Au moment où Carlos Ghosn, ancien PDG de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, vient d’être inculpé pour dissimulation de revenus sur cinq ans, et de faire l’objet de nouveaux soupçons entraînant sa garde à vue pour une période de 23 jours à partir d’hier, des sources proches du ministère des Affaires étrangères font état d’appréhensions autour de ses conditions de détention et de son procès.
Interrogé par L’Orient-Le Jour, Hadi Hachem, chef du cabinet du ministre des AE, Gebran Bassil, affirme que « M. Ghosn n’a pas le droit de rencontrer les membres de sa famille », précisant qu’ « il peut s’entretenir uniquement avec ses avocats et l’ambassadeur du Liban au Japon, Nidal Yehia, qui s’est rendu quatre fois auprès de lui ».
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« L’incarcération de M. Ghosn dans une cellule individuelle qui ne comporte pas de lit est contraire aux principes du droit international et des droits de l’homme », affirme M. Hachem, soulignant que le puissant patron automobile « n’est pas un criminel de guerre mais un homme d’affaires libanais qui a créé de multiples emplois et sauvé trois entreprises de la faillite ».
« Il importe que M. Ghosn bénéficie d’un procès équitable », ajoute le responsable au sein du ministère des AE, exprimant son souhait « de voir le dossier transféré enfin au tribunal pour qu’il puisse, après avoir été relâché, se défendre de manière libre ».
M. Hachem évoque en outre « des failles qui sont apparues dès le premier jour de l’arrestation, lorsque les autorités japonaises sont montées à bord de l’avion de M. Ghosn », craignant que « les poursuites soient liées à des intérêts économiques et politiques ».
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Il s’agit de mauvais traitements et de conditions de détentions indignes d’un pays comme le Japon qui se dit avancé ....j’espère qu’il a accès aux dossiers et que son avocat peut assurer sa défense dans des conditions normales et sans entraves abusives du parquet ou de l’instruction.
21 h 51, le 11 décembre 2018