Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole - par Antoine MESSARRA

« Capharnaüm » : quatre mondes juxtaposés

Il y a dans le film Capharnaüm de Nadine Labaki le tableau poignant de quatre mondes juxtaposés.

Il y a le monde des hors-la-loi, des migrants, des employés de maison, presque tous sans papiers.

Il y a le monde de la pauvreté, la misère, la brutalité, l’exploitation… représenté surtout par l’enfance abandonnée et sans repère.

Il y a le monde de la tendresse, de la compassion, de l’amour, de la vie, parmi les plus démunis et les plus malheureux.

Et il y a le monde de la justice, des tribunaux, interrogatifs, impuissants peut-être, étrangers à ces mondes du dehors, et aussi du monde des prisons qui enferment du bétail humain.

Il ne s’agit pas seulement de procès des tribunaux, mais de toute l’humanité nantie, étrangère et indifférente par rapport à un océan de misère.

Ceux qu’on croit les plus méchants sont malheureux, sensibles, humains, dignes, capables de compassion et d’amour.

Transmettre la vie à des enfants, ou plutôt procréer dans un monde misérable ou barbare ? C’est le moment le plus poignant du film quand le jeune Zein accuse ses parents désemparés, accuse sa mère d’être encore enceinte pour un enfant sans avenir !

Le message le plus profond de Capharnaüm, au-delà des apparences, est un hommage à une autre humanité. Oui, transmettre la vie, quand il y a des Nadine Labaki, capables de compassion et d’amour et capables de donner sens et vocation à la vie du jeune Zein.

Le vrai coupable, inconscient ou indifférent, c’est la société qui n’est plus société (socius, compagnon), mais groupement d’individus, sans lien, sans fraternité.

Antoine MESSARRA

Membre du Conseil constitutionnel

Il y a dans le film Capharnaüm de Nadine Labaki le tableau poignant de quatre mondes juxtaposés.Il y a le monde des hors-la-loi, des migrants, des employés de maison, presque tous sans papiers.Il y a le monde de la pauvreté, la misère, la brutalité, l’exploitation… représenté surtout par l’enfance abandonnée et sans repère.Il y a le monde de la tendresse, de la compassion, de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut