politique de l’effondrement ». Muni d’une feuille de route pour des réformes socio-économiques structurelles, le PCL réclame notamment une hausse des salaires dans le public et le privé, la mise en place d’une progressivité de l’impôt et des taxes, la construction de centrales électriques et la fin du secret bancaire. L’une de ses ambitions qui n’est pas des moindres porte sur une révision du système de la Sécurité sociale.

Dans une interview accordée vendredi au quotidien al-Akhbar, proche du Hezbollah, Hanna Gharib fait le parallèle entre le mouvement qu’il préconise et les « gilets jaunes » en France, auxquels il se réfère explicitement. Ces derniers « refusent les mesures que l’on tente de nous imposer au Liban », estime-t-il, en référence aux attendus des conférences économiques de Paris I, II, III, ainsi que la conférence CEDRE. « Le mouvement des « gilets jaunes » nous a encouragés à manifester car nous portons depuis 30 ans les revendications de l’école gratuite, de l’augmentation des salaires et de l’arrêt de la hausse des taxes », ajoute l’ancien syndicaliste. « Aujourd’hui, dans tous les pays, on réclame des choses similaires, comme s’il s’agissait d’un mouvement internationaliste », estime-t-il.

Des dynamiques de contestations civiles naissantes sont décelables depuis plusieurs jours. Le parti Sabaa mène des actions ponctuelles contre la corruption, qui ne sont pas sans rappeler certaines actions du collectif « Vous puez ! » en 2015. Des militants de ce parti qui se veut antisystème se sont ainsi regroupés hier matin devant le siège du ministère du Travail à Beyrouth...

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