Samy Gemayel appelle à la formation d'un gouvernement de technocrates

Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a appelé jeudi à la formation d'un "gouvernement de technocrates qui tiendra le Liban loin des conflits qui opposent les différentes parties au pouvoir", mettant en garde contre "un effondrement économique et social sans précédent". 

Lors d'un discours prononcé à l'occasion d'une conférence économique organisée par les Kataëb, Samy Gemayel a regretté le "chaos" actuel dan le pays et les "violations de la Constitution", de même que "la perte du soutien international et le manque de sérieux dans la gestion de nombreux dossiers, qui sont tous des signes de la déliquescence de l’État". 

Face à ces risques, le chef des Kataëb a suggéré plusieurs pistes de solutions et de réformes. Concernant la crise de l'approvisionnement en électricité, le chef des Kataëb a préconisé "la construction de centrales permanentes, en partenariat avec le secteur privé". 

Sur le plan économique, il a appelé à "mettre un terme aux embauches sans discernement dans le secteur public et à geler temporairement l'embauche pendant un an". Il a également invité les responsables à "préparer un plan et une vision permettant de résoudre la crise économique en adoptant un budget austère pour toutes les institutions et administrations de l’État". Il a suggéré "la suppression des salaires des anciens députés". 

Concernant la formation du gouvernement, qui patine depuis plusieurs mois, Samy Gemayel a demandé "la formation d'un gouvernement de technocrates qui tient le Liban loin des disputes des différentes parties et la nomination d'une commission internationale qui étudierait les besoins des différents ministères".
Il a appelé à l'organisation d'une réunion du Parlement qui aurait pour objectif de "mettre un terme aux tensions sectaires injustifiées", exigeant notamment "la neutralité du Liban face aux conflits dans la région, l'adoption de la décentralisation administrative et l'arrêt de l'évasion fiscale".  

Fin mai, le chef de l’État, Michel Aoun, avait chargé l'ancien Premier ministre, Saad Hariri, de former le futur gouvernement. Mais celui-ci rencontre depuis plus de quatre mois de nombreux obstacles, liés notamment à la répartition des portefeuilles ministériels entre les différentes formations politiques.