Le Conseil libanais des femmes s’en prend à la MTV ; Murr répond

Le Conseil libanais des femmes a adressé hier une lettre au PDG de la chaîne MTV, Michel Gabriel Murr, critiquant le dernier épisode du programme Aatel aan al-horriya, diffusé mardi soir sur la chaîne et consacré à l’affaire Manal Assi, victime de violence domestique. Elle a été tuée, rappelons-le, le 4 février 2014, à l’âge de 33 ans, par son mari Mohammad Nhaïly, qui l’a rouée de coups avec une cocotte-minute après avoir versé le contenu de la marmite sur elle. Il aurait reçu un appel téléphonique lui rapportant l’infidélité de son épouse. Selon une parente de la victime, il a tué son épouse parce qu’elle s’était opposée à son troisième mariage.

Au cours de cet épisode, la parole a été donnée à Mohammad Nhaïly, rencontré en prison, « ce qui lui a donné l’opportunité de justifier son crime atroce », a critiqué le Conseil libanais des femmes. Tout au long de l’interview, Mohammad a insisté sur l’hypothèse de l’infidélité de Manal. D’ailleurs, seule sa version des faits a été rapportée.

Dans la lettre adressée à M. Murr, le Conseil libanais des femmes a rappelé que « le procès de Mohammad Nhaïly n’est pas encore terminé et qu’il est actuellement en cassation ». Il appelle enfin le directeur de la MTV à « ne pas donner la parole à des meurtriers, leur donnant l’occasion de justifier leurs crimes et de ternir la réputation de la victime avant que le procès ne soit clos ». Interrogé à ce sujet par L’Orient-Le Jour, le PDG de la MTV souligne que « si l’individu est filmé en prison, dans le cadre de cette émission, c’est qu’il s’agit bel et bien d’un meurtrier ». « D’ailleurs, l’émission tourne autour du fait que la personne rencontrée est coupable », ajoute-t-il, avant de conclure : « Personne n’a défendu Mohammad Nhaïly, ni la MTV ni les autres parties qui ont abordé ce sujet. »

O. A.