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Liban - Décryptage

Entre le nœud sunnite et l’entrée en vigueur des sanctions US contre l’Iran

Officiellement, c’est le calme plat concernant le dossier de la formation du gouvernement. Le président de la République a eu hier des entretiens qui n’ont pas porté sur cette question, alors que le Premier ministre est encore en France et que le président de la Chambre affirme à ses visiteurs que la solution du « nœud sunnite » n’est pas chez lui. Selon des sources qui suivent ce dossier, ce calme plat serait appelé à se prolonger au moins cette semaine, d’autant que le Premier ministre désigné pourrait rester en France jusqu’au week-end pour participer à la cérémonie de commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918, qui a marqué la fin de la Première Guerre mondiale.

Même si un mot d’ordre général semble avoir été donné pour ne pas susciter des polémiques, dans les coulisses politiques, on fait généralement assumer la responsabilité de ce nouveau blocage au Hezbollah. Ce dernier explique pourtant qu’il avait soulevé depuis le début la question de la participation au gouvernement des sunnites dits de l’opposition, conformément aux résultats des élections législatives. Ce n’est donc pas sa faute si les responsables de la formation du gouvernement n’ont pas voulu prendre au sérieux cette revendication, considérant que le moment venu, elle sera réglée facilement. Selon des sources proches du parti chiite, cette attitude négligente est le fruit d’une méconnaissance totale du comportement du Hezbollah avec ses alliés et avec ceux qui sont dans la mouvance de la résistance. Cette méconnaissance, selon les mêmes sources, n’est pas nouvelle, et, à chaque échéance, elle réapparaît, faussant les jugements et les pronostics. Cela a été par exemple le cas lors du conflit entre le général Michel Aoun (qui n’était pas encore président) et le chef des Marada Sleiman Frangié. À ce moment-là, des voix se sont élevées pour reprocher au Hezbollah de ne pas faire pression sur les deux pôles pour qu’ils se réconcilient. La même attitude est revenue lors du conflit entre le chef du CPL et le président de la Chambre, sous prétexte que les deux chefs de file sont des alliés du Hezbollah et que ce dernier pourrait donc facilement les contraindre à s’entendre. On a aussi dit que le Hezbollah aurait pu faire pression sur le général Aoun pendant la longue période de vacance présidentielle pour qu’il renonce à la présidence et adopte le fameux « plan B »...

À chacune de ces échéances, le Hezbollah a eu beau expliquer que, contrairement à ce que l’on dit, il n’est pas un parti totalitaire qui donne des ordres à ses alliés et que ceux-ci n’ont qu’à obéir, ses détracteurs n’ont pas voulu le croire. Pourtant à chaque fois, toujours selon les sources proches du parti, il apparaît que, d’une part, le Hezbollah ne lâche pas ses alliés et, d’autre part, il respecte leurs positions. Dans le cas précis du « nœud sunnite », le parti n’a donc pas l’intention (jusqu’à présent en tout cas) de renoncer à la représentation des députés sunnites dits de l’opposition au gouvernement, comme il n’a pas renoncé à appuyer la candidature du général Aoun à la présidence. D’abord par loyauté à l’égard de ses alliés, ensuite parce qu’il s’agit pour lui d’une question stratégique qui vise à respecter les résultats des élections et à ne pas laisser les sunnites dans un seul camp, dans la logique de l’adoption du mode de scrutin proportionnel pour les élections législatives.

En dépit de ces explications, certaines parties locales préfèrent lier la position du Hezbollah au sujet du « nœud sunnite » aux développements régionaux et à la volonté d’attendre un peu pour voir l’impact des sanctions américaines sur l’Iran. Les sources proches du Hezbollah balayent cette explication en assurant que l’Iran est prêt à résister aux sanctions et que ceux qui attendent l’affaiblissement du régime iranien devront rester sur leur faim. De plus, toujours selon les mêmes sources, les dérogations américaines accordées à huit pays en dehors de l’Union européenne (notamment la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, le Japon, l’Irak et la Turquie) ont déjà atténué l’impact des sanctions. En effet, dans sa décision, Donald Trump voulait imposer l’exportation de « zéro baril », et voici que l’Iran va pouvoir exporter entre 1,7 et 2 millions de barils par jour. Certes, on est loin des 3,8 millions de barils par jour qui devaient s’élever à 4,5, mais selon les sources proches du Hezbollah, c’est déjà le signe d’un coup de frein dans la décision américaine, et c’est certainement mieux que la période qui a précédé l’adoption de l’accord sur le nucléaire au cours de laquelle les sanctions étaient totales. Selon les mêmes sources, les sanctions américaines contre l’Iran et contre le parti n’ont donc rien à voir avec la position de celui-ci à l’égard du « nœud sunnite ». Ce problème est purement interne et il est lié au nouveau rapport de force issu des élections législatives. Toutefois, les mêmes sources affirment leur conviction qu’une solution sera finalement trouvée. Plus vite les différentes parties concernées comprendront qu’il s’agit d’une position de principe et de stratégie pour le Hezbollah, et plus rapidement elle sera trouvée, affirment les mêmes sources.

Officiellement, c’est le calme plat concernant le dossier de la formation du gouvernement. Le président de la République a eu hier des entretiens qui n’ont pas porté sur cette question, alors que le Premier ministre est encore en France et que le président de la Chambre affirme à ses visiteurs que la solution du « nœud sunnite » n’est pas chez lui. Selon des sources qui...

commentaires (6)

Et bien il faudrait pour le parti chiite , au vu de la situation catastrophique actuelle du pays , lui préconiser de la vitamine A car sa vue baisse.

L’azuréen

21 h 31, le 06 novembre 2018

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Commentaires (6)

  • Et bien il faudrait pour le parti chiite , au vu de la situation catastrophique actuelle du pays , lui préconiser de la vitamine A car sa vue baisse.

    L’azuréen

    21 h 31, le 06 novembre 2018

  • MADAME "LES SOURCES" DES SOURCES QUE DES SOURCES PARTOUT.

    Gebran Eid

    13 h 02, le 06 novembre 2018

  • Je vous donne un conseil d'admirateur inconditionnel très chère Scarlett , après avoir écrit une telle vérité , empirique et inattaquable , prenez le 1er vol pour le Bostwanzi , république non répertoriée sur la Map monde , pour faire comme l'avocat Pakistanais de Asia Bibi , de peur de se faire lyncher . Vous m'avez épaté ! Grosses bises sur chaque joue , chère Madame .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 35, le 06 novembre 2018

  • PANEGYRIQUE DU HEBOLLAH COMME D,HABITUDE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 11, le 06 novembre 2018

  • HN personifie la vrai democratie ! HN ne suit pas du tout la politique du diviser pour regner ! HN n'use nullement de son armement(toujours democratiquement) pour "convaincre" un allie comme un ennemi( seuls les FL profitent de ce libelle) au moment que lui aura choisi ! HN n'a que faire du probleme irano-americain ! HN sait d;ailleurs tres bien que DEJA,D Trump est battu sous toutes les coutures

    Gaby SIOUFI

    09 h 23, le 06 novembre 2018

  • "...est le fruit d'une meconnaissance totale du comportement du Hezbollah...etc." Si, si, nous avons très bien compris "la poition de principe et de stratégie" du Hezbollah ! Nous en constatons les effets catastrophiques chaque jour, Madame, et toutes vos explications ne peuvent masquer la vérité ! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 14, le 06 novembre 2018

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