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En Algérie, des ONG mobilisées contre une loi "liberticide" sur les associations

Plusieurs ONG algériennes de défense des droits de l'Homme ont demandé vendredi à Alger l'abrogation de la loi sur les associations, qualifiée de "liberticide", et ont proposé un nouveau texte devant garantir leur autonomie d'action.

La loi encadrant le travail des associations, en vigueur depuis janvier 2012, est "liberticide et scélérate", a affirmé le président du Rassemblement action jeunesse, Abdelouahab Fersaoui, lors d'une conférence de presse commune à neuf organisations.

Ces associations affirment avoir décidé de dévoiler leur projet 30 ans après une importante révolte sociale ayant éclaté en octobre 1988.

Aujourd'hui, "l'agrément d'une association" dépend du ressort exclusif de l'administration", a déploré M. Fersaoui qui a ainsi un droit de regard sur "son activité régulière, son financement".

La loi actuelle a été approuvée dans la cadre de réformes politiques menées par le président Abdelaziz Bouteflika pour couper court à toute contagion du Printemps arabe en 2011.

L'opposition et les militants des droits de l'Homme avaient alors dénoncé un texte renforçant, selon eux, l'hégémonie étatique sur la société civile.

Vendredi, les neuf associations ont proposé l'adoption d'un nouveau texte qui leur permettrait de ne plus devoir obtenir un agrément délivré par les autorités pour exercer leurs activités, et d'être dorénavant soumises à un "simple régime déclaratif".

Les organisations, parmi lesquelles la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) ou Femmes algériennes revendiquant leurs droits (Fard), ont indiqué vouloir soumettre leur proposition législative aux partis politiques, aux députés, au ministère de l'Intérieur et à l'ensemble des acteurs de la société civile.

La mobilisation de ces ONG intervient alors que les autorités algériennes avaient accordé aux associations un délai de deux ans à partir de janvier 2012 pour se conformer à la nouvelle loi, qui prévoit la tenue d'assemblées générales ou la révision de leurs statuts.

Mais, "quelque 55,06% des 108.940 associations officiellement recensées ne se sont pas conformées (à la loi) et risquent donc la dissolution", a indiqué la présidente du Fard, Fatma Boufnik.

Dans une déclaration conjointe, les associations expliquent dévoiler cette proposition de loi pour rappeler "le long cheminement du peuple algérien toujours en quête de liberté pour laquelle il avait consenti des sacrifices suprêmes".

Le multipartisme, les libertés syndicale et de la presse sont nés des "Événements d'octobre 1988", qui ont fait 159 morts selon un bilan officiel, et plus de 500 selon les militants des droits de l'Homme.

Plusieurs ONG algériennes de défense des droits de l'Homme ont demandé vendredi à Alger l'abrogation de la loi sur les associations, qualifiée de "liberticide", et ont proposé un nouveau texte devant garantir leur autonomie d'action. La loi encadrant le travail des associations, en vigueur depuis janvier 2012, est "liberticide et scélérate", a affirmé le président du Rassemblement...