« En Palestine, nous rentrerons ! »

Le camp de Chatila, 15h hier. Sous une pluie battante, des hommes, des femmes et des enfants ont pris part à une procession à l’initiative du Fateh, pour commémorer les quatorze ans de la disparition du fondateur de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat. C’est au son des cornemuses, héritage du mandat britannique qui leur a coûté leur terre, brandissant des kalachnikovs, des lance-roquettes et des drapeaux frappés de la carte d’un pays qui n’existe plus, qu’une poignée d’hommes, de femmes et d’enfants ont marché dans les ruelles du camp de Chatila.

Accueillis par des poignées de riz lancés depuis les fenêtres des bâtiments ou par des chants partisans crachotés par des haut-parleurs placés dans de minuscules épiceries, les manifestants ont montré encore une fois leur fidélité à Abou Ammar, nom de guerre de Yasser Arafat.

« C’était un homme qui nous a transformés de réfugiés en révolutionnaires », lance un milicien du Fateh. « C’est notre seul et unique leader. Il nous a donné une cause et a fait entendre notre voix dans le monde entier. Ne pas nous en souvenir serait une trahison », renchérit une femme. Et une autre martèle : « En Palestine, nous rentrerons. Si ce n’est nous, ça sera nos enfants. Et si ce n’est pas eux, ça sera leurs petits-enfants. Quoi qu’il arrive et quel que soit le temps que cela prendra, nous rentrerons. »