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Espagne/Khashoggi : Sanchez défend les ventes d'armes à Riyad

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, lors d'une séance au Parlement, à Madrid, le 24 octobre 2018. REUTERS/Susana Vera

Le chef du gouvernement socialiste espagnol Pedro Sanchez a défendu mercredi les ventes d'armes à Riyad dans un exercice d'équilibriste politique et diplomatique lors duquel il a dénoncé le "terrible assassinat" du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. "Si vous me demandez où je dois me situer aujourd'hui et ici, c'est dans la défense des intérêts de l'Espagne, du travail de secteurs stratégiques pour la plupart situés dans des zones très affectées par le drame du chômage", a-t-il déclaré devant la chambre des députés.

Les chantiers navals Navantia, qui ont reçu d'Arabie saoudite une commande de cinq navires de guerre pour 1,8 milliard d'euros, sont situés en Andalousie (sud), bastion socialiste durement frappé par le chômage où auront lieu des élections régionales en décembre.

M. Sanchez a dit partager "la consternation et la réprobation" de l'opinion publique internationale devant le "terrible assassinat du journaliste Jamal Khashoggi" au consulat saoudien à Istanbul. Mais "la gravité de ces terribles faits que je condamne sans équivoque ne peut et ne doit pas nous empêcher d'agir avec responsabilité", a-t-il insisté.

Les partis indépendantistes catalans et la formation de gauche radicale Podemos, alliés du parti socialiste de M. Sanchez sans qui il n'a pas de majorité au Parlement, l'avaient pourtant appelé ces derniers jours à suspendre les ventes d'armes à Riyad pour protester contre le meurtre de Khashoggi.

En septembre, le gouvernement espagnol avait suscité de vives critiques pour avoir décidé de maintenir la livraison de 400 bombes à guidage laser à l'Arabie saoudite après avoir tenté d'y renoncer en raison de bombardements saoudiens qui ont tué des dizaines d'enfants au Yémen. Pedro Sanchez avait justifié la volte-face du gouvernement par la nécessité de conserver de bonnes relations avec la monarchie du Golfe, un partenaire commercial clé pour Madrid.

Le meurtre de Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien d'Istanbul a relancé le débat dans plusieurs pays sur un réexamen des relations avec Riyad.

Dimanche, la chancelière allemande Angela Merkel a prévenu que Berlin n'autoriserait pas en l'état d'exportations d'armes vers l'Arabie saoudite. Berlin a appelé les autres pays européens à faire de même tant que Riyad n'aura pas fait la lumière sur le meurtre de Jamal Khashoggi.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a, lui, déclaré mardi qu'il était "extrêmement difficile" d'annuler un important contrat de vente d'armes à l'Arabie saoudite "sans devoir payer des pénalités exorbitantes".

Le chef du gouvernement socialiste espagnol Pedro Sanchez a défendu mercredi les ventes d'armes à Riyad dans un exercice d'équilibriste politique et diplomatique lors duquel il a dénoncé le "terrible assassinat" du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. "Si vous me demandez où je dois me situer aujourd'hui et ici, c'est dans la défense des intérêts de l'Espagne, du travail de secteurs...