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Moyen Orient et Monde - Commémoration du 11-Novembre

Cette nouvelle promesse de paix, selon Macron...

En marge des cérémonies officielles qui réunissent demain à Paris la plupart des grands dirigeants mondiaux, le Forum de Paris sur la paix donnera la parole à des acteurs civils de l’ombre, citoyens de tous bords engagés pour le multilatéralisme.

Hommage aux soldats de la Première guerre mondiale à Paris pour la commémoration des cents ans du 11-Novembre. AFP/Jacques Demarthon

La promesse du « plus jamais cela », formulée au lendemain de la Première Guerre mondiale, est le fil conducteur des cérémonies du centenaire de l’armistice du 11-Novembre 2018 qui culminent demain à Paris. Comment repenser un ordre mondial garant de la paix, à l’heure où l’action collective se rétrécit, et que la paix elle-même devient relative, pensée derrière les frontières de chaque État, plutôt qu’entre les États, derrière les cloisons identitaires plutôt que dans la Cité.

Demain, deux événements centraux se tiendront en parallèle, comme deux tableaux synchronisés autour du multilatéralisme, point de repère de la diplomatie française sur l’échiquier mondial.

Le premier tableau, celui des décideurs, verra le rassemblement de plusieurs dizaines de dirigeants du monde autour de l’arc de triomphe, suivi d’un déjeuner au Château de Versailles. Vainqueurs ou vaincus de la guerre, acteurs ou non du premier conflit mondial, peu importe. Le symbole recherché par Emmanuel Macron est la réunion de décideurs sous son égide dans une nouvelle promesse de paix. C’est d’évidence la forme qui prévaut, le président français n’étant ni dans une posture morale ni une logique manichéenne de confrontation avec les supports mondiaux du bilatéralisme, que sont entre autres les présidents américain, Donald Trump, et russe, Vladimir Poutine.


(Lire aussi : L’histoire inachevée, l'éditorial d'Issa GORAIEB)


Le second événement est propice à une expression plus libre du multilatéralisme, un engagement plus entier, plus concret. Celui des acteurs civils dans un cadre créé à leur mesure : le Forum de Paris sur la paix qui s’ouvre demain dans sa première édition et s’étale sur trois jours. Organisé par le Centre d’analyse, de prévision et de stratégie du Quai d’Orsay, et son directeur Justin Vaïsse, ce forum se veut un espace d’échange entre États, organisations, entreprises et individus autour de projets à même de contrer l’expansion des nationalismes. L’objectif du forum est de fixer des règles de gouvernance mondiale, à partir de solutions ou initiatives touchant à des problèmes globaux, comme l’explique à L’Orient-Le Jour le chercheur Joseph Bahout, membre du CAPS. Parmi ces problèmes, le changement climatique, les défis de la fiscalité et l’identification des règles de l’espace numérique. Mettre en avant les problèmes que seul le multilatéralisme pourrait résoudre, et le faire en donnant la voix à près de 150 initiatives retenues, sur près de 850 qui ont été soumises au CAPS depuis le lancement de l’appel d’offres par Emmanuel Macron il y a un an. Le forum est aux actions plutôt qu’aux discours, à la multiplication de modèles de travail opposés au repli souverainiste des États, et identitaire des individus. Les États-Unis se sont abstenus d’y prendre part à l’échelle de l’État, en dépit d’une participation de sociétés américaines.

Donnant l’avantage aux initiatives émanant de la base, l’événement a en soit le mérite de dire que des forces d’ouverture existent partout dans le monde, dans différents domaines. Et que les alternatives qu’ils proposent peuvent servir de rempart face au dérèglement du monde – même si le forum n’a pas vocation à traiter des conflits qui sont en grande partie à l’origine de ce dérèglement, comme la guerre en Syrie.

Enfin, les organisateurs se revendiquent d’une autonomie à l’égard des structures étatiques, y compris du Quai d’Orsay. Le forum est en tout cas financé par des partenaires indépendants et pourrait se voir doter, selon nos informations, d’un statut institutionnel propre.



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